jeudi 26 avril 2012

Pathologies sociales

Curieusement, l'homme semble avoir un talent pour trahir l'esprit de ses idéaux. Prenons le cas de 68. C'était supposé être la victoire de l'individu contre l'oppression d'une société de vieilles barbes. Mais ce principe a été perverti :
  • Il y a eu résurgence des idées de Sade, revendiqué d'ailleurs par des intellectuels admirés. Tout ce qui compte est mon plaisir, « n’ayez plus d’autre frein que celui de vos penchants, d’autres lois que vos seuls désirs », le reste de l’humanité devenant objet. En petit, il y a le baladeur et des gens enfermés dans leur autisme, en grand, les frasques que l’on prête à DSK, ou le héros de shame.
  • Les droits de l'homme sont devenus une forme de totalitarisme. Ainsi, on peut entendre certains retrouver les accents de la hiérarchie catholique pour appeler la nation à la repentance. De quoi je me mêle ? De quel droit puis-je imposer mes idées aux autres ? Comme le disait Bossuet, parce que j'ai raison et que vous avez tort ?
Pour Durkheim, toute organisation sociale provoque des dysfonctionnements. Par exemple la contre-partie de l'innovation, c'est le crime. Dans notre cas, la contre-partie de l'épanouissement de l'individu, a été la négation de l'autre. Durkheim disait aussi que ce dysfonctionnement est pathologique lorsqu'il inflige une souffrance qui va au delà des seuils historiques. Souffrons-nous excessivement ? En tout cas, même si c'est le cas, une révolution anti 68 ne serait pas judicieuse : elle remplacerait les maux actuels par d'autres, peut-être pas meilleurs. Pourquoi, pour une fois, ne pas chercher à corriger ce qui ne va pas, sans tout casser ?

Créons une médecine des sociétés ?

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