lundi 31 mars 2014

Paris : la France de Hollande ?

Paris est un îlot disaient les commentateurs politiques, hier soir. Alors que la France a voté massivement à droite, Mme Hidalgo, généralement présentée comme un hologramme pâle de M.Delanoë, a facilement été élue maire. (Bien que dans le 15ème, où elle se présentait, elle obtienne 36% des voix contre 47% en 2008.)

Et si c'était cette France dont M.Hollande était le président ? me suis-je demandé. Une France de riches qui vivent d'idéaux théoriques ? Et si c'était pour cela qu'il semble si éloigné de nous ? Et si c'était ce que le vote d'hier avait tenté de lui dire ?

(Où l'on voit l'intelligence de M.Obama ? Il est probablement aussi bobo que M.Hollande, mais, au moins pendant les élections, il sait mobiliser les intérêts de majorités.)

USA : champion de l'interdit ?

La plupart des Etats membres ont enregistré en excédent commercial avec les USA, en 2013. L'Allemagne (+52md€) a continué à avoir l'excédent le plus important, suivie par l'Italie (15md), et la Grande Bretagne (9md) dit le Financial Times
L'Europe exporte beaucoup plus vers les USA qu'elle n'importe. Curieusement, l'entreprise américaine, que nous admirons tant, n'a rien de formidable. D'ailleurs, la façon dont le traité de libre échange en cours de négociation est perçu en dit peut être long sur le sujet. Chez nous on parle de bœuf aux hormones et d'OGM, aux USA, on a peur de perdre des emplois.

Et si les USA étaient les champions de l'innovation, effectivement ? Une innovation qui signifie aller au delà de ce qui est permis ?

dimanche 30 mars 2014

Les robots arrivent…

Les robots vont-ils envahir le monde ? L’invasion serait plus une question de robotisation que de robots. L’avenir serait à des robots bêtes et pas chers ; des robots partiellement dépendants de l’homme ; une « robotisation » accrue de parties mais pas du tout. Selon The Economist, ce serait suffisant pour liquider un grand nombre d’emplois.

Ukraine. M.Poutine désirerait étendre l’empire russe. En commençant par l’Ukraine de l’Est. Les russophones du monde entier s’en réjouissent. Les pays baltes craignent d’être les prochains sur sa liste. Et, grâce à lui, les USA et l’Europe se rapprochent et l’OTAN a retrouvé une raison d’être.

Explosive Irlande du Nord : « Les principales raisons qui expliquent l’échec de l’Ouest à remodeler les sociétés en Irak, en Afghanistan et ailleurs étaient visibles depuis toujours dans ce coin de Grande Bretagne : l’histoire et la culture, les orphelins d’une politique néoconservatrice, ont presque toujours le dessus sur ses favoris, la démocratie et la prospérité. »

Raidissement du pouvoir en Turquie, prise de pouvoir de l’armée en Egypte et Obamacare dysfonctionnel, course en avant.

Amérique latine. Ralentissement en Chine. Fin de la croissance tirée par les matières premières. Heureusement, les pays de la région ont été un peu moins cigales que d’ordinaire. Mais, ils innovent peu, et leur infrastructure de transport est mauvaise. « Le risque que coure la région n’est pas, comme avant, une crise, mais un choc entre une croissance faible et le réveil des attentes d’une classe moyenne en pleine expansion. » Les entreprises africaines emploient peu. Taux de change surévalués, main d’œuvre exceptionnellement peu productive, gouvernements qui rançonnent les grandes entreprises et poids de l’agriculture, privée d'investissements.

Elections en Afghanistan. « Beaucoup d’Afghans ont peur de perdre dans le changement de gouvernement – une menace qui apparaît à certains plus grande que celle d’un retour des Talibans. » La Chine, curieux pays. Riche (collectivement) et pauvre (individuellement) à la fois, et qui s’endette pour pouvoir économiser…

Bataille contre les cartels. Ils s’établiraient dans des métiers dominés par 3 ou 4 entreprises. Le cartel serait une « réaction à une menace existentielle », des donneurs d’ordres exerçant une trop forte pression sur leurs fournisseurs. On les attaque en divisant pour régner. C'est-à-dire en promettant l’impunité à ceux qui balancent leurs comparses. Stress tests. Apparemment, les banques centrales cherchent à créer, par leurs tests, des crises fictives. Et ce afin que les banques ne puissent s’endormir. Immobilier d’entreprise : bulle ? Les bas taux d’intérêt font que l’on construit des immeubles, sans demande (notamment à la Défense). Les investisseurs forcent les entreprises à s’intéresser aux risques environnementaux (la législation en étant un). Toujours pas assez d’inflation. Les banques centrales doivent viser plus haut.

