mardi 11 juin 2013

François Hollande : haut fonctionnaire normal ?

François Hollande semble désirer, avec Mme Merkel, renforcer la dimension politique de l’Europe. Mais que va-t-il faire ? Ce n’est pas clair. Copier l’Allemagne ? Après tout, c’est une fédération démocratique... Mais le plus curieux n’est pas là. M.Hollande veut amener cette démocratie par des moyens non démocratiques ! Il ne veut pas en parler au peuple français. Il aurait été échaudé par une expérience malheureuse. Mais, peut-on créer une démocratie en reniant les mécanismes démocratiques, au motif que l’on n’en obtient pas ce que l’on en attend ?

Et si « haut fonctionnaire » était le meilleur moyen de modéliser le comportement de M.Hollande ? me suis-je demandé. Si l’on analyse les agissements de MM. Haberer, Bon, Descoings et quelques autres, on observe un schéma commun. Le haut fonctionnaire d’élite, celui qui est produit à quelques exemplaires, sait ce qui est bon pour le peuple. Mais il sait aussi que le peuple, lui, ne peut en être conscient. En conséquence, il bloque les systèmes de contrôle qui sont le principe même de la société française. Ainsi, il peut mettre en œuvre, sans handicaps, ce qu’il a en tête.

Mon hypothèse du moment est que M.Hollande est le complet opposé de ce que nous croyons. C’est un homme courageux qui a une stratégie. Il met en œuvre cette stratégie, que nous serions incapables de comprendre, en sous-main (voir ce qui est dit ici de l’action de M.Moscovici). Il sait que, lorsqu’il aura réussi, notre opinion de lui sera transformée. En attendant, contraint au mutisme, il doit affronter bravement notre mécontentement. 

2 commentaires:

Bertrand Delage a dit…

La vision économique des socialistes consiste à croire dans les "cycles économiques naturels" (sinusoïde croissance-décroissance)... Alors il faut attendre l'alignement des astres sans le dire au bon peuple de France. C'est un peu comme le photographe qui attend le passage devant son objectif de la baleine blanche. En attendant il faut "amuser" les Français pour les faire patienter sur des sujets "de société" (0,2% de Français concernés par le mariage gay, 10% de Français concernés par le changement des horaires à l'école, le sujet de la publication du patrimoine des élus, la réglementation sur la cigarette électronique, etc.) en ne permettant pas le vrais débats démocratiques. Quant aux réformes structurelles à faire (elles sont indispensables, toutes connues et toutes hyper documentées), il faut surtout laisser cela à l'équipe gouvernementale qui suivra.
Nous vivons une époque moderne où la démocratie est bafouée chaque jour. La France ressemble-t-elle à une république bananière ?

Christophe Faurie a dit…

Je ne connaissais pas cette théorie. C'est encore pire que ce que je pensais...