jeudi 31 mars 2011

Thèmes du mois

Morale et panique

Qui survit aux naufrages ? Lusitania : jeunes hommes ; Titanic : femmes et enfants. Dans le premier cas, le bateau a coulé en 18 minutes, dans le second en 2h40. Les règles sociales demandent du temps pour agir. Dans la précipitation, c’est le plus fort qui gagne. (The Science of Chivalry)

En serait-il de même pour les changements sociaux ? Au début, les individus qui possèdent un avantage, les « oligarques »,  ont le dessus, puis la rationalité sociale reprend ses droits ? 

Le moteur électrique fait des pas de géants

Il semblerait que l’on pourrait bientôt disposer de batteries pour voitures électriques qui se chargeraient en quelques minutes. (Highly charged)

Je suis frappé par les progrès que semble faire le moteur électrique depuis quelques temps. Illustration de notre capacité à innover quand les circonstances le demandent ? En creux, illustration du pouvoir de nuisance des industries installées ?

Diversification et concentration

Décidément le monde de l’entreprise est celui de la mode.
  • Dans de nombreux secteurs la bourse dit que les groupes valent moins que leurs entreprises composantes. Du coup, les groupes sont décomposés.
  • Dans d’autres (high tech et pays émergents), c’est le contraire.

Quand la raison reprendra-t-elle ses droits ?

mercredi 30 mars 2011

Courroie de transmission syrienne

Si le régime syrien disparaissait cela couperait la chaîne de transmission de l’influence iranienne vers le Hezbollah et le Hamas.

Nouvel exemple d’interdépendance entre régimes autoritaires de la région (cette fois-ci, le courant chiite). 

Pourquoi nous appauvrissons-nous ?

Depuis maintenant longtemps, la productivité de l’entreprise et les revenus du capital progressent beaucoup plus vite que le salaire de l’employé. Explications avancées :
  • L’économie basculerait de la consommation à l’exportation (capital plutôt que salaire).
  • L’élite sait profiter de la globalisation, alors que la masse est scotchée à sa nation.
  • Le progrès favorise les hautement qualifiés.
  • Pour stimuler l’économie, les banques centrales ont subventionné le secteur financier, ce qui a permis à ses membres de s’enrichir considérablement, au détriment de leur prochain.

Zones économiques prioritaires

Pour compenser le chômage que va créer les réductions d’effectif de son administration le gouvernement anglais va accorder des faveurs aux entreprises qui s’installent dans les zones les plus touchées. Une fois de plus, l’investissement est faible (100m£ sur 5 ans).

À cette occasion, contrargument intéressant : ce type de mesure n’attire que les opportunistes, surtout cela nuit à l'entreprise qui s'y implante : elle se coupe d'un voisinage économique stimulant. (Tarzan's return)

Pour que cette mesure fonctionne, il faut beaucoup de moyens ? Il s’agit de créer un tissu économique réellement performant ?

mardi 29 mars 2011

Économie française : entre haute administration et Europe

J'ai écouté une présentation portant sur l’avenir de l’industrie. Ce que j’en retiens est que notre économie est prise entre le Charybde de notre administration et le Scylla de celle de l’Europe.
  • L’histoire récente de la France est celle d’un cercle vertueux devenu vicieux. La haute administration régit tout en France. C’était bien après guerre, mais dès la crise de 74, elle a voulu règlementer l’économie, accordant les augmentations de prix en fonction de celles des coûts des composants, demandant d’absorber les croissances de charges sociales et de frais généraux par des gains de productivité, et réglementant le crédit (les lignes de crédit étaient accordées par la banque de France aux entreprises !). Ce faisant elle a étranglé l’entreprise. Puis c'est la globalisation. Contrairement aux autres pays européens, qui ont voulu s’adapter aux nouvelles règles de concurrence (les charges sociales sont devenues des impôts ou une TVA), la France a cru pouvoir continuer comme avant. Tout a changé sauf l’État, ou plutôt la haute administration qui ne voit pas pourquoi elle se transformerait puisqu'elle est heureuse : elle continue à diriger la politique, les ministères, les grandes entreprises et même la chambre des députés ! Cette « oligarchie » a, de surcroit, commis quelques erreurs. Notamment, elle a cru que l’industrie était morte, et que le service la remplacerait. Quel service ? Aucune idée. Mais n’était-ce pas ce que disaient les Anglo-saxons ? Elle n’a pas non plus vu que l’entrée dans l’euro demanderait de trouver un substitut aux mécanismes de dévaluation compétitive qu’elle avait utilisés jusque-là. Aujourd’hui, l’ajustement se fait par le chômage.
  • À cela est venu s’ajouter l’Europe qui, elle aussi, est figée dans ses certitudes depuis 20 ans. Elle se veut un modèle en tout : bien pensance d’un côté et ouverture à la concurrence de l’autre. Elle s’impose donc des coûts et des contraintes (démesurés) que n’ont pas ses concurrents.
Dans ces conditions, on peut se demander comment l’industrie, et l’entreprise, française peut survivre. Elle a colossalement perdu en compétitivité par rapport à celle des autres pays européens, et sa capacité d’investissement a fondu. Elle souffre d’une mauvaise image, faute d’avoir profité comme l’industrie allemande de campagnes de promotion. Mais, fait des produits de qualité, est présente dans 75 des 100 « technologies clés », et surtout a un savoir-faire essentiel pour répondre aux besoins émergents du monde. Bref, cultivons notre jardin. En espérant que notre élite dirigeante n’aura pas l’idée de le sulfater. 

Lybie et armée européenne

Curieux comme les crises révèlent les valeurs éternelles des peuples.
  • L’Allemagne retrouverait son pacifisme instinctif. La France et l’Angleterre rejoueraient Suez, 1956. Mais la première n’aurait pas voulu de l’OTAN proposé par la seconde, et la seconde aurait refusé le leadership de l’UE que voulait la première.
  • L’affaire révèle qu’en termes de défense européenne, il n’y a que la France et l’Angleterre qui vaillent. Si elles vainquent en Libye, le rapprochement de leurs armées pourrait s’affirmer. Sinon c’est reparti comme en 56 ? (A force for good)

Loi de puissance

Il semblerait que la loi de probabilité associée à un monde non régulé (marchés financiers, automobilistes laissés à eux-mêmes, terroristes non coordonnés…) soit une « loi de puissance ».

Une telle loi a pour caractéristique que des événements de dimension colossale peuvent s’y produire relativement fréquemment. Embouteillages, attentats massivement destructifs, personnes plus riches qu’une nation ou crises économiques. (The Mathematics of Terrorism | Math | DISCOVER Magazine)

Je me suis demandé si ce n’était pas ce qui s’était passé à Vélizy. Il y a quelques jours j’arpentais ses trottoirs défoncés et ses rues sans noms. J’ai été frappé par la ressemblance de ce que je voyais avec les zones où se groupent les gigantesques entrepôts de la grande distribution. Mais ici, les entrepôts contiennent des hommes. Curieux qu’autant d’entreprises s’y soient donné rendez-vous, forçant autant de voitures à polluer et à s’embouteiller. 

lundi 28 mars 2011

Avenir de la zone euro

Deux opinions semblent s’affronter.
  • Les économistes anglo-saxons estiment que la zone euro ne peut qu’exploser. Raisonnement mathématique : Portugal, Irlande et Grèce ont une dette qui s’accroit plus vite que leurs revenus. Quant à l’Espagne, sa santé dépend de ses exportations et la rigueur de ses voisins ne peut que la condamner à la faillite (Europe's industrial new orders: 3 very different stories | Angry Bear). À cela s’ajoute la volonté de la BCE d’augmenter son taux directeur, à contretemps. (Another year of living dangerously) Ils estiment que la rigueur est une mauvaise médecine et qu'il faut en revenir à Keynes. 
  • De l’autre, les continentaux semblent penser qu’il faut faire ce que l’on doit (rigueur) et ensuite on verra bien.
Qui a raison ? Je me demande si la première pensée n’a pas un bug. J’ai l’impression que l’économie fonctionne comme un trou noir, elle aspire la stimulation sans rien donner. Dans ce cas la pensée continentale serait plus juste : il faudra redémarrer l’économie à la manivelle. Mais la première théorie a alors probablement raison. On ne fera pas l’économie de nouvelles crises, donc ?

