mardi 23 décembre 2008

SDF et droits de l’homme

Attente de métro. Je tombe nez à nez avec une affiche murale : la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Je remarque un article :
Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
Les droits du SDF ne seraient pas respectés ? Le SDF est un défi à la société moderne. Le SDF n’a plus beaucoup de désirs. D'après un spécialiste de la réinsertion des délinquants, il semblerait même que son horizon se soit réduit à l’instant présent. Bouddhisme et illustration des théories de Robert Merton (le « repli »). Le SDF est inemployable, il ne peut être sauvé par l’économie de marché.

Un ami chasseur de têtes parle d’un cadre supérieur au chômage qu’il a reçu. Que lui proposer ? Seul conseil : « utilisez l’annuaire des anciens élèves de votre (très prestigieuse) école ». C’est peut-être là que se trouve, par contraste, l’explication du phénomène SDF : une rupture de solidarité sociale. Il n’a pas d’annuaire. Plus d’amis et de famille.

C’est le résultat d’un mode d’organisation individualiste. Cela résulte aussi du modèle anglo-saxon d’organisation de l’entreprise, que nous avons adopté. Il tend à la diviser en un management qui la gère pour le compte de l’actionnaire, et en une « entreprise d’en bas », dont on essaie de réduire le salaire en la mettant en concurrence parfaite. Dans une telle configuration, les plus fragiles sont éjectés.

Compléments :

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