J’imagine que Mark Zuckerberg doit laisser des pourboires d’un m€. Il vient d’acheter 2md$ une nouvelle start up. Il obéirait, comme ses pairs, à deux modes. Celle de la plate-forme, et celle de la réalité virtuelle, la prochaine plate-forme. Uber, service de taxis en ligne, fixe ses prix selon l’offre et la demande. Si bien, qu’ils atteignent des sommets quand tout le monde a besoin de se déplacer. (Invention du taxi pour les riches ?) De grands journaux numériques apparaissent aux USA, capables de faire du vrai journalisme. Mais ça n’a pas profité à la presse locale. Et il y a de moins en moins de journalistes.

Bricolage génétique. On reconstruit les chromosomes de la levure, en éliminant ce qui ne semble pas utile, et en ajoutant ce qui pourrait l'être. Demain, c’est au tour de l’homme. On découvre que les confins du système solaire ne sont pas ce que l’on croyait. Par des exercices, ont parvient à éduquer le cerveau et à guérir des maladies (certaines dystonies).

Guerre de 14. Histoire d’un changement ? La guerre a été d’un degré de complexité sans précédent. Les armées ont dû s’adapter. La responsabilité de son déclenchement irait à l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et la Russie. 

Infobésité

L'autre jour, je lisais un article sur "l'infobésité". Vieux sujet qui ne me convainc toujours pas. J'ai du mal à voir en quoi nous sommes assaillis par plus d'informations que jadis. Certes, il y a une sorte de bombardement, mais sans contenu. Il suffit de jeter un coup d’œil à Twitter pour comprendre ce qu'il en est. C'est la même information sous des aspects divers. On pourrait partir 5 ans, sans être perdu en revenant.

Je me demande si cela ne vient pas de ce que notre système social de "digestion" de l'information a disparu. Le modèle des "leaders d'opinion" dit que l'information est absorbée par certains qui la traduisent pour le reste de la population. Ce sont des spécialistes (par exemple des universitaires). Ils ont mis des années à accumuler un savoir qui leur permet de "donner du sens" à ce qu'ils reçoivent. D'expliquer, par exemple, que ce qui se joue en Ukraine peut se comprendre par telle ou telle logique historique, par tel ou tel intérêt. Sans ce mécanisme nous serions incapables de prendre des décisions. Puisque l'information n'a pas de sens en elle-même.

Je vois deux raisons pour lesquelles cette capacité d'interprétation a disparu :
  • Notre éducation fait de nous des moutons. Le bon élève bêle comme le maître. Or, nos dirigeants sont de très bons élèves. 
  • Nous avons connu une phase d'individualisme débridé qui, comme c'est le cas depuis les Grecs, a conduit à une lutte de tous contre tous. Dans cette lutte ceux qui gagnent ne sont pas les experts qui accumulent le savoir au cours des ans, mais les "politiques" qui savent manœuvrer la société pour en occuper les meilleures positions, sans en avoir les compétences. D'ailleurs, l'article conseillait à ses lecteurs de ne surtout pas être un expert !

samedi 29 mars 2014

Culture et changement

Beaucoup de gens parlent de "changer de culture". Et je ne suis pas d'accord. Je leur réponds que la culture est ce qui nous permet de changer. D'où vient le différend ? De ce que nous n'avons pas la même définition de culture.

La mienne vient de l'anthropologie. La culture, ce sont les règles qui nous guident (politesse, etc.). Ces règles sont ce que nous avons appris de notre histoire. En particulier, elles nous disent comment changer.

Prenons un exemple concret de différend. On me parle de "créer une culture d'ouverture et d'échange". Or, connaissez-vous quelqu'un qui trouve inconcevable l'ouverture et l'échange ? En fait, on ne veut pas créer une culture, on aimerait que le comportement des gens change. Que d'individualistes, ils se mettent à collaborer entre eux. Ce qui n'a rien à voir. Car ce changement de comportement n'est pas un changement de règles culturelles. Si les conditions prévues par la culture de l'organisation sont réunies, les gens collaboreront. D'ailleurs, ils le font déjà dans certaines circonstances. Le changement, c'est les placer, tous ensemble, dans les dîtes circonstances...

(Bien entendu, la culture change. Mais elle le fait lentement. Par absorption d'expériences, et en conformité avec ses principes fondateurs.)

vendredi 28 mars 2014

De la rationalité d'un comportement suicidaire

On m'interroge sur mon dernier livre. On me pose la question suivante : Vous dites que le comportement suicidaire est éminemment rationnel (page 37) pourriez vous élaborer un peu la dessus ? 