Compléments :

Syrie

La Syrie serait dominée par une minorité chiite représentant 6% de sa population. Face à la contestation actuelle, ses dirigeants hésiteraient entre réformisme et répression. L’avenir dépendrait de la détermination des manifestants. (Next on the list?)

Moyen-Orient et démocratie

En fait, je me demande si au Moyen-Orient les régimes autoritaires ne se donnent pas la main.

Par exemple, il y existe une grande quantité de pays où des Sunnites dominent des Chiites (cf. Arabie Saoudite). Ce qui permet à l’Iran d’être le Robin des bois de ces derniers.

L’installation de la démocratie peut donc avoir un effet domino : elle élimine la légitimité des autoritaires qui servaient de contrepoids aux opprimés.

Quelque chose de ce type pourrait se jouer en Palestine. Le Hamas serait menacé par un mouvement démocratique. Du coup, il a bombardé Israël, qui a immédiatement répliqué. Les protestataires se sont rangés du côté de la patrie en danger… (Not immune)

La rose et la flèche

Film de Richard Lester, 1976.

Sean Connery, en garnement vieillissant, en Audrey Hepburn, en femme de tête éternellement aimante, sont fort bons.

On patauge souvent dans la boue. La reconstitution se veut fidèle. Mais les sentiments ne sont probablement pas très moyenâgeux. Et pas très contemporains non plus : je ne suis pas certain que l’égalité des sexes tolère encore une telle division des tâches entre homme et femme. N’a-t-elle pas aussi liquidé toute possibilité d’histoire d’amour, qui, comme ici, doit avoir quelque chose d’impossible ?

dimanche 27 mars 2011

Évolution du rapport d’autorité

Ce matin j’entendais parler la BBC d’une nouvelle affaire concernant un homme d’église et des sévices sexuels sur enfants.

Un interviewé disait qu’à l’époque des faits les adultes étaient tout puissants, que les enfants ne pouvaient que se taire, et se sentir coupables.

Je me demande si ce n’est pas cette autoritarisme qui a conduit à la révolte de 68 et qui a fait penser aux enseignants qu’ils devaient être les amis de leurs élèves. Ce faisant ils ont causé beaucoup de dommages. Mais ils croyaient bien faire. 

Lybie : comment ça va se terminer ?

Difficile de savoir comment l’affaire libyenne peut s’achever.
  • La coalition va-t-elle parvenir à s’organiser sans se disloquer ? Ses moyens aériens vont-ils être capables d’aider les rebelles ?...
  • Cependant, il semblerait que le temps joue pour Kadhafi, si sa position n’est pas minée par des défections et s’il arrive à maintenir au moins match nul, il aurait les moyens de faire durer la situation. Et l’Algérie serait prête à le réarmer.
  • Alors faut-il aider le sort, en éliminant le colonel ? (Into the unknown)

Compléments :
  • « cette semaine, les Rafale qui survolaient la Lybie étaient ceux que les Français ont récemment essayé de vendre à Mouammar Kadhafi ». Un avertissement au Brésil ?

Avenir de l’Égypte (suite)

Réponse au billet précédent. Ce qui semble se dessiner en Égypte. 
  • Un début de démocratie : vote concernant la constitution, une première. L’armée devrait retourner à ses casernes. 
  • Et les mouvements politiques les mieux organisés devraient avoir l’avantage, au moins à court terme (islamistes plutôt que démocratiques, ces derniers étant plus familiers des réseaux sociaux que des relations humaines). (Yes they can)

Contestation sans leaders

Le peuple égyptien a renversé son gouvernement, spontanément, mais faute d’organisation, il ne peut pas aller plus loin. (Egypt’s Facebook revolution faces identity crisis - The Washington Post.)

Tocqueville (Souvenirs) raconte une histoire similaire concernant la révolution de 1848. Le peuple français est le plus fort, mais ne peut prendre le pouvoir, car il ne sait pas gouverner.Gouverner est un métier, il faut y avoir été préparé.

Le seul moyen pour que le Moyen-Orient ne sombre pas dans le chaos serait-il qu'un parti formé pour gouverner se débrouille pour ne pas susciter l’opposition spontanée de la population ? Forte incitation à diviser pour régner ? 

samedi 26 mars 2011

Médecine : chiffres trompeurs

Pour mesurer l’efficacité d’un système médical on prend souvent le taux de survie à tel ou tel cancer.

Il semblerait que les statistiques soient trompeuses. En effet, un pays qui détecte plus tôt un cancer qu’un autre, même s’il ne le soigne pas mieux que ce dernier, aura un meilleur taux de survie que lui…

Décidément, il faut se méfier de tout. 

Les faiblesses de la mémoire


Dans un procès, un journaliste démontre que ce que Pierre Perret raconte de ses relations avec Paul Léautaud ne peut qu’être faux.

Or il a écrit, il y a 25 ans, un article qui dit exactement le contraire. Il ne s’en souvenait plus.

Ce que je retiens de tout ceci est à quel point il faut se méfier de nos facultés, de nos raisonnements, et des témoignages humains.

Jumelles et radio analogique

Discussion un peu ancienne. Thalès aurait reçu de grosses commandes de l’armée américaine pour des jumelles nocturnes et des radios analogiques.

Ses concurrents auraient procédé à des réductions de coûts systématiques en utilisant des technologies de masse. Résultat : leur matériel est bon marché, mais pas adapté aux besoins de l’armée. En particulier les radios numériques ne fonctionnent pas en environnement de guérilla urbaine (Irak). Seul l’analogique est adapté, mais ils ont perdu le savoir-faire nécessaire.

Phénomène unique où systématique ? Pourrait-on découvrir que nous avons avons oublié ce qui nous est essentiel, pour cause de gestion financière myope ?

vendredi 25 mars 2011

Enseigner en Anglais ?

Le Monde débat : nos universités doivent elles parler anglais pour attirer les étrangers ?

Un article développe une argumentation brillante, contre cette idée trop évidente :
  • La France est la première destination non anglophone des étudiants étrangers. Surtout la France a un marché captif : les nombreux pays francophones. Où iront-ils sinon ? On touche à un des grands théorèmes du marketing : le positionnement. Il est judicieux de trouver une niche rentable pour laquelle on dispose d’un avantage durable. À l’inverse ceux qui veulent se placer sur le marché de l’étudiant étranger illustrent peut-être bien le grand théorème du panurgisme : je le fais parce que les autres le font.
  • Enfin, discrimination, une éducation anglophone désavantage le non anglophone de naissance par rapport à l’anglophone. À l’Insead, j’ai eu accès aux résultats de sélection des élèves, et j’avais noté qu’en ce qui concernait les tests « d’intelligence », les anglophones réussissaient massivement mieux que les autres. (J’en avais déduit qu’ils étaient plus intelligents que nous, par nature…)

Budget anglais

Depuis quelques jours, j’entends parler du budget que vient de présenter le ministre des finances anglais. L’avis général est que l’avenir de l’Angleterre est terne, au mieux.

En termes de techniques de conduite du changement, c’est vraisemblable. La réforme anglaise est l’exemple même d’un changement qui n’est pas contrôlé. On espère que quelque mystérieux phénomène macro-économique va sauver le pays. Or le changement c’est une question de « réorganisation » de processus sociaux. Il faut savoir ce que l’on veut faire et se donner les moyens d’agir (physiquement) sur les événements. Je ne vois rien de cela en Angleterre. Pire, le gouvernement a déclaré la guerre à ceux dont il a besoin pour le succès de sa réforme (les collectivités locales, l’administration…). Comme s’attend-il à ce qu’ils mettent en œuvre ses idées ?

