mercredi 5 juin 2013

Pourquoi achetons-nous des drones ?

L’armée achète ses drones aux USA alors que nous sommes particulièrement gâtés en termes d’industrie de la défense. Qu’est-ce qui a pêché ? La Tribune montre une grande confusion. L’Etat hésite beaucoup ; il cherche à faire travailler ensemble des gens qui ne s’entendent pas ; on veut faire des programmes européens, alors que les armées européennes n’ont pas les mêmes besoins…

Je n’y connais rien, mais plusieurs choses me frappent dans cette histoire.
  • Les drones sont des sortes de maquettes évoluées : un des architectes du programme américain a conçu  dans son garage des équipements à la fois efficaces et peu coûteux . Pourquoi personne n’a-t-il développé un programme sur fonds propres ?
  • Pour cette même raison, quelle était la logique de chercher à fusionner les projets de Dassault et d'EADS ? Pourquoi n’avoir pas fait jouer la concurrence ?
Et si nous étions victimes d’une sorte de ritualisme ? L’Etat, techniquement incompétent, ne rêve que de fusions industrielles glorieuses et de projets européens ; les industriels, techniquement compétents, ne savent qu’attendre les ordres de l’Etat pour mieux l’essorer ? 

3 commentaires:

Bertrand Delage a dit…

Nos stratèges militaires et nos ingénieurs généraux de l'Armement ne rêvent effectivement que d'un grand mécano industriel avec des partenariats en fait contre nature. Les industriels sont aux ordres et tributaires d'un processus d'attribution d'un autre âge. Pour l'A400M (version militaire "européenne" de l'Airbus), les concepteurs ont cherché à intégrer les besoins de tout le monde en oubliant que l'optimum d'un système complexe ne passe pas par l'optimum des sous-systèmes ... résultat des courses : des délais et des coûts "emplafonnés" dans les grandes longueurs ... Le "perfectionnisme" à la française est finalement peu efficace.
Vive le système D et bravo aux industriels qui auraient encore des garages !

Nicolas Evain a dit…

Il y a du vrai dans ton questionnement Christophe, mais ç s'était avant ... ;-)
Cette affaire des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) a été perdue en fait il y a plus de 10 ans quand les premiers POC de General Atomic (à l'époque le Predator) ont fait leurs vols d'essai. Seuls les Américains et Israël ont entrevu à la fin des années 90 le potentiel de ces drones aujourd’hui leaders incontestés sur le marche et ont entrepris de les développer.
Cette bataille est perdue aujourd'hui mais il reste d'autres segments où les "unmanned vehicules" sont à concevoir et à lancer (sous-marins, véhicules terrestres, autres drones aériens).
Au maximum la France en achètera une grosse dizaine. Il serait beaucoup trop coûteux de se lancer maintenant dans la construction de ces dispositifs.
Mais c'est bien la preuve que la peur du risque est une attitude périlleuse et dangereuse.

Herve a dit…

La première fois que j'ai vu un drone, c'était en visitant la zone d'entretien de l'aéroport de Lod en ... 1983! A l"époque, c'était un gros modèle réduit - 2m d'envergure environ - avec un moteur de tondeuse, le genre de truc qu'on croise dans un club de modélisme. Ca servait déjà à faire de la photo aérienne en zone de conflit (utilisés au Liban en 1982).

Ca fait juste 30 ans. L'avance acquise en 30 ans peut elle être rattrapée? Demandez aux chinois...