Imaginons que deux camions soient face à face sur une route trop étroite pour eux deux. Que faire ? - Une de mes élèves répond : accélérer. Thomas Schelling, prix Nobel d’économie, a redécouvert indépendamment cette idée. Quand l’autre voit que vous n’avez rien à perdre, il cède. C’est cela la logique d’un comportement suicidaire.

Les organisations et les individus l’adoptent naturellement lorsqu’ils sont confrontés à une décision qu’ils jugent « injuste ». On le rencontre, donc, souvent dans la conduite du changement. D'ailleurs c'est un comportement courant chez nous.

Technostructure et changement

Christian Kozar me dit que la technostructure tue le changement. Bertrand Delage le rejoint. Pour lui, il y a les "processus clés" qui concourent à "créer la valeur" pour le client. Et les processus support et la "structure". Eux sont là pour permettre aux processus clés de fonctionner au mieux. Or, l'inverse se passe. Ils veulent dicter leur loi. Par exemple, ils veulent imposer aux opérationnels telle ou telle nouveauté des technologies de l'information.

D'une manière générale, la technostructure tend au ritualisme. Elle est aveuglée par les outils de sa fonction. Elle ne voit plus ce qui est la fin ultime de l'organisation. Au lieu de la servir, elle veut la contraindre.

(Ce qui provoque cet effet pervers, c'est l'isolement de la technostructure. Pour l'éviter, elle doit comprendre la raison d'être de l'entreprise.)

jeudi 27 mars 2014

S'abstenir c'est voter ?

L'autre jour, j'entendais la radio parler d'abstention. Thèse majeure: s'abstenir c'est mal. Car, alors vous votez pour le parti qui gagne. Mais, si vous ne votez pas pour le PS ou l'UMP, c'est encore pire. Car vous voterez pour le FN. Réincarnation de Lucifer. Mais alors comment dire aux partis au pouvoir qu'ils seraient bien inspirés de se réinventer ? Ce blog ne dit-il pas que, dans de telles circonstances, un comportement suicidaire est rationnel ?

Tout ceci me rappelle le temps où je faisais des sondages. J'avais mis au point une méthode qui identifiait des typologies de comportements. Je me demande s'il elle ne serait pas plus appropriée que les sondages d'intention de vote.

Désobéissance : une justification ?

De Gaulle a désobéi, lorsqu'il s'est installé en Angleterre. Et cette désobéissance a encouragé les généraux de la guerre d'Algérie à envisager un coup d'Etat. Cette histoire, lorsque je l'ai lue dans la biographie de De Gaulle m'a frappé. Et je viens d'avoir une idée à son sujet.

C'est le problème de la lettre et de l'esprit. Les lois ne représentent qu'imparfaitement l'esprit d'une nation. (D'ailleurs les lois sont pleines de contradictions.) Il est donc possible qu'en suivant ses lois on en trahisse l'esprit. Exemples de détournement de loi :
  • Grève du zèle.
  • L'oligarque, en appliquant les lois, menace de prendre le pouvoir. Il menace le principe de souveraineté du peuple. 
Mais désobéir aux lois ne peut qu'être un cas extrême. Car la loi est elle-même un principe fondamental de notre société. La désobéissance ne semble donc acceptable que si l'on ne peut pas changer, en quelque sorte, la loi par la loi.

Conclusion. Justification de la désobéissance de De Gaulle, qui avait peu de latitude ? Mais pas de celle des généraux en Algérie, qui, eux, vivaient dans une démocratie en fonctionnement ?

mercredi 26 mars 2014

Salaires : le problème, c'est l'Allemagne ?

Sont-ce les salaires français qui croissent trop, ou les allemands pas assez ? Paul Krugman penche pour la seconde solution. Au motif, accepté par bon nombre d'économistes, qu'une économie en bonne santé doit avoir une inflation de l'ordre de 2%. Ce qui est le cas de la France, mais pas de l'Allemagne.

Que faut-il penser de cela ? En tout cas, il est surprenant que l'argument ne soit pas repris chez nous. La France, 2% d'inflation et un encéphalogramme plat ?

Cadenas pour tous

Suis-je de mon temps ? Je viens de découvrir pourquoi certains ponts sont couverts de cadenas. Ce serait le symbole d'un amour éternel.

Curieux. Je ne pensais pas que la fidélité était à la mode. Surtout celle symbolisée par le cadenas !