Un changement plus facile à réaliser serait de chercher à revenir à un état antérieur sain. Il se trouve qu’à la fois l’Angleterre et l’Irlande étaient peu endettées avant la crise. Ce qui a dégradé leurs comptes me semble, pour l’une avoir été le plan de relance de G.Brown, et pour l’autre le sauvetage de ses banques (l’Amérique ayant fait l’un et l’autre). C’était probablement un investissement que l’État pensait récupérer. Dans ces conditions, son problème est-il de réduire ses coûts de fonctionnement ou de récupérer ses en cours ? 

Sport et crise de la presse

Les journaux sportifs, surtout lorsqu’ils sont locaux, voient leur lectorat croître fortement et continûment.

Modèle pour la presse en général ? Plus de généralistes, un thème qui mobilise une communauté de mordus ?

Pas si sûr. Il n’y a pas de journaux sportifs chez les Anglo-saxons. Ce sont les journaux populaires qui parlent de sport.

Au fond le lectorat d’un journal est une communauté qui a des aspirations communes. Si un titre veut être rentable, il doit se demander comment servir au mieux ces aspirations, spécialiser ses journalistes en fonction, et, pour le reste, faire au plus efficace.

jeudi 24 mars 2011

Les Portugais refusent la rigueur

Les Portugais ne veulent pas de rigueur, leur gouvernement saute. L’Europe et le FMI vont-il devoir les secourir ?

Les Portugais ne vont-ils pas dire, comme les Irlandais, que l’Europe, en particulier, ne leur prête que pour aider ses propres banques qui sont les réelles coupables de leurs malheurs ? Car si la périphérie de l’Europe s’effondre c’est son système bancaire qui s’écroule.

Et la perfide Albion les encourage à secouer le joug d’une France abjecte, qui a entraîné avec elle une Allemagne honnête et travailleuse, mais qui n’a pas compris où était son intérêt.

Dans cette affaire, on n’entend guère les Européens, en particulier le peuple français. Que pensent-ils des causes réelles des difficultés de l’Irlande et du Portugal ? Se souviennent-ils que les grands plans de licenciement d’il y a peu ont été faits au nom d’un libéralisme dont le modèle était l’Irlande ? Sont-ils heureux que leur argent serve au secourisme ? Notre apathie est-elle une bonne position de négociation ?...

Engagement sociétal de la femme

Hier j’assistais à une conférence sur l’engagement sociétal de la femme. Conférence organisée par la CCI d’Essonne et les Femmes chefs d’entreprise.

Que les femmes sont pacifiques ! Il y avait quelque chose de calme et de rassurant dans cet événement que je trouve rarement dans une conférence. (Et qu’il est agréable de n’être entouré que de femmes !)

J’ai été aussi surpris de la modestie du propos. On a parlé des difficultés de gérer une famille et une carrière, du besoin d’un peu plus d’égalité, mais pas de grand-chose de mieux. Je m’attendais à ce que les femmes s’en prennent aux grands problèmes du monde (le chômage, l’économie, l’équilibre mondial…) et leur apporte une vision nouvelle, un vent révolutionnaire… Rien.

Seraient-elles convaincues qu’une fois qu’elles seront « égales » aux hommes, elles ne feront pas mieux qu’eux ? L’égalité est-elle un droit à l’incompétence ?

Le Japon peut-il se redresser ?

Le Japon est lourdement endetté, le tremblement de terre qu’il vient de connaître pourrait-il l’enfoncer dans un cercle vicieux ? Il semble que non :
  • Les pays riches seraient particulièrement résistants aux catastrophes. En fait, celles-ci permettraient surtout de liquider les équipements obsolètes et de les remplacer par de plus productifs : « ils améliorent leurs infrastructures et leurs technologies et retirent leurs investissements des industries anciennes et peu productives ». 
  • Mais « le plus important effet économique des désastres est de redistribuer les ressources plutôt que de les créer ». 
En conclusion, le développement japonais pourrait être plus fort que ce qu’il aurait été sans tremblement de terre, mais ceux qui en profiteront ne seront pas ceux qui occupaient le haut du pavé jusque-là.

Par contre, les pays pauvres, comme Haïti, ne se relèvent pas des désastres.

Compléments :

Winter’s bone

Film de Debra Granik, 2010.

Depuis que j’y ai mis le pied, je considère l’Amérique du nord comme sous-développée. Infrastructures piteuses, individus sans culture. Ce film me renforce dans cette idée.

On y est très pauvre et souvent obèse. Habitations de bric et de broc. Dès l’enfance on apprend à y vivre par les armes. L’armée fournit le seul espoir d’une issue digne. Pour le reste, il y a la drogue.

Compléments :
  • Les revenus des pauvres américains ne sont pas loin de ceux du tiers monde. 

mercredi 23 mars 2011

La Libye et la France

Ce que la crise libyenne révèle de nous, selon Domique Moïsi :
  • N.Sarkozy se voudrait l’homme qui décide quand tout le monde est perdu. Un instinct dangereusement peu démocratique ?
  • Le Français serait heureux, de refaire surface aux yeux du monde, de porter l’étendard d’une cause juste. Effet Rantanplan ? Dernières lueurs des complexes de supériorité qui ont causé la perte de la nation ? Associé à l’Angleterre, tenu à bouts de bras par l’apprenti marionnettiste américain, ultime illusion d’une puissance coloniale guerrière, la revanche de Suez ?
Compléments :

Les deux Amériques latines

L’Amérique latine serait divisée en 2 (Obama Goes South) :
  • Un sud prospère parce qu’il exporte des matières premières vers la Chine et l’Inde.
  • Un centre (Mexique notamment) en panne parce qu’il est lié à l’Amérique du Nord. 

La brune brûlante

Film de Leo McCarey, 1958.

Avons-nous libéré la femme ou l’homme ? Le sort du père de famille d’après guerre était effroyable. Il passe des heures dans le train (à boire), chez lui, il trouve une mégère et des pestes. L’alcool est son seul réconfort.

Ce décor apocalyptique planté, le film sombre dans la farce énorme. Paul Newman et sa femme en font des mégatonnes. Comment se dit « théâtre de boulevard » en américain ?

Compléments :
  • Même thème que Les noces rebelles, qui porte sur la même période. Dans ces conditions, que l’homme cherche à affirmer sa masculinité par des aventures extraconjugales ressortit à la simple hygiène mentale. 

mardi 22 mars 2011

FN et tactique électorale

France Info donnait la parole à des électeurs ruraux du FN. L’un racontait qu’il y a quelques années il gagnait 25000F, maintenant 1500€. Quelqu'un d'autre expliquait que c’était ce qu’elles voyaient à la télévision de ce qui se passait en région parisienne qui effrayait les mamies, d’autant que la jeunesse locale ne pouvait que noyer son désœuvrement dans l’alcool.

En écoutant ceci je me demandais ce que font les partis politiques pour nous aider à traiter ces questions. Ils diabolisent ceux qui tentent d’exprimer leur détresse ?

Il se trouve qu’hier j’ai découvert par hasard ce que le site web de la BBC disait de notre président. Tout dans son comportement est celui de l’ex loubard, les lunettes de soleil empruntées à une série télévisée sur la mafia, la cour faite à Carla, réglée en 2h, sa façon de franchir les escaliers de l’Élysée, en équipement de jogging et en sueur…(Le président gaulliste, d'ailleurs, court avec un polo NYPD...)

Compléments :

Obama le Chinois ?

Dans son traitement de l’affaire libyenne, B.Obama démontre qu’il n’est pas George Bush

Les USA n’interviennent plus que si on le leur demande avec insistance. (The Obama doctrine: The limits to American power). Et même lorsqu’ils assurent le gros des frappes, ils prétendent n’être qu’un participant modeste.

