vendredi 22 mars 2013

Usagers et clients

Il y a fort longtemps j'ai entendu dire pour la première fois qu'il était ridicule d'appeler les gens "usagers", qu'il fallait les appeler "clients". Qu'ils seraient bien mieux traités ainsi. N'était-ce pas évident ? L'idée s'est répandue un peu partout.

Comme tous les arguments de "bon sens" dont on nous a rebattu les oreilles ces derniers temps, pour abattre l'ordre ancien sans faire appel à la raison, celui-ci a au moins deux failles :
  • Un client n'est rien. Comme le montre Google, un fournisseur peut décider d'arrêter du jour au lendemain un service. Il en est d'ailleurs de même avec la moindre boutique, qui se vend au plus offrant. (C'est ainsi qu'a disparu mon coiffeur, parti sans demander son reste ! - PS. Un complément sur le cas Google par P.Krugman)
  • Imaginons que la notion de citoyen soit remplacée par celle de client, et que nous achetions de l'enseignement, de la santé, de la défense... en fonction de notre pouvoir d'achat, on aboutirait à une société non seulement plus figée que celle d'ancien régime, mais encore qui ferait un gâchis effroyable du talent collectif. 

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