samedi 11 février 2012

Antoine de Saint-Exupéry précurseur de la RSE

« Le plus beau métier est d’unir les hommes »

On le sait « Saint-Ex » était visionnaire et homme de bon sens. Une bonne partie de son œuvre porte sur la nature des relations humaines et les qualités de ceux qui les rendent durables.

En 2008, j’ai probablement participé à une des expertises les plus enrichissantes depuis quinze ans de métier, qui illustre si bien cette citation.

En mars de cette année-là, lors du chargement d’un navire, la rupture d’une canalisation laisse échapper plus de 500 tonnes de pétrole brut dans l’estuaire de la LOIRE, à DONGES. La configuration des installations, les marées, l’écosystème, vont provoquer une dispersion de ce pétrole jusqu’à l’ile de Ré et la plage de La Baule, mettre à pied les pêcheurs de l’estuaire, menacer les agriculteurs et mettre en péril la saison touristique qui s’ouvre. Le désastre paraît immense et l’abattement est profond.

3 mois plus tard, l’intégrité de l’écosystème sensible de ce milieu humide a été préservée, la pollution absorbée. Les professionnels de la pêche ont été indemnisés, leur business est préservé. L’image de cette magnifique région n’a pas été dégradée et des projets de développement maîtrisé qui sommeillaient, ont été dynamisés.

Comme un symbole, la raffinerie à l’origine de la pollution, sera la seule épargnée, en France, lors de la grève très dure de cette période. Son image locale, pourtant si noire (pétrole) après l’ERIKA, sera même redorée. L’absence de « judiciarisation » du dossier complète le tableau.

Un miracle ! Certainement pas !

Ce sont simplement les hommes qui se sont réunis et unis pour que chacun joue son rôle sociétal et assume sa part.

L’immense désordre (Tohu) provoqué par cette pollution, a fait place à un ordre supérieur (Bohu).

Les responsables de la raffinerie ont assumé leur responsabilité de pollueur involontaire, et ouvert le dialogue franc avec les parties prenantes : la sécurité civile et les autorités, les associations de pêcheurs, d’agriculteurs et de professionnels du tourisme, les collectivités locales, les associations, les assureurs…
  • La nature a pu retrouver son équilibre, et au-delà, ce milieu humide si sensible et si essentiel, bénéficie de nouveaux projets de préservation.
  • L’économie des secteurs qui vivent de ce milieu a été préservée et pérennisée.
  • Les hommes qui n’étaient pas supposés se rencontrer ont pu se réunir et comprendre l’étroite et totale interdépendance qui les lie, et surtout, que derrière chaque entité froide : une raffinerie, le business de la pêche, les collectivités… il y a, avant tout, des hommes et des femmes avec des besoins communs et une dépendance à la nature nourricière.
La crise s’est donc transformée en prise de conscience et en formidables opportunités.

Et j’ose croire que les experts qui ont participé à cette formidable aventure humaine ont été comme la très – trop - discrète abeille qui vole de fleur en fleur, et sans qui beaucoup d’espèces végétales ne pourraient se développer durablement.

Compléments :

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