jeudi 20 juin 2013

Hannah Arendt et la provocation

Les prises de position d’Hannah Arendt ont quelque-chose d’extraordinairement choquant. Par exemple, elle accuse Marx d’avoir glorifié le travail, d’en avoir fait la principale valeur de la société. Or, le travail c’est l’esclavage ! Les Grecs l’avaient bien compris, dit-elle. Mais, ce n’est pas ce que voulait faire Marx ! Il cherchait, probablement, à défendre le prolo, l’opprimé, en montrant que sans lui la société crèverait de faim. Le travailleur, méprisé jusque-là, devait être respecté. Il était essentiel.

Elle a fait pire. Parmi ses faits d’armes, elle a (implicitement) accusé les Juifs d’avoir collaboré avec le pouvoir nazi, et elle a défendu la ségrégation aux USA. Le choc qu’elle a provoqué a été d’autant plus fort que ses arguments n’ont pas été entendus. Par exemple, en ce qui concerne la ségrégation, elle pense, avec les sciences humaines, que c’est la communauté qui fait l’homme. Par conséquent extraire une personne de sa communauté, pour la faire entrer dans une communauté prétendument supérieure (le Noir qui étudie chez les Blancs), est la pire des oppressions. C’est une destruction de l’individu. 

Hannah Arendt évoluait dans un monde théorique. La réalité humaine n’y était pas présente. Elle n’avait pas compris que l’homme n’est qu’émotion. Et que la conduite du changement, c’est passer de l’émotion à la raison. J’ai enfin trouvé un désaccord entre elle et moi. 

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