Peut être est-ce l'histoire du marteau qui voit des clous partout ? L'amour a des rituels éternels. Pour durer il a besoin d'engagements, de serments. Hier, on gravait des arbres. Aujourd'hui, on n'a plus d'arbres, mais des ponts et des cadenas ? Quand on n'a pas ce que l'on aime...

mardi 25 mars 2014

Charles Beigbeder

Je vois passer le nom de Charles Beigbeder dans les résultats d'élections municipales. Je n'en connais pas grand chose. C'est apparemment un homme d'affaires qui a pour caractéristique de revendre ses affaires. Belles mais pas extraordinaires. Un talent de spéculateur ? Ce qui me surprend surtout, c'est son action politique. Apparemment, elle a pour principal objectif de faire échouer son propre camp. Les aventures d'Alcibiade me reviennent en tête. Individualisme et oligarchie ?

Mai Juin 68

Un recueil d’études universitaires sur 68, un peu avant, un peu après. 28 chapitres. Essentiellement l’histoire des sans grades de ses troupes de choc. Dont une partie s’est ensuite déversée dans la fonction publique. Probablement pour y répandre les théories curieuses de l’époque. Par exemple, du nourrisson à l’étudiant, l’individu est un travailleur exploité. Il doit se battre contre la société.

Combien sont-ils, ces révoltés ? Une minorité, probablement. Au plus un vilain petit canard dans certaines familles. Pas content du sort qui lui est fait. Cela m’a fait penser à ce que dit Tocqueville de la chute de l’Ancien régime. Plus on en donne au peuple, plus il est mécontent. Car il a le plein emploi, d’abord. Mais surtout l’éducation, qui s’étend comme jamais avant. On met un terme à la scission secondaire / primaire ; les études s’allongent ; tout le monde a accès à un niveau de qualification sans précédent : les ouvriers, les paysans, les femmes, en particulier. Mais, au lieu d’en concevoir de la reconnaissance, c’est la conscience de l’injustice qui gagne la société. On découvre l'échec scolaire et que tout le monde ne peut pas être polytechnicien. Et l’éducation est un temps d’oisiveté et d’ennui propice aux révoltes.

Ce qui me surprend, c’est à quel point le ver était dans le fruit, avant 68. Les grèves semblaient endémiques. Avaient-elles une raison, d'ailleurs ? Et le patronat lâchait systématiquement. Car ce n’est pas la dureté de la société qui fait 68, mais sa couardise. A commencer par celle de De Gaulle. Pitoyable. L’homme, qui devait le pouvoir à son charisme !, prend la fuite devant une poignée de manifestants. Pendant ce temps, Pompidou prépare dans l’ombre le régime qui nous vaut l'admiration du monde. 

(DAMANE, Dominique, GOBILLE, Boris, MATONTI, Frédérique, PUDAL, Bernard, Mai, Juin 68, Les Editions de l'atelier, 2008. )

lundi 24 mars 2014

Sondages et médias : méfiance ?

Elections municipales. Comment comprendre quelque chose à tous ces résultats en morceaux. Pour arriver à y voir clair il faut savoir qui va s'allier à qui. Ce qui n'est pas simple. D'autant que si deux représentants du même camp sont présents au second tour, ils font gagner le parti adverse. Le FN est-il véritablement victorieux ? Il prendrait 10 communes sur 36000... Et l'abstention, véritablement catastrophique (ce qui est certain est qu'elle est en augmentation croissante) ? NKM a-t-elle gagné ou perdu (en tout cas, elle semble avoir fait beaucoup mieux que ce que lui accordait une sorte de "consensus") ? Du coup, ce sont les médias qui font l'opinion.

Je me demande si ce n'est pas là un enseignement de cette élection. Les sondeurs se sont trompés, magistralement, les médias aussi. Or, ils font l'opinion. Il va falloir s'en méfier ?

(De l'abstention. Expérience personnelle. Je me présente en début d'après midi à mon bureau de vote, histoire qu'il ait déjà trouvé ses dépouilleurs et que je n'ai pas à refuser d'en être. Surprise : quasiment personne, je passe immédiatement. Et on me demande si je veux assister au dépouillement. Du coup, le taux de participation m'est apparu bien plus faible qu'il ne semble avoir été. Explication ? Faudrait-il plus parler de motivation que de participation ? Quand le peuple est peu motivé, soit il ne vient pas, soit il vient tard?)

