lundi 30 mars 2009

L’Angleterre s’étonne

To count or not to count se demande pourquoi la mesure des minorités, en France, soulève autant d’indignation.

Comme Obama, L’Anglais n'a jamais peur de critiquer une culture qu'il ne connaît pas. Particulièrement la nôtre. Il pense que nos principes égalitaires sont ridicules. Difficile de lui expliquer que si on les met en cause, l’édifice social français est par terre (Le contrat social), puisque c’est ce qu’il veut : que le monde ressemble à l’Angleterre (et qu’accessoirement il n’y ait plus de Français).

Mais n’a-t-il pas raison ? Il existe en France des minorités mal traitées, il ne sert à rien de le nier. Rousseau, qui veut que les lois de la République ne s’occupent que du cas général, sans discrimination, n’est-il pas un utopiste ? Ne sommes-nous pas lâches, comme le pense The Economist ? N’est-il pas vrai que nous ne voulons pas voir la vérité en face ? Notre paradis rêvé n’existera jamais.

Certes, mais la mesure que l'on nous annonce avec le comptage des minorités, la discrimination positive américaine, est inopérante (voir la citation des compléments de Culpabilité). Elle souffre de biais. Les très riches, qui ont les moyens de se payer des études, ne sont pas touchés ; les places restantes partent plus volontiers aux minorités qu’aux blancs. Mieux, le minoritaire ayant fait des études n’a pas le réseau social du blanc, il ne peut donc pas prétendre à une grande réussite : pas de danger pour le blanc riche, et une bonne conscience ; et surtout une soupape de sécurité qui évite un inégalitarisme trop criant. C'est la garantie du statu quo. Ce qu’admirait Tocqueville en Angleterre, c’est que sa classe dirigeante s’y est maintenue, inchangée, sans subir aucune révolution. Si la France avait eu un tel talent, elle serait encore dirigée par des nobles et un roi.

Au fait, la discrimination est-elle anti-immigrés, ou anti-pauvres ? Et si c’était parce que certains sont plus facilement identifiables que d’autres que la bien pensance s’intéressait à eux (ce qui peut, d’ailleurs, devenir une malédiction) ? Alors, pourquoi ne pas rendre de la force aux mécanismes qui ont permis le brassage des populations françaises, l’intégration des précédentes vagues d’immigration, mais aussi de ses provinciaux ?

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