lundi 18 août 2014

Abandonnons nos rôles, devenons ce que nous sommes...

Un jour, des participants à une session de formation m’ont proposé de simuler une négociation. La société était faite de différentes entreprises et on voulait fusionner les statuts de leurs employés. Le PDG négociait avec le Comité d'Entreprise. C'était de cette négociation dont il s'agissait. La simulation commence. Deux personnes sont désignées par leurs collègues pour jouer les deux rôles. Très rapidement, le ton monte. L’argumentation vire à la lutte des classes. Le « PDG » s’entend reprocher son salaire… J’arrête la négociation. Et je demande aux participants de m’expliquer ce que veut faire le PDG. Ce n’était pas clair dans l’échange. Surprise, ils ne le savent pas !

Résultat. Ils se sont renseignés auprès de leur Direction des Ressources Humaines. Et ils ont découvert que le projet était dans leur intérêt.

Que s'est-il passé ? Réflexes conditionnés. Les participants ont joué « au patron et au syndicaliste ». Or, en France, ce jeu est pathologique. Son principe est le conflit. Mon intervention, qui n’était pas préméditée, a cassé le jeu. Les participants à la négociation sont sortis de leur « rôle ». Et ils ont repris leurs esprits.

Ils ont réussi ce que les spécialistes de systémique appellent un « changement d’ordre 2 » : un changement qui porte non sur les acteurs et la façon dont ils remplissent leur rôle (ordre 1), mais sur leur processus d’interaction. Le changement d'ordre 1, c'est mieux jouer au jeu. Le changement d'ordre 2, c'est changer de jeu. 

Et voilà le problème qui ronge notre société, et notre vie personnelle ? Nous sommes murés dans des rôles ? Vertueux Allemand / paresseux Français, néoconservateur / postmoderniste, client / fournisseur, chef / subalterne, enseignant / élève, voisin / voisin, parent 1 / parent 2… Et ils suscitent, par leur nature même, conflit et stress ? 

Et voilà sa solution ? Quand ils virent au conflit, nous devons sortir de ces rôles ? Et revenir à ce que nous sommes ? Moi Tarzan, toi Jeanne ? Et passer de l’affrontement à l’entraide ? Pour construire ensemble un nouveau jeu ? 

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