Arrêtons de taper sur Hollande

Un ami m'envoie un billet parlant d'un article de CNN disant lui même du mal de François Hollande. Voilà un article dont la presse française, pourrie, ne va pas parler. L'ami est aux anges.
Excellente analyse à mes yeux du cas "Hollande" effectuée par un journaliste de CNN... C'est toujours intéressant de voir comment les étrangers voient la France et leurs gouvernants face aux enjeux économiques... et même si aujourd'hui on a pas le choix, cela permet de voir l'influence des politiques sur la "compétitivité" des entreprises.
Je découvre que l'article remonte à Janvier 2013 ! (Et qu'il ne semble pas avoir subi une bien grande censure : il suffit de taper son titre sur Google pour être submergé de références.) Mais c'est surtout l'attitude de cet ami qui m'atterre. Il se réjouit que l'on dise du mal de nous ! Car croyez-vous que les étrangers s'apitoient sur notre sort ? Pour eux nous sommes à l'image du président dont nous disons tant de mal. Et nos produits aussi. Comment, vous voulez acheter une voiture française, une voiture fabriquée par des jean-foutre ! C'est à vos risques et périls ! Avez-vous réfléchi qu'en se plaignant de nous même nous faisons le jeu de nos concurrents ? Avez-vous entendu un Allemand dire du mal de son pays ? Même à une époque où il n'allait pas bien ?

Et si nos malheurs ne tenaient pas à beaucoup plus ? Car une économie qui marche un peu mieux qu'aujourd'hui, c'est des impôts qui rentrent et des dettes qui baissent... Et des emplois.

D'ailleurs, qu'avons-nous à reprocher à M.Hollande, en particulier ? Si l'on insiste pour faire porter la responsabilité de l'état du pays à un président, ses prédécesseurs sont certainement bien plus blâmables que lui ! Même le grand de Gaulle n'est pas au dessus de tous soupçons. Lisez sa biographie. Il y a des chances que vous le trouviez fort ridicule. Et un bien piètre militaire par dessus le marché. D'ailleurs, pensez-vous que les dirigeants étrangers soient plus glorieux ? Obama ? Cameron ? Et Mme Merkel, qui se vante d'une conduite "dans le brouillard", suffisamment lente pour pouvoir arrêter immédiatement la voiture !... Et croyez vous qu'il y ait mieux que M.Hollande en magasin. UMP ? PS ? FN ? Vous, peut-être ?

Jadis, les Romains expédiaient les hommes politiques qui avaient fait un bon travail, à la tête d'une légion. Et cet attelage bizarre conquérait des pays. Pourquoi ? Parce que la légion romaine était si forte que le moindre plouc pouvait lui servir de général. Le problème de la France est là. Notre pays est dysfonctionnel. C'est pourquoi son président est impuissant. Et le pays est dysfonctionnel parce que nous passons plus de temps à attendre le salut d'en haut qu'à nous demander comment corriger les problèmes qui sont à portée de nos mains...

dimanche 23 mars 2014

Ukraine et liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes

Ukraine. L’Ukraine va-t-elle devenir un chaos sous contrôle russe ? Beaucoup de forces centrifuges. Mais volonté populaire d’indépendance. Sanctions contre la Russie ? Ciblées sur quelques oligarques ? Trop d’intérêts en jeu. Ne serait-ce que parce que les ploutocrates de tous les pays font vivre l’Angleterre. D’autant que l’Allemagne, qui dirige l’Europe, a choisi une politique de sanctions incrémentales, qui surtout ne coupe pas les ponts avec la Russie (leçon de 14). En tout cas, il faudrait veiller à rendre l’Europe plus indépendante de l’arme russe : le gaz. En fait, c’est la Syrie qui pourrait faire les frais de l’affaire. Pour ennuyer les Russes, M.Obama aurait été convaincu de se montrer ferme avec M.Assad.

Italie. Course en avant de M.Renzi. Vers où ? En France, Mme Le Pen utilise les élections municipales pour former ses futurs candidats aux législatives. Aux USA, les policiers ont emprunté l’armement et les méthodes des commandos. Effet de la « guerre contre la terreur », et de la mode, encouragé par des conséquences imprévues de la législation, qui permet à la police de se payer sur ses victimes. Les politiciens américains font du « storytelling ». Ils ont découvert qu’une histoire fausse valait mieux que des faits justes. L’Indonésie est en feu. Histoire de faire de la place à la production d’huile de palme.

L’industrie de la musique voit son salut dans le streaming. De même que l’industrie du logiciel voit le sien dans le cloud. Cela transforme la vente en location éternelle. Les équivalents chinois de Google, Facebook, Twitter et autres, viennent lever des fonds aux USA. Peuvent-ils le faire sans perdre l’avantage que leur donne la protection qui est à leur origine ?

Les sièges d’entreprise sont devenus obèses. Résultat de la globalisation, d’Internet et de Sarbanes Oxley. Grandes manœuvres de réduction de frais généraux, et des couches de management. (Va-t-on redécouvrir les vertus du travailleur ?)

