mardi 1 septembre 2009

Blog qui fait penser ?

Un commentaire que j’ai déjà cité observe que je suis trop « entier », et que cela enlève de la crédibilité à ce que je dis. Susciter de tels commentaires est une des raisons d’être de ce blog :

James March explique les décisions « surviennent ». Nous ne savons pas pourquoi nous faisons telle ou telle chose. En fait, nous ne pouvons le comprendre qu’en observant notre comportement, qui suit une logique qui nous est inconnue (notre raison « rationalise » notre comportement). Comprendre cette logique passe par la technique du paradoxe. Ce blog me permet de mieux me connaître, grâce aux paradoxes que suscite ma conduite.

Que révèle ce commentaire ? Que je ne cherche pas à être « crédible ». Ce que je cherche :

  • C'est-à-dire ce que je crois.
  • Et à le dire d’une façon qui soit provocante, mais pas désobligeante.

Cette attitude est partout dans ma vie. Ainsi, j’annonce à mes clients que je vais leur « faire des procès d’intention », de même je pousse mes élèves à douter de moi. Pourquoi ? Parce que je veux qu’ils pensent par eux-mêmes, qu’ils ne s’en remettent pas à moi. J’ai une raison pour cela : je me méfie au plus haut point de mes facultés, en conséquence de quoi moins il y aura de moutons de Panurge dans ce monde, mieux je me porterai. Mon métier, c’est de faire que les organisations éliminent leurs dysfonctionnements et qu’elles se mettent à agir rationnellement. Ensuite, elles trouveront certainement ce qui est bon pour elles.

Compléments :

  • Il y a dans ce billet la raison majeure pour laquelle j’ai quitté mon premier employeur, et qu’il n’a toujours pas comprise : il pensait que j’étais un gourou avide d’honneurs, alors que je cherchais simplement à rendre l’entreprise efficace en donnant à chacun la place d’exprimer son talent. Comme dise les Chinois, je montrais la lune, on n’a vu que mon doigt.
  • Des réflexions initiales sur ce blog, et sur James March : Centième, Blog vengeur.
  • À y bien réfléchir, ce que je décris ici est la process consultation d’Edgar Schein, mon rôle étant celui du « donneur d’aide ». SCHEIN, Edgar H., Process Consultation Revisited: Building the Helping Relationship, Prentice Hall, 1999.

2 commentaires:

Herve a dit…

Continue comme cela, c'est ce qu'on apprécie dans tes articles. Tu es un accoucheur de talent, pas un enfanteur de talent. Nuance...

Minter a dit…

Je seconde @Herve Kabla. L'innocence et la simplicité de la bonne question peut surprendre.