Et c’est peut-être une bonne idée. Si l’Irak, notamment, leur a coûté si cher, c’est parce qu’aucun de ses voisins ne voulait d’eux. Dans le cas libyen, le colonel Kadhafi n’a pas d’ami, ce qui devrait singulièrement faciliter leur tâche. (It takes a village to support a military intervention)

Obama serait-il un peu chinois ?
la notion qui, dans la pensée chinoise (...) occupe une place comparable à notre raison, héritière du logos grec (...) est désignée par un caractère qui s'écrit avec la clef de jade et qui se prononce li. Ce caractère li nous enseigne qu'il y a lieu avant de travailler le jade, de scruter ses veines afin de ne pas risquer de le casser. Il ne s'agit donc pas tant de partager et de calculer que d'observer le cours des choses afin d'agir en fonction de lui plutôt que de s'y heurter. (…) la forme la plus élevée de l'action se fonde dès lors sur une observation à ce point fine et efficace qu'elle ne demande pratiquement aucun effort, son idéal étant de parvenir au plus près du non agir (wuwei) (Kamenarovic, Ivan, La Chine classique, Les Belles Lettres, 2002.)

Industrie cinématographique : rien ne va plus

Rien n’irait plus dans l’industrie cinématographique. La vente de DVD et autres supports du même genre, la majorité de ses revenus, serait attaquée par la location.

Résultat ? Qui a dit que l’innovation faisait le bonheur du marché ? Les studios produisent moins que par le passé et ce qui résiste le mieux à l’érosion. Ce n’est pas le meilleur.

Solution ? Relation directe avec le consommateur, communication ciblée, politique de marque (studios spécialisés, acteurs…).

Mauvaise nouvelle pour la distribution et l’industrie de la publicité et des médias ?

Comment manager son manager

Je lisais sur un blog spécialisé que « manager son manager » était le titre de son billet le plus lu par les assistant(e)s. En fait, c’est aussi le problème n°1 de tout dirigeant. Car nous avons tous quelqu’un au dessus de nous. Je crois qu’il y a deux techniques pour ce faire:
  1. Jouer sur les leviers que la société donne au managé pour diriger son manager. L’étape initiale de l’exercice, malheureusement généralement infranchissable, est de prendre conscience que le supérieur n’est pas qu’un imbécile. Cela tient non à ses aptitudes naturelles, mais à ses fonctions. Son rôle lui permet de faire ce que personne d’autre ne peut faire. Alors, le guider devient facile. Il suffit de présenter ce que l’on pense bon, sous la forme d’une question qui stimule son « anxiété de survie ». On doit alors abaisser son « anxiété d’apprentissage » en lui laissant entendre qu’il existe une méthodologie qui permet de résoudre le problème, et que nous ne pouvons qu’en être l’animateur. Il sera alors très heureux de nous laisser suivre la route que nous comptions prendre.
  2. Lorsque le manager prend une initiative, il s'agit que ses échecs ne lui pardonnent pas. Il apprendra vite ainsi ce qu’il peut on non faire. Ou même qu’il ne peut absolument rien faire sans son inférieur (« learned helplessness » en anglais). Cette technique, d’usage beaucoup plus naturel que la première, s’inspire des méthodes de dressage conçues par Pavlov et Skinner.
Compléments :
  • Anxiétés et changement.
  • Sur Pavlov et Skinner : MALIM, Tony, BIRCH, Ann, Introductory Psychology, Macmillan, 1998. Learned helplessness vient d’un autre psychologue (SELIGMAN, Martin, Learned Optimism: How to Change Your Mind and Your Life, Free Press, 1998).

lundi 21 mars 2011

Faire maigrir l’État

Régulièrement, The Economist fait un dossier sur l’État, qu’il trouve trop gros (Taming Leviathan). Résultat des politiques d’une droite sécuritaire et d’une gauche maternaliste.

Je soupçonne qu’une mauvaise gestion de l’État peut nuire à l’Occident. Son évolution démographique peut le conduire à laisser se développer un État ventripotent qui plomberait la performance relative de son modèle social. 

Par contre, je ne crois pas, comme dise les libéraux, que nous ne puissions plus nous offrir les services traditionnels de l’État. Ceux-ci me semblent appartenir à une forme de « droits de l’homme ». D’ailleurs, nous devrions même être beaucoup plus exigeants vis-à-vis de lui.

Tout est une question de gains de productivité. Il faut réinventer l’État pour qu’il produise mieux, avec moins de moyens.

Malheureusement, personne ne part dans cette direction. Notre gouvernement fait des trous dans la coque pour alléger le bateau. D.Cameron compte sur les miracles de l’économie de marché pour sauver son pays. L’extrême droite ou la gauche, qui va probablement prendre le pouvoir en Europe, sont favorables à un État-Maginot.

Groupon

Depuis quelques temps j’entends beaucoup parler de « Groupon », nouvelle start up à la valorisation en bulle.

Pour une fois cette start up gagne beaucoup d’argent. Chiffre d’affaires de 760m$ après deux ans d’exercice. Son principe consiste à constituer un groupe d’acheteurs pour un bien en solde (rabais de plus de 50%). Groupon prend 50% du prix de vente. Ce qui fait que ce qui est vendu avec un discount de 90% rapporte 5% de son prix facial au vendeur.

Contrairement à Facebook and co, ce serait un métier qui demande une grosse équipe (d’autant plus que l’activité est locale). En tout cas, l’avantage concurrentiel paraît faible, et il n’est pas dit que les clients de Groupon aient envie de renouveler l’expérience fréquemment.

Dans l’histoire de Groupon, le plus intéressant est peut-être ce qu’elle laisse voir de la capacité de l’Amérique à exploiter d’infimes niches et à les vider de leur substance. Il semblerait d’ailleurs qu’elle ait commencé lorsque l’ancien patron du fondateur de Groupon a découvert que ce dernier mettait aux enchères des pizzas et lui a proposé 1m$ pour développer son idée…

Compléments :

Stress et changement

En dehors du « déchet toxique », arme de destruction massive, qu’est-ce qui génère le stress lors d’un changement ? J’identifie 4 facteurs principaux :
  1. Perte de sens.  On ne comprend plus à quoi rime son travail. Ce sentiment est renforcé par une ambiance délétère. Partout des oiseaux de mauvais augure se plaignent. (Vos craintes, si vous n’y prenez garde, peuvent dévaster un collègue fragile…) Que doit faire le manager ? Dire le « pourquoi du changement », sa raison profonde. Demander à l’organisation de concevoir le plan de mise en œuvre du changement. (En vérifiant qu’il répond bien à l’objectif - responsabilité du dirigeant.)
  2. Injonction paradoxale. L’injonction paradoxale est une demande que l’on ne sait pas satisfaire, mais que l’on ne peut refuser (mécanisme inconscient). Elle résulte souvent d’une méprise. Le manager ne voit pas la difficulté de la mission qu’il a confiée à son collaborateur, ou celui-ci a une vision fausse (excessive) de ce qu’on lui demande. Éviter ce problème passe, comme ci-dessus, par dire le « pourquoi », mais demander le « comment ». De ce fait, on ne peut exiger l’impossible, et l’on vérifie qu’il n’y a pas égarement de ses collaborateurs dans des solutions sans issues.
  3. Lien social. Les gens « isolés » souffrent des changements de manière disproportionnée. L’entraide est essentielle (interne, et externe). En complément du processus présenté ci-dessus, il faut identifier les isolés. Et procéder à des travaux d’équipe, ou à un traitement spécifique (faire appel à un coach, par exemple).
  4. Changement. La plupart des entreprises ignorent ce que signifie « changement », et ses conséquences. Le changement demande de faire un travail en plus de celui que l’on fait d’ordinaire : construire le tissu social afin qu’il soit solidaire. Pour cela, le management doit dégager le temps nécessaire, donc réorganiser son planning.

dimanche 20 mars 2011

L’Européen en meilleure santé que l’Américain

L’espérance de vie des européens progresse de concert, et distance celle des Américains.

