mardi 12 août 2008

Norbert Elias II

Idées que provoque la lecture de Norbert Elias (note précédente) :
  • Dans mon premier livre, je dis que le changement c'est faire un choix entre deux routes : une solution de facilité (boire pour oublier ses chagrins), la voie du changement durable (affronter les dits chagrins). Je crois même que c'est ici que se trouve "l'effet de levier". Ces embranchements sont, comme le dit Norbert Elias, le fait de la société. L'homme ne les construit pas, mais il les utilise. (Voir aussi Blog vengeur.)
  • Norbert Elias dit aussi, en quelque sorte, que la société nous donne de grandes espérances, qu'elle n'est pas toujours capable de satisfaire. "Discordances internes". Dans l'espace de l'entreprise, je constate que conduire le changement est exactement éliminer ces discordances. L'entreprise suscite le stress de ses employés parce qu'elle ne leur donne ni une place qui corresponde à leurs compétences, ni les moyens de faire correctement leur travail. Le changement consiste à modifier, légèrement, les règles d'organisation internes pour faire disparaître ces symptômes. Autrement dit, je crois que les discordances internes ne sont pas une fatalité. Des "cellules d'animation du changement" pourraient les éliminer (Gouvernement à effet de levier).
  • La concurrence n'aboutit pas mécaniquement au monopole. Regardons les entreprises. Pour éviter la concurrence, elles se "diversifient" (c'est le mécanisme qui produit la division des tâches), jusqu'à ce qu'il ne reste, face à face, qu'un oligopole. Pourquoi? Parce qu'un petit nombre de sociétés sait bâtir des lois implicites de non agression. C'est un monopole qui ne dit pas son nom. Comment fait-il ? Coup d'oeil à l'industrie automobile : les journaux spécialisés publient les prix et les caractéristiques de tous les véhicules. Facile d'en retirer des règles de bonne compagnie.
  • Ce qui nous pousse à une intégration mondiale est l'économie de marché, désormais le moteur du monde, qui, dans sa forme actuelle, épuise rapidement les ressources qui lui sont nécessaires. D'où une menace que personne ne peut ignorer. Elle peut susciter des conflits ou la recherche de solutions globales, amorce de la création d'une communauté mondiale.
  • Un tel ordre mondial ne signifie pas une uniformisation poussée des moeurs. La société américaine donne un exemple d'une unité peu uniforme (observation de Norbert Elias) : à partir du moment où elle accepte quelques règles fondamentales, une communauté chrétienne archaïque (par exemple), peut y vivre et y prospérer.

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