lundi 20 mai 2013

Comment maîtriser le marché ?

Il y a longtemps, une phrase de Fernand Braudel m’a surpris. Il disait que le marché avait été une heureuse invention. Mais pas l'économie de marché.

Un livre que cite ce blog semble expliquer pourquoi. La place de marché a été une innovation qui a permis de nourrir le peuple du Moyen-âge, bien et à bas coût, en réunissant au même endroit consommateurs et producteurs, en évitant les intermédiaires. Mais le Moyen-âge contrôlait le marché de façon à ce qu’il assume la fonction qu’on lui avait donné : nourrir le peuple (pour qu’il puisse produire ?). Pour cela, la loi de l’offre et de la demande devait être bloquée, et la spéculation combattue.

Les mécanismes de régulation mériteraient d’être examinés. Il semblerait qu’ils aient été surtout indirects. La morale y jouait probablement un rôle important. Pour elle c’était Dieu (la nature) qui créait ce que l’on appelle aujourd’hui la « valeur », bien plus que l’homme. Ce qui n’est que bon sens ! Dans ces conditions, pourquoi ce dernier aurait-il le droit de s’approprier une part disproportionnée de la production collective ? Ensuite, il y avait des mécanismes systémiques comme la dîme. Plutôt qu’un prélèvement inique, elle semble avoir permis d’éviter les effets pervers du marché. C’était un système de redistribution. Elle contrebalançait en partie les fluctuations du marché, et, les prélèvements étant stockés, elle permettait de nourrir les victimes d’une mauvaise récolte et les pauvres. Peut-être aussi, l’efficacité du marché faisait que l’on ne cherchait pas à s’enrichir plus qu’il ne le permettait. C’est ainsi que les nobles auraient utilisé les marchés, plutôt que le pillage.

Une idée à creuser ? Et si nous définissions ce que doit être la fonction du marché pour l’humanité ? Et si nous mettions en place les mécanismes de contrôle adéquats ? Ou, peut-être, se mettraient-ils en place d'eux-mêmes ?

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