lundi 4 mai 2009

Gagner en productivité

China's growth miracle s’emporte. Non le succès de la Chine n’est pas à porter au compte de son dirigisme. Oui le marché est ce qui se fait de mieux. Car il n’y a pas de croissance sans machines, et la Chine ne sait pas les inventer. Elle a pris les siennes en Occident... Un exceptionnel nombre de stupidités est concentré en quelques lignes.

Tout d’abord, voulons-nous produire toujours plus, n’importe quoi ? Imaginons, dans la logique d'Adam Smith, que nous répondions oui.

  • Est-ce la machine qui est la source des gains de productivité? Non. Comme le laisse entendre le billet précédent, les grandes avancées productives viennent de nouvelles organisations de la production. C’est la raison d'être de la « conduite du changement », construire une nouvelle organisation, plus efficace que la précédente. Par exemple, les grandes surfaces ont été un grand moment de cette histoire de la productivité. On citera aussi le Lean Manufacturing qui a révolutionné l’automobile. Bien sûr, la machine n’est pas inutile : sans elle, souvent, une nouvelle organisation ne pourrait pas fonctionner. (Sans automobiles, la grande surface ne peut exister.) Mais elle fait son effet à dose réduite. Pas en remplaçant l'homme.
  • Et heureusement, parce que le capitaliste a deux amours : la machine et le service, qu’il pense son avenir. Si celui-ci est productif, il faut bien qu’il le soit sans machines !
  • Cet amour de la machine a une conséquence amusante. Partout les dirigeants cherchent à remplacer l’homme par la machine. Cela ne tombe-t-il pas sous le sens ? S’il n’y a plus d’hommes, on atteindra une productivité infinie. C’est le nirvana du capitalisme. En fait, cela pose un double problème :

  1. Mon expérience, qui est confirmée par le principe même du Lean Manufacturing, est que l’optimum économique n’est pas l’automatisation absolue. Il se trouve quelque part à mi-chemin entre le tout homme, et le tout machine. Raison ? En gros la machine est coûteuse, rigide, et fragile, l’homme, intelligent et hyper-adaptable, et il peut réparer les machines…
  2. Mais surtout, s’il n’y a plus que des machines, fabriquées par des machines, qui consommera ? L’optimum économique, dans notre modèle capitaliste, est obtenu lorsque chacun produit, ce qui lui donne les moyens de consommer. Voilà une vérité, de gros bon sens, qui a été oubliée par notre élite dirigeante.

Compléments :

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