Raisons : abandon du tabac, et probablement des améliorations de l’hygiène de vie qui se diffusent d’un pays à l’autre par effet réseau, en dépit de systèmes de santé différents. (billet)

Une médecine de haute technologie que produit le « marché », à l’américaine, serait-elle mauvaise pour la santé et pour l’économie ? Prévenir, adopter des comportements sains, n’est il pas préférable à guérir ? Mission de service public ?

Meurine Le Pen

Marine Le Pen a les honneurs de la presse anglaise. La BBC lui consacre un « profile », The Economist un grand article. Quelques idées que j’en tire :
  • Elle dépasse N.Sarkozy de la tête et des épaules ? Elle a une parfaite maîtrise du français alors qu’il le massacre. Comme lui, elle a été avocat, mais un avocat des pauvres, des émigrés quand son devoir le réclamait, très professionnelle et sérieuse. Comme lui son argumentation ressortit à l’apparent bon sens. Mais elle y croit, et ses propos portent. (J’ajoute, sans les connaître, qu'elle ne les adapte probablement pas à son auditoire, selon les usages de notre président.)
  • Elle a repris le « family business ». Je me demande si sa réussite n’illustre pas, d’ailleurs, un de mes articles. J’y disais que pour bien reprendre une entreprise, il fallait la réinventer. Elle a compris ce qui faisait la force de son père, et l’a réinterprété en fonction de sa personnalité et de l’évolution de la société.
  • Au fond, c’est une création de nos partis de gouvernement. Ils ont cru que nous étions incapables de comprendre notre (leur ?) intérêt supérieur, et que gouverner c’était nous abuser d’analyses grossières. Maintenant nous avons une vision erronée du monde, à laquelle le discours de Marine Le Pen correspond bien mieux que le leur. Bref, pour gagner face à elle, il faudra faire preuve de courage. Malheureusement, s’il y a du courage quelque part, c’est probablement dans son camp.
Compléments :

N.Sarkozy grand homme Libyen ?

« Si un jour prochain l’opposition Libyenne gagne et prend le pouvoir, elle pourrait bien envisager d’élever une statue au président français. Il pourrait y avoir une place Sarkozy ou un boulevard à son nom. » La BBC reconnaît le rôle décisif qu’a joué la France pour convaincre le monde de s’occuper des Libyens.

Il va falloir beaucoup d’habileté pour mener l’affaire à son terme. En tout cas j’espère que ce n’est pas pour stimuler notre estime pour lui que notre président a pris la tête de la croisade, que ce n'est pas un coup de poker, car ce type de considération n’est pas bonne conseillère dans les moments difficiles. 

Laura

Film d’Otto Preminger, 1944.

Comme les goûts changent ! dire qu’on a aimé les chapeaux et les coiffures de Gene Tierney, et sa musique de guimauve favorite. Autres temps, autres mœurs. Les gros durs qui fondent devant des beautés fatales, c’est fini.

On retrouve dans ce film un schéma qui semblait usuel à cette époque, à savoir la femme qui travaille, et qui réussit, entourée de courtisans, dont les plus dangereux sont les plus mièvres, de vrais européens. Happy end : le fruste et solide Américain décroche la timbale. 

samedi 19 mars 2011

Le nucléaire a-t-il un avenir ?

Nous avons besoin du nucléaire, il est peu dangereux (il tue moins que les mines de charbon), mais seuls les régimes non démocratiques vont continuer à y investir, alors que seule la démocratie présente la transparence qu’exige la gestion d’une centrale nucléaire. Voici ce que, en substance, dit The Economist.

Bref, quitte à sauter avec les Chinois, autant profiter du nucléaire en attendant.

En fait, je ne crois pas que notre démocratie soit aussi transparente que nous le pensons. Article après article les économistes ne se lamentent-ils pas de ce que leur science a été kidnappée par la finance, et a produit 30 ans de débilités sans nom ? Ne nous dit-on pas que c’est l’industrie pharmaceutique qui contrôle l’État ? Le néoconservatisme, le mouvement qui a le plus marqué l’Occident ces dernières décennies, ne prône-t-il pas le lavage de cerveau ?... 

We want sex equality

Film de Nigel Cole, 2010. Film sur le changement. Et clin d’œil à notre époque de syndicalisme et de solidarités moribonds… ?

Au fond, comme le dit un des personnages, c’est un film sur ceux qui font l’histoire. 68. Une ouvrière, humble et ordinaire, se rebelle contre l’injustice ambiante. Elle entraîne avec elle son atelier. Or, leur grève met au chômage une énorme usine Ford. Ford plie et leur accorde leur revendication. Le précédent force, partout dans le monde, les entreprises à payer le même salaire pour un même travail.

Seul problème : la grève a existé, mais pas le personnage principal.

D’ailleurs, je ne pense pas qu’une personne fasse l’histoire. Nos idées évoluent plus vite que nos comportements, jusqu’à ce que l’écart devienne insupportable. La révolte peut alors partir de n’importe où. Et quand elle démarre, elle tend à avoir un leader, comme beaucoup de mouvements de groupe. Il semblera, plus tard, avoir fait l’histoire.

Ma théorie n’enlève rien au mérite de cette poignée de révoltées (ou à celui de ceux qui se font massacrer au Moyen-Orient). Peu de gens ont le cran de défendre nos idées.

Compléments :
  • L’idée de l’égalité homme femme n’est pas récente. Mais au 19ème on avait tourné la difficulté en disant qu’ils étaient égaux du fait de leurs différences, qui les rendaient complémentaires. Une égalité plus poussée était-elle impossible à l’époque ? (Voir Histoire du mariage.)
  • Il devient habituel de transformer un titre anglais en un autre. (Titre original : made in Dagenham.) Évolution des temps.

vendredi 18 mars 2011

Disparition des classes moyennes ?

On parle beaucoup de la mise au chômage des « qualifications intermédiaires » aux USA.

Paradoxalement elle est beaucoup plus forte en France qu’en Amérique. Par contre, les basses qualifications semblent peu touchées.

Si les qualifications intermédiaires sont liées aux classes moyennes, qu’en conclure ? Lien avec la popularité de Marine Le Pen ? 

Mediator et dangers de la médecine

Le drame du Mediator suscite un rapport sur les dysfonctionnements de la médecine.

Il semble confirmer qu’il y a un lien entre le coût de notre médecine et le danger qu’elle présente. « il faut en revenir à une médecine humaine, personnalisée, sobre et la moins chère possible ».

Il y aurait une quantité de « molécules inutiles » (1500 !), « 12% des molécules sur le marché français sont potentiellement dangereuses ». « Il faut être extrêmement prudent avec cette masse de médicaments et les risques d’interactions ».

Quant aux mécanismes de contrôle supposés nous protéger, ils sont ridicules et inquiétants.  « Ces experts doivent être des experts (…) aujourd’hui, ils sont 3500 ; il en faut 40, mais hyper compétents et responsables de leurs prises de décisions ». Qu’est-ce qui peut bloquer une réforme ? « les pressions de la haute administration, qui a fait son jardin de toutes ces agences sanitaires ».

Sport : l’avantage à domicile expliqué

Pourquoi les équipes sportives tendent-elles à gagner à domicile ? Des scientifiques semblent avoir trouvé une explication : l’arbitre.

À jugement équivalent (coup franc, carton rouge, prolongation…) l’arbitre tend à être plus favorable à l’équipe qui reçoit qu’aux visiteurs. L’arbitre serait (inconsciemment) à l’unisson de la foule.

Et l’hypothèse se vérifie (en partie) : si l’on vide le stade des supporters de l’équipe locale, le phénomène s’estompe. (The referee's an anchor)

jeudi 17 mars 2011

Nucléaire : logique erronée ?