Financement de la construction d’infrastructures. Les Etats et les banques ne peuvent plus prêter. Les fonds de pension et les assurances doivent prendre leur place. Ce qui est encore loin d’être le cas. Le prix des actions est artificiel. En cause, la politique de taux bas des banques centrales et ses conséquences. La politique de la FED devient confuse, ce qui n’est pas judicieux. Les « emprunts verts » sont à la mode. La situation économique du Portugal s’améliore. Mais il est exsangue. Manque de compétences, endettement généralisé, banques fragiles…

Mettez un coucou dans votre nid (un parasite, en général ?). Un couple d’oiseaux qui abrite un coucou conserve en moyenne plus de rejetons que celui qui n’en a pas.  

Education : faisons la révolution ?

Pour la droite, l’enseignement est un endoctrinement. Pour la gauche, c’est le laisser-faire.
La gauche dit à la droite qu’elle commet un crime contre l’humanité. La droite rétorque à la gauche qu’un homme sans éducation est un animal.

En appliquant leurs idées, gauche et droite ont construit une éducation à la Mad Max. Quelques ilots de savoir bancal et figé, au milieu d’un no man’s land d'ignorance menaçante.

Pourquoi ? Parce qu’elles ont raison. Ce que dit l’autre est faux !

Que faudrait-il faire ? Une révolution. L’Education nationale doit renverser les principes qui la guident.
  • Elle doit considérer l’élève avec respect, comme un être humain. L’enseignant ne doit plus être un petit dictateur qui se croit omniscient.
  • L’individu a besoin de connaissances pour se construire. Certaines sont fondamentales : lire, écrire, compter, et doivent être absorbées sans discuter. D’autres, professionnelles, sont requises pour remplir une fonction dans la société, correspondant à ses talents particuliers. D’autres encore permettent d’exercer correctement son libre arbitre, et son rôle de citoyen. Il s’agit d’apprendre à penser. Ce qui ne s’impose pas. Mais se construit. A la fois en plaçant l’individu dans des situations de s’interroger, façon gauche ; mais aussi en l’alimentant avec ce que d’autres ont accumulé avant lui, façon droite. Outil de réflexion, droite, mais aussi matière à critique, gauche. 

samedi 22 mars 2014

Sources culturelles de la non compétitivité française

Enquête sur l’entreprise française. Je découvre un phénomène étrange. Elle tend à se figer. Le monde évolue sans qu’elle s’en rende compte. C’est frappant, parce que c’est systématique. C’est vrai pour toutes les entreprises, des minuscules aux monstres internationaux.

Si elles ne sont pas compétitives, ce n’est pas une question de charges sociales, mais de ce qu’elles ne sont pas dans la compétition !

(Cela n’a pas que des conséquences négatives. Paradoxalement. En effet, l’entreprise française étant coupée du marché, elle ne sait pas ce qui a de la valeur pour lui. Du coup elle possède des gisements non exploités.)

Cela me rappelle l’analyse de la France par Tocqueville. Un assemblage de bulles indfépendantes. Cela me rappelle aussi les travaux du sociologue Robert Merton. Il a étudié la bureaucratie. Il conclut à un « détournement de but ». Le bureaucrate s’invente un objectif qui n’est pas celui de l’organisation. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas informé de ce qui se passe à la tête de l’organisation. Sommes-nous des autistes, parce que nous sommes considérés comme des choses ? Nous ne sommes pas supposés comprendre ? Notre éducation cherche à nous imposer une vérité révélée ? Nous nous en méfions, du coup, nous inventons la nôtre ?

vendredi 21 mars 2014

Dieu comme hypothèse

A quelqu’un qui me demandait si je croyais, j’ai dit que je n’avais pas besoin de Dieu. La théorie de l’émergence (ou, plutôt, de la complexité), selon laquelle les individus génèrent les règles qui les gouvernent, me suffit.

Une métaphore pour m’expliquer. La ruche. C’est le battement d’ailes des abeilles qui maintient la ruche à température constante.

Cela a des conséquences...
  • Cela signifie la responsabilité. Le « Dieu » de l’émergence n’est que le résultat de notre action collective. Il ne fait pas notre bien contre notre volonté. 
  • Cela nie aussi le laisser-faire libéral. C’est parce que nous agissons que ce qui devait arriver arrive. 

Connais-toi toi-même...

