samedi 2 novembre 2013

Nos ancêtres les Gaulois…

GOUDINEAU, François, Regard sur la Gaule. Actes Sud, 2007. Un recueil d’articles sur la Gaule et sur quelques-uns de ceux qui ont écrit sur elle. Comment dire quelque-chose d’à peu près juste d’une société sur laquelle nous avons si peu d’informations ? La question principale que pose ce livre est peut-être celle de la rigueur scientifique. Difficile d’en faire preuve quand le sujet nous touche d’aussi près. François Goudineau semble vouloir donner une leçon sur l'art de l'enquête. Parmi les nombreuses questions abordées (la forme des cartes romaines, l'origine de Lyon, l'art gaulois...), voici ce qui m'a le plus intéressé. En bref. 

La Gaule a très tôt subi l’influence extérieure. En particulier celle de Rome et de la Grèce (Marseille était une des plus prestigieuses colonies grecques). Et cela du fait d’échanges économiques. Mais aussi parce que les Gaulois, souvent mercenaires, parcouraient le monde. Et parce que l’on appelle Rome quand on craint quelque envahisseur. D’ailleurs les chefs gaulois, qui se révoltent avec Vercingétorix, ont tous plus ou moins fréquenté le monde romain. Et la guerre contre César divise les Gaulois.

A ce sujet, Vercingétorix a été plus qu’un faire valoir pour César. Bien conscient des points faibles de l'armée gauloise, il a cherché à tendre des pièges à César. Il s’en est fallu de peu qu’il réussisse. Curieusement, il se pourrait que Vercingétorix ait fait la gloire de César. En effet, il lui a apporté une grande victoire. Alors que jusque-là la guerre des Gaules s’enlisait.

Mais que serait-il arrivé si César avait perdu ? N’était-il pas dans le sens de l’histoire que la Gaule rejoigne Rome ? Les Romains pensaient d'ailleurs que la culture gauloise se prêtait à la civilisation. Ce qui n’était pas le cas de celle des Germains. 

Les Gaulois ont abandonné leur langue et leurs traditions. Mais ils ne semblent pas s’être totalement romanisés ou intégrés. Peut-être se sont-ils contentés de prendre ce qui leur plaisait chez les Romains ? En tout cas, ils ont conservé une forme d’urbanisme et d’habitat qui leur est propre. Et leur élite ne semble pas avoir été séduite par les lumières de Rome. Elle préférait rester chez elle.

Quant à une nation gauloise, elle n’existe pas. Le Gaulois était attaché à sa « cité ». Rien de plus. Cependant, la façon dont César décrit les motivations des chefs gaulois, qui se soulèvent contre lui, c'est-à-dire la liberté ou la mort, il est difficile de ne pas les trouver très français… Et ce dans leurs divisions mêmes. 

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