J’entends dire que les ingénieurs japonais sont innovants dans leur lutte contre le réchauffement de leur centrale. Ils sont sortis des sentiers battus.

Je me demande si notre erreur dans la gestion du nucléaire n’a pas été de concentrer toutes notre attention sur la prévention des accidents. Car, l’accident est toujours possible.

Du coup, il se peut que l’on n’ait pas développé deux compétences importantes en cas d’accident : la capacité d’adaptation (disposer de moyens surdimensionnés d’où l’on peut tirer des solutions de secours) et l’entraînement (de ceux qui doivent résoudre le problème). 

Libye ou l’indécision

Après avoir hésité, l’Amérique opte pour une intervention militaire musclée en Libye.

Je me demande si les hésitations de B.Obama ne sont pas du même type que celles de Mme Merkel. Il n’a pas d’idéologie bien définie, et doit construire sa décision, et sa réflexion, à partir d’éléments contradictoires.

Ces éléments sont, en particulier, la bonne volonté d’autres nations.

Le syndrome européen a gagné le monde : rien ne s’y décide plus sans les autres - et ça prend du temps ?

Peut-être faudrait-il penser à inventer une méthode de négociation qui accélère l’émergence d’un consensus mondial ? 

Heureux comme un dictateur en Angleterre

Si vous êtes un riche (impératif catégorique) dictateur ou oligarque en quête de respectabilité, venez en Angleterre, dit The Economist.
  • Il existe des techniques imparables qui feront de vous un membre admiré et fêté de son élite. Par exemple, mettre vos enfants dans les meilleures écoles, et fréquenter les parents d’élèves, ou financer un Think tank, ou acheter quelques membres la famille royale (leur présence attirera la bonne société)…
  • Cependant, vous devez éviter le peuple ou certaines universités : ils ne pardonnent pas le passé. (Glitzkrieg.)

Étrange article et bien curieux phénomène. L’argent a-t-il une telle importance pour la classe supérieure anglo-saxonne qu’il étouffe toute morale ?

Logique du libéralisme

Le libéralisme, dans son acception moderne, semble une forme de conservatisme. Il cherche à faire que ceux qui profitent le plus de la société ne soient pas dérangés. Pour justifier ce statu quo, il a utilisé une série d’arguments, qui ont pour objet de démontrer que l’organisation sociale est optimale, voire naturelle :
  • Les droits de l’homme et la démocratie (dans la logique grecque où l’homme libre – comme l’esclave - l’est par nature).
  • La science. Darwinisme social et génétique. (Ceux qui dominent la société sont les meilleurs.)
  • La théorie du marché. Le marché s’autorégule, y toucher produit un résultat sous-optimal. (Idée fixe de l’économie depuis sa fondation par Adam Smith.)
Chacun de ces arguments a été retourné. Le peuple a exigé que les droits de l’homme et la démocratie soient appliqués à tous. La science nie les conclusions individualistes (l’homme est un animal politique oui social, pas un loup solitaire). L’expérience montre, à répétition, que le marché ne produit pas le meilleur des mondes, mais la crise, ou le monopole, une forme de régulation totalitaire.

Je me demande si le néoconservatisme ne représente pas le chant du signe du mouvement. Il a deux idées fortes. Le droit naturel (il est « évident » que certaines règles doivent diriger la société) et la bataille des idées (il faut convaincre le peuple de son infériorité naturelle par lavage de cerveau). Autrement dit, après avoir pensé que la raison était son alliée, le libéral voit maintenant son salut dans la manipulation.

Compléments :
  • L’idée générale de ce billet a été développée par les solidaristes au 19ème siècle.
  • Sur les droits de l’homme : Michel Villey.
  • Sur le néoconservatisme français : Pensée anti 68. Sur les fondations du néoconservatisme anglo-saxon : Ayn Rand.
  • Sur le droit naturel : Leo Strauss.
  • Certaines branches du protestantisme affirment que celui qui réussit sur terre est un élu de Dieu. Maintenant que la raison est défaite, cette idée va-t-elle être ressuscitée ? (TAWNEY, R. H., Religion and the Rise of Capitalism, Transaction Publishers, 1998.)

mercredi 16 mars 2011

Quel est notre avenir ?

On demande aux enseignants anglais de détecter les ferments subversifs dans les dissertations de leurs élèves, disait la BBC. Inattendu de la part d’un pays qui vend les tickets des Jeux Olympiques aux plus offrants (la loi de l’offre et de la demande, vous savez).

Depuis ses origines ce blog pense que notre monde oscille entre deux extrêmes. L’un dit que l’individu est tout, l’autre qu’il n’est rien sans la société. L’après guerre a été la victoire du second, l’après 68 celle du premier. L'après 2008 me semble être un nouveau retour de balancier. Je pense même qu’il est bien engagé.

Ce qui m’étonne depuis longtemps est que 68 fut un mouvement de beatniks dénudés, et qu’il a fait triompher le marché, l’argent, et une classe ultra-riche et ultra-matérialiste. Est-ce fatalement cela l’individualisme ?

J’ai fini par ne pas le penser. Il me semble, comme je l’observe dans l’entreprise, que le changement « sourit à l’esprit éclairé ». La dislocation sociale de 68 a profité aux puissances économiques, parce qu’elles étaient fortes, déterminées et concentrées sur un objectif simpliste. De même l’après 45 a été technocratique, parce que la science avait gagné la guerre. Elle a donc imposé sa marque à la réaction « collectiviste » du monde aux affres de l’individualisme post 18.

À quoi ressembleront les 30 prochaines années ? Quelle est la force qui leur imposera sa forme ? Pas évident.
  • Les pays émergents ? Ils ne semblent pas avoir de philosophies propres (sinon se replier sur eux, pour l’Asie ?).
  • Les fondamentalistes ? Les exemples de MM.Ben Laden, Bush, Cameron ou Sarkozy semblent nous dire que le fondamentalisme ne donne au mieux que le Jihad ou le chaos.
  • Il est possible que notre collectivisme, répondant à des excès moindres que ceux d’avant guerre, soit modéré. Il sera probablement inspiré, comme les précédents, par des idées (et des individus) simplistes. Ce sont celles qui passent le mieux. 

Incompétent gouvernement irlandais ?

L’Irlande pense que le prêt européen l’asphyxie. Son nouveau premier ministre était venu demander, au dernier sommet de la zone euro, un adoucissement des conditions qui lui sont faites. Il est parti bredouille, contrairement à la Grèce.

Ses électeurs vont certainement accuser une Europe jalouse de la liberté irlandaise. En fait, il semblerait plutôt que le dit premier ministre n’ait qu’à s’en prendre à lui-même : l’Europe ne lui aurait demandé que de faire le bon bruit, il n’aurait su que jouer les matamores. (Un de mes amis appelle cela une « crash stratégie ».)

Conséquence d’une alternance trop rare ? En 80 ans l’opposition irlandaise n’a quasiment jamais régné, pas étonnant qu’elle soit mal préparée. Il reste à espérer qu’elle sera capable d’apprendre…

Dell, HP, et les changements du secteur des technologies de l’information

Le PC est attaqué par les terminaux portables et le cloud computing. Les entreprises du secteur des technologies de l’information se « verticalisent », elles multiplient les métiers. Logiciel, matériel, services… (Rebooting their systems)

On achète et on vend. Mais crée-t-on ? 

Nous sommes tous des entrepreneurs ?

Discussion avec un ami. Nous nous lamentons sur la dureté de notre sort. Mais nous devons reconnaître que notre environnement ne nous est pas hostile. Il faut se battre.

Je réalise que notre vie est celle d’entrepreneurs. Nous ne sommes pas maudits. Mais nous ne l’avons pas voulu. Nous avons été élevés dans la France administrative de l’après guerre qui a fait de nous des fonctionnaires par nature. Maintenant que l’État se dissout, il faut en assumer les conséquences.