De temps en temps, je m'interroge. Quels sont les principes auxquels je semble obéir ? Quelle est mon idéologie propre ? Bref, j'applique les principes de ce blog, à mon cas. Derniers résultats :
  • Serais-je un homme des Lumières ? Ma récente rencontre de la religion me le fait croire. Il me semble qu'à partir du moment où l'on prétend être guidé par la raison, trouver une raison pour la mettre en veilleuse, est une lâcheté. Croire à une vérité révélée trahit (généralement ?) le refus de penser, qui est l'affrontement de l'absurde. Démission. Il y a peut-être une, noble, foi du charbonnier, qui vous tombe dessus et vous illumine. Mais elle m'a raté. Ou elle n'a pas chez moi une forme bien répertoriée. 
  • Je ne crois pas non plus à la contemplation. Vérité intérieure, communion avec le monde = plaisir égoïste, selon moi. Ce qui m'intéresse, c'est la découverte de l'autre et du monde. J'ai l'impression que c'est le principe même de la science. La science n'est pas la connaissance de la vérité, comme le pense Platon ou notre tradition française. Pour moi "vérité" ne correspond à rien. Ma science est pragmatique. C'est un moyen d'action dans le monde. Mais je ne suis pas complètement anglo-saxon. La science a des règles qui ne peuvent être pliées à l'intérêt individuel. 

jeudi 20 mars 2014

L'Ukraine enrichit l'Amérique ?

Il faut sauver l'Europe de sa dépendance au gaz russe. Il faut l'approvisionner en gaz américain et irakien. Voilà le message qu'envoie de plus en plus la presse anglo-saxonne (UK urges EU to cut energy reliance on Russia, dit le Financial Times.)

La crise ukrainienne ne pourrait-elle pas tourner en une magnifique action commerciale anglo-saxonne ? S'emparer du marché de l'énergie européen, cela doit rapporter beaucoup, non ? Ne serait-il pas dans l'intérêt de l'Europe d'amener M.Poutine à arrêter de se comporter comme un irresponsable ? (Ce qui est peut être le jeu de Mme Merkel.)

Toxicité et écosystème

Beaucoup d’animaux semblent se nourrir de « l’écosystème » qui vit sur leur peau. Or, l’homme le détruit. Qu’en conclure ?

Révolution pastorienne. Tout vient de là. Mais cette révolution n’était-elle pas une réaction aux épidémies ? Et si ces épidémies avaient été une réaction à l’action humaine? Son principe n'est-il pas l’agression ? L’homme croit que ses actes sont bons ? Qu’il peut suivre son intérêt à court terme sans s’inquiéter de ce que cela entraîne ?

Et si nous devions créer une science des conséquences ?

mercredi 19 mars 2014

Pourquoi le Suédois est-il malpoli ?

Il y a quelques temps, j'ai été frappé par la conduite grossière de touristes suédois. Je me demandais quelle pouvait en être l'explication culturelle. J'ai peut-être trouvé. Voici ce que l'on me dit sur l'Allemagne :
Cette rigueur se voit sur le poste de travail et sur les méthodes de management où l’on n’hésite pas à montrer du doigt (dans le sens « humilier ») les dysfonctionnements. Cela a un impact sur la qualité, la propreté du poste de travail...
Tout ceci vient de ce que l'Allemand voit le monde comme un système. Alors que nous le voyons fait d'hommes. Montrer un défaut n'est donc pas insultant. Sauf, si l'on ne le corrige pas.

J'imagine que si ce qui va à l'Allemand va aussi au Suédois, le Suédois trouve normal de dénoncer, en France, ce qui en Suède ne serait pas bien.

Contrôle de gestion et changement

On m’interroge sur le contrôle de gestion et le changement. Voici mes idées sur le sujet :

Rôle du contrôle dans le changement ? Que veut dire « changement » pour l’entreprise ?
  1. Des transformations critiques, ou « changements de modèle économique », d’abord. (Fusions / acquisitions, réorganisations pour dégager des synergies, etc.) 
  2. Des changements améliorant le modèle économique existant (gain de productivité :  dématérialisation, nouvelle messagerie électronique, automatisation, etc.)
Un changement entraine un investissement, parfois très lourd, et des risques souvent considérables. Le contrôle de gestion doit donner au management les outils lui permettant de réagir en cas de dérive. En particulier, il doit lui permettre de garantir que le retour sur investissement attendu est réalisé.

Le contrôleur de gestion et le changement.Le plus important est de forcer l’entreprise à définir un « pourquoi » du changement. Et un pourquoi quantifié. Une fois que l’on sait où l’on va, il faut trouver les indicateurs des signes avant coureur d’une dérive. Il faut collecter l’information nécessaire à leur calcul. Et, le cas échéant, mobiliser l’entreprise pour qu’elle « rectifie le tir ». Le contrôle de gestion est un peu la « conscience » de l’entreprise, en ce qui concerne le changement.

