samedi 7 septembre 2013

Ecole de commerce ou école d’ingénieurs

Une jeune cousine m’amène à réfléchir aux vertus des écoles de commerce et d’ingénieurs. Voici ce que je tire de mon expérience d’élève, d’enseignant et de Français. C'est caricatural. Mais c'est l'esprit qui compte.
  • En termes de carrière, n’importe quelle école de commerce est mieux qu’une école d’ingénieurs. Les écoles de commerce donnent une ouverture d’esprit et une ambition que l’on ne trouve pas dans les écoles d’ingénieurs, qui forment des autistes à la médiocrité satisfaite.
  • La faiblesse des écoles de commerce est qu’elles produisent des sophistes, sans rigueur intellectuelle. L’avantage de la science est qu’elle montre à l’individu que tout n’est pas possible. (Certes, ce n’est pas ce qu’enseignent les écoles d’ingénieurs, ou les préparations, mais quelques-uns de leurs élèves arrivent tout de même à le découvrir.)
  • Comment réussir ? Les examens sont une question de « bachotage ». Le principe de l’école française est l’absorption de techniques de résolution de problèmes théoriques, pas la recherche d’une quelconque vérité. Au fond, tout est une question de mémoire, pas d’intelligence. Tout problème a une solution simple. Lorsqu’on ne la trouve pas, on passe à la question suivante. En conséquence, il n’est pas une bonne idée de se casser la tête sur un problème. Il est plus efficace de faire ses exercices à plusieurs, de façon à perdre le moins de temps possible et à emmagasiner le plus de techniques possible. Le bon élève français est un paresseux.

Tout ceci peut produire des personnalités exécrables. Ce n’est pas pour rien que les étrangers haïssent notre élite. Mais, ce qui ne tue pas renforce. Le diplômé de grande école a toute sa vie pour oublier ce qu’il a appris, et devenir un être humain. Il sera d’autant plus méritant qu’il aura réussi.

(Mon professeur de mathématiques, en Math spé, avait enseigné à quelques-uns des élèves les mieux classés aux concours des grandes écoles. En réfléchissant à ce qu’elle en disait, je retrouve assez bien mon analyse. Curieusement, l’élève excellent n’écrase pas sa concurrence par sa capacité à résoudre des problèmes complexes, mais plutôt à traiter vite et bien des questions, relativement, faciles. Un sujet de frustration pour elle.)

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