Nous sommes représentatifs de la France. Nous voulons le libéralisme quand il concerne les autres, tout en nous plaignant de ses effets quand il nous touche. Ce que nous pensons le bien et le mal est inculqué par la société de notre enfance. Nous croyons que ce sont des lois naturelles que rien ne peut altérer. Or, la poursuite de notre intérêt immédiat, qui nous semble aussi un droit, les contredit.

Compléments :
  • Autre illustration. Les entreprises désirent une réduction de leurs charges sociales, tout en exigeant d’être protégées de la concurrence internationale, ou qu’on leur réserve des marchés – « small business act à la française », etc.

mardi 15 mars 2011

Nouvelles énergies ou nouveaux comportements ?

L’accident nucléaire japonais, en espérant qu’il ne devienne pas Tchernobyl II, pose un problème difficile.

Ce type d’accident tend à refroidir les ardeurs nucléaires des gouvernements pour vingt ans. Le monde, et en particulier le Japon, et les pays émergents (et la France ?) vont donc devoir trouver en urgence d’autres idées pour générer de l’énergie.

D’autant plus que l’on découvre que le nucléaire n’a pas que la radiation comme inconvénient, mais aussi qu’il a besoin d’énormément d’eau. Pas commode à une époque de pénurie.

Alors, énergies renouvelables ? Pas sûr qu’elles soient à la hauteur des besoins.

Je me demande s’il ne faudra pas plutôt chercher à consommer moins, grâce à l’innovation technologique, mais principalement en changeant nos comportements collectifs.

Changement difficile, certainement. Beaucoup de monstres multinationaux s’enrichissent de notre gaspillage et ne se laisseront pas faire sans combattre. Ce sont les discrets inconvénients du laisser faire de l’économie de marché.

Compléments :
  • Parmi ces comportements collectifs, il y a la « supply chain », invention de génie de notre élite économique. Il s’agit d’un circuit d’approvisionnement qui cherche le moins disant partout où il peut le trouver (grâce à lui on a délocalisé en masse, et les poulets parcourent le monde).

Bataille d’Angleterre

Suite de la chronique de la réforme de l’Angleterre par M.Cameron.

Dans cet épisode, il s’emporte contre son administration, qui vide ses réformes de leur sens. D’ailleurs il a décidé de la détruire. Bizarrement, il veut imposer du centre la décentralisation, et l’initiative individuelle, en force.

Son opposition aurait choisi d’attaquer son incompétence, plutôt que de montrer l’effet dévastateur de ses idées.

Compléments :
  • Doit-on voir dans la réaction de l’administration anglaise une illustration des théories de M.Crozier, selon lesquelles les organisations résistent au changement (à leur destruction ?) par une forme de grève du zèle ? (Michel CROZIER, Le phénomène bureaucratique, Seuil, 1971.)

Chasse à l’homme

Film de Fritz Lang, 1941.

Curieuse fin, qui s’explique par les temps qui couraient alors. Le film semble un bizarre mélange de genres : Londres noire, pavée, et pluvieuse à la Dickens, tribunal de malfrats issu de M.Le maudit… En tout cas, les méchants sont infiniment plus réussis que les bons.

Je me suis demandé si ce n’était pas une critique, féroce, de l’Angleterre. On la voit demeurée à l’ère victorienne, avec, notamment, une invraisemblable division de classes.  La classe dirigeante est faite de sportsmen vains, poursuivant l’art pour l’art, et prisonniers d’un univers intellectuel qui les aveugle. Ils ont été incapables de comprendre la montée d’une Allemagne froide, efficace et résolue. Mais, peut-être est-ce cette irrationalité d’un autre siècle, et la brutalité du réveil, qui fera de la Grande Bretagne un ennemi redoutable ?

lundi 14 mars 2011

Tremblement de terre japonais et libéralisme

Le plus grand drame connu par le Japon depuis la seconde guerre mondiale, dit le premier ministre japonais du tremblement de terre vécu par son pays (qui était pourtant exceptionnellement bien préparé).

Nous avions oublié que nous n’étions pas grand-chose face à la nature. Comme le rappelle Pierre Manent, l’obsession du libéralisme est que l’homme n’asservisse pas l’homme. C’est pourquoi le libéralisme financier lui cherche des maîtres qui ne sont pas humains (les marchés).

Ce que cette catastrophe nous rappelle est que l’homme doit compter avec la nature, et pour cela, qu’il doit faire preuve de solidarité pour sauver sa peau, et son espèce. Et que la main invisible du marché ne le sauvera pas par miracle.

Accident nucléaire au Japon

Pourquoi les centrales nucléaires japonaises explosent-elles ?

Les systèmes de refroidissement ne fonctionnent pas.

Problème habituel, me suis-je dit en me rappelant mon expérience du contrôle technique : les équipements de secours ne redémarrent jamais. D’ailleurs c’est pour cela qu’on ne les contrôle pas ! Eh bien non. Tout a remarquablement bien redémarré, si j’en crois Wikipedia. Ces Japonais avaient fort bien fait leur travail.

Mais ce qui a mis le système à plat, c’est le tsunami et ses conséquences (la centrale est en bord de mer - l'eau de mer sert au refroidissement).

Bien sûr, ne pas avoir prévu qu’il puisse y avoir tsunami au Japon est une erreur grossière. Mais, elle est humaine, elle montre à quel point l’entendement humain est extraordinairement limité.

Malheureusement cette loi de la nature n’a pas pénétré l’esprit de notre élite intellectuelle. Combien de temps faudra-t-il attendre pour qu’elle nous dise à nouveau que nos centrales ont une chance sur des milliards d’avoir un pépin ou que les marchés s’autorégulent, ou quelque nouvelle baliverne ?

Compléments :
  • Si on ne contrôle pas les installations de secours, c’est parce que, pour cela, il faut stopper les installations principales. Or, si le secours ne part pas, on se trouve dans une situation périlleuse (penser à une usine chimique). En fait, il existe une solution : 1) se convaincre qu’il est impératif de contrôler les installations de secours ; 2) se préparer à un incident (quand on y met les moyens adéquats on sait effectuer le contrôle sans difficulté). 

Gouvernement européen

Le dernier sommet de la zone euro semble annoncer un mécanisme de régulation des politiques de ses membres.

Mécanisme économique. Stratégie globale, mise en œuvre locale. Mutualisation des dettes en échange de rigueur. L’Irlande résiste. (Billet.)

La zone euro s’éloignerait-elle du chaos d’une zone de libre échange pour se rapprocher de l’organisation d’une société ? Va-t-elle entraîner le reste de l'UE (billet précédent) ?

L’Angleterre prisonnière de l’Europe

The Economist est extrêmement inquiet. L’Allemagne est passée à l’ennemi, plus rien n’empêche la zone euro de se solidifier en un bloc hostile au libéralisme débridé.

La crainte n’est pas nouvelle, mais The Economist développe un argument inattendu. Même si elle s’extrait de ce bloc, l’Angleterre en sera prisonnière. Car elle doit vivre avec et sera obligée d’appliquer ses lois. (C’est effectivement le cas pour la Suisse, et, semble-t-il, aussi pour la Norvège). (Can Angela Merkel hold Europe together?)

L’Angleterre doit-elle renouer avec une stratégie vieille de 5 siècles : susciter la zizanie sur le continent ?

Mais le plus intéressant n’est pas là. Pendant des décennies on nous a dit qu’il fallait déréglementer sous peine d’être détruits par la concurrence mondiale. Or, en fait, réglementer avec une détermination suffisante a l’effet inverse. Dans ce domaine, la prédiction est auto-réalisatrice.

Censure et journalisme

Dans une conversation avec une journaliste du Figaro, il  y a quelques mois. J’ai abordé, par hasard, la question de l’élimination des qualifications intermédiaires par les systèmes d’information. Brutalement, j’ai eu l’impression de sentir le soufre. J’ai argué qu’il n’y avait là rien de révolutionnaire, que toute la presse anglo-saxonne en débattait, et que The Economist, par exemple, n’avait rien d’un journal trotskyste… Heureusement, un de ses amis, qui vit aux USA et qui se trouvait être arrivé entre temps, a confirmé mes dires. En tout cas une telle nouvelle ne pourrait jamais être imprimée par le Figaro.

J’ai eu le même type d’aventure avec Le Monde. Avant que les suicides de France Télécom aient les conséquences qu’on leur connaît, j’avais fait remarquer à une autre journaliste que les techniques qui semblaient y avoir été utilisées ressemblaient à celles des cabinets de conseil en stratégie anglo-saxons. (Elles ont fait l’objet de nombreuses publications.) Et que ces techniques ayant pour conséquence la dislocation du lien social – cause de la résistance au changement, c’était un facteur favorable au suicide de gens fragiles. J’ai vite compris que celui qui écrirait ce type de choses se retrouverait au fond de la Seine avec du béton aux pieds. J’ai prudemment remballé mes idées subversives.

Je trouve plusieurs paradoxes fascinants dans ces observations. 1) Ne s’attendrait-on pas à ce que les journalistes lisent les journaux étrangers ? 2) pourquoi ai-je eu l’impression d’être dangereux, alors que je ne faisais que citer des sources anciennes que n’importe qui peut vérifier ?

En fait, je crois que le problème est général. Nous jugeons en fonction d’un ensemble d’idées reçues qui définissent ce qui est bien ou pas. Nous ne pensons pas. Et la presse ne fait que diffuser ces idées reçues. C’est une forme de censure.

Mais elle n’interdit pas le changement. Elle impose simplement qu’il soit exprimé d’une façon qui ne heurte pas ce qu’Edgar Schein a appelé les « valeurs officielles ». D’ailleurs, il existe dans la société des personnes dont le rôle est d’être écoutées. Un leader d’opinion patenté (cf. l’ami de la première journaliste) fait évoluer les idées reçues. 

dimanche 13 mars 2011

Changement en Arabie Saoudite

L’Arabie Saoudite serait le principal barrage à la démocratisation du Moyen Orient. S’il craque, les régimes environnants seront emportés par les forces démocratiques, en premier lieu l’Iran et la Palestine. Et l’Amérique n’aura plus de raison d’avoir une politique pour la région.

Qu’est-ce qui empêche une transformation du pays en une monarchie constitutionnelle ? L’anxiété d’apprentissage des 7000 princes qui vivent à ses dépens. (Article.)

Deux réflexions :
  • L’Arabie Saoudite paraît avoir la mission d’étendre ses valeurs au monde (billet précédent). Sa résistance au changement pourrait être très supérieure à ce qu’envisage l’auteur de l’article.
  • Dominos de George Bush ? La démocratie gagne le monde. S’il avait, peut-être, vu juste, il a mal joué. Ses initiatives ont freiné le mouvement, et les USA sont à tel point enlisés qu’ils ne peuvent plus mettre leur armée au service de quelque cause que ce soit.

L’Arabie Saoudite, axe du mal ?

Un invité algérien de France culture, il y a quelques jours, fait remarquer que c’est de l’Arabie Saoudite que partent tous les mouvements fondamentalistes islamistes. Or cette dictature est le meilleur allié des USA !

J’ai dit, par ailleurs, que l’Arabie Saoudite est la justification de l’Iran (une démocratie…). L’Iran est vu par beaucoup de peuples arabes comme un rempart contre la tentation de leurs gouvernements à adopter le modèle obscurantiste saoudien.

Faudrait-il envisager d’aider l’Arabie Saoudite à changer ?

Christine Lagarde et Cynthia Fleury

  • « Serre les dents et souris » dit Christine Lagarde. Elle n’est pas française cette femme ! Le Français, qu’il soit ouvrier ou grand patron, ne sait que geindre, se plaindre, demander de l’aide. Elle persiste : « (le) courage (…) revient parfois à changer de regard, à inverser la façon dont on aborde les choses. »
  • Pour Cynthia Fleury, le courage c’est surtout se faire des alliés et se construire des réseaux. Sinon on crève en martyr.

Nous disent-elles le changement que nous avons subi ? Nous avons appelé de nos désirs un monde où s’épanouirait notre personnalité, sans contrainte sociale. Nous avons récolté une société dans laquelle le mot d’ordre est « courage » (le thème de l’entretien) et la règle du jeu est de serrer les dents et de se faire des amis puissants. 

Jane Russel

Le décès de l’actrice Jane Russel, dont la poitrine fit la carrière, est l’occasion du rappel d’un paradoxe américain.

Elle a dû son succès au scandale, elle a vécu la vie dissolue de la star hollywoodienne, et pourtant c’était une ultra-fondamentaliste religieuse de tous les combats conservateurs.

Je continue à penser que beaucoup d’Américains savent qu’ils sont élus et que tout ce qu’ils font ne peut qu’être le bien, puisque désiré par Dieu. C’est en cela que N.Sarkozy pourrait être américain

samedi 12 mars 2011

Libye divisée ?

Kadhafi pourrait reconquérir l’Ouest de la Libye. Mais Bengazi, trop déterminé et armé, serait  hors de portée. La Libye pourrait-elle se scinder en deux ?

Dans ce cas, Kadhafi y perdrait beaucoup de ses revenus pétroliers.

C’est du moins ce que disait la BBC ce matin. 

Japon, nucléaire et danger

Tremblement de terre au Japon, tsunami dévastateur, et centrales nucléaires dont les circuits de refroidissement n’arrivent pas à redémarrer et qui doivent relâcher des effluves radioactives pour éviter l’accident.

Le nucléaire est-il aussi sûr qu’on le dit ? Est-il suffisamment protégé ?...

Quid de notre cas ? Nos centrales sont vieilles, mal entretenues ?, et ce n’est plus le service public qui intéresse EDF, et encore moins la France, mais son expansion internationale (et la fortune de ses actionnaires ?).

Compléments :

Êtes-vous un vrai leader ?

Synthèse d’un article de la Harvard Business Review (Are you a Zoom-In or Zoom-Out Leader ?). Le « bon leader » est celui qui, dans la même foulée, enchaîne mise en contexte large et visionnaire et évocations de problèmes concrets, précis, frappants, qui interpellent l’expérience de l’auditeur.

Compléments :
  • Ça me semble rejoindre les thèses de Jeanne Bordeau : le leader (dirigeant) est à la fois celui qui sait donner du sens, et qui utilise le « storytelling » pour véhiculer son message.  Aujourd’hui, c’est le sens qui manque le plus…
  • L’article est accessible.  

L’ordinateur soigne les anxiétés

Nos actes sont dirigés par des modèles inconscients. Quand ceux-ci ont un défaut, ils nous font voir la vie en noir. L’ordinateur peut recoder nos impressions en nous faisant envisager ce qui nous déprime sous un jour nouveau. (Paradises on earth)

Application des théories de Martin Seligman sur l’optimisme ? Testez votre optimisme.

vendredi 11 mars 2011

Alliance Rolls Royce Areva

Areva s’allie à Rolls Royce. Malin ?
  • La capacité de production d’énergie anglaise est à reconstruire. Rolls Royce est probablement influent sur ce marché.
  • Rolls Royce produit les moteurs nucléaires des sous-marins anglais, savoir-faire capital pour saisir le marché, très prometteur ?, des petites centrales nucléaires. (Areva devient concurrent de DCNS.)
  • Rolls Royce paraît, vu de loin, plutôt être innovant (moteurs d’avion), et probablement commercialement un acteur habile de la globalisation (ce qui ne paraît pas être le cas d’Areva).
  • Comment vont s’entendre Anglais et Français ?
Y aurait-il une tendance de fond à un basculement de la France vers des alliances avec l’Angleterre, plutôt qu’avec l’Allemagne ?