Compétences nécessaires au changement.Le contrôleur de gestion doit être un « animateur du changement ». Il doit avoir une conscience claire de l’objectif du changement. Ensuite, il doit savoir obtenir des chiffres de gens qui n’ont aucun intérêt à les lui donner. Pour cela il doit aider ceux avec qui il travaille à faire du changement quelque-chose qui leur est favorable. Etre un « animateur du changement » est, quasiment, inné. Mais, il existe des techniques qui permettent de gagner, massivement, en efficacité. On les trouve, notamment, dans les livres et les cours. Elles se mettent au point avec l’expérience de la pratique. 

mardi 18 mars 2014

Entreprise : le retour du facteur humain ?

Je vois de plus en plus d'articles sur l'importance du leadership. Les employés de l'entreprise seraient-ils en passe de se transformer de facteurs de coût en facteurs de performance ?

Apparemment, on est capable de mesurer la différence de performance entre une entreprise bien managée, et une entreprise mal managée. Et elle est énorme.

Curieusement, il semblerait que l'entreprise ait, chez elle, les talents nécessaires à un bon management. Mais elle s'évertue à ne pas les choisir. Le critère de sélection est technique, mais pas humain. Apparemment, 82% des managers ne seraient pas à leur place...

Des résultats venant d'une très grosse étude...

Carrefour va-t-il faire le printemps ?

La façon dont les entreprises sont gérées va-t-elle changer ? Georges Plassat, dirigeant de Carrefour, est-il l'annonciateur du printemps ?

Hier Carrefour était une entreprise hypercentralisée, qui dépensait un milliard en publicité et qui ne parlait qu'aux analystes financiers. Depuis son arrivée, le pouvoir est donné aux "chefs de rayons". Ils connaissent le marché est ses besoins. Et les frais généraux sont réduits massivement, ainsi que l'empilage hiérarchique. L'entreprise semble être revenue dans la réalité du marché et de la concurrence. Et ses comptes paraissent bien s'en porter.

Fin de l'époque gestionnaire ? Du "modèle du marché" ? Du dirigeant "créateur de valeur" qui apporte à des arriérés la parole divine de l'économie mondialisée, les dernières techniques de consultants en stratégie surpayés, les innovations financières de Goldman Sachs... ? Retour dans la réalité, besoin du marché, compétence des sans-grades, vision du dirigeant homme de métier ?...

(Le cas est d'autant plus intéressant que Carrefour avait été investi par B.Arnault en activiste pensant y faire un hold up, et que, donc, ou y avait tenté tout ce qui était à la mode ces dernières années. Si l'activiste a appris de ses erreurs, c'est tout à son honneur. Une raison de plus d'espérer ?)

lundi 17 mars 2014

A qui appartient la Crimée ?

On se demande : à qui appartient la Crimée ? A l'Ukraine, à la Russie, qui l'a donnée, par mégarde, à l'Ukraine en 1954 ? Autodétermination des peuples ?

A ce sujet, il apparaît que la composition de la population de Crimée a beaucoup évolué. Staline a déplacé non seulement les Tatars, mais aussi diverses minorités. De l'ordre du tiers de la population. Depuis quelques années ces gens revenaient, et la majorité russe régressait...

S'il y a une tradition dans ces contrées, c'est celle des coups de main violents et du nettoyage ethnique ? Les non Russes de Crimée ont raison d'avoir peur ?

Quel avenir pour l'Etat ?

Réduire l'Etat. On en parle beaucoup. Jusqu'ici cela semblait l'idée de quelques revanchards. Ils voulaient liquider les systèmes d'assurance sociale, histoire de remettre le pauvre dans la poubelle dont il n'aurait pas dû sortir. De nouvelles thèses émergent. 

Contrairement à ce que l'on pense, la France n'a pas un amour aveugle pour l'Etat fort. Les Radicaux, qui ont longtemps dominé notre politique, voulaient un Etat maigre. Car l'Etat peut être agent d'oppression. Ce que les Anglais appellent un "Etat nounou" a émergé après guerre. L'Etat s'est mis à décider pour nous. Initialement Etat de technocrates, sa capacité de pensée s'est progressivement réduite à celle d'un tout petit nombre d'hommes politiques (et peut-être même quasi exclusivement du président de la République). Ils s'agitent beaucoup et réfléchissent peu. Surtout, ils sont totalement coupés des réalités. Résultat : tendance à céder aux idées qui passent, et qui ne rencontrent pas de résistance, sans trop se préoccuper de leurs conséquences. Et Etat démagogue, qui vit d'expédients et qui ne cesse de grossir à mesure qu'il nous infantilise.

Quelle alternative ? Etat stratège d'Augustin de Romanet ? Il prend à contre le cercle vicieux de l'Etat nounou. Le pouvoir sous-traite ce qu'il ne fait pas bien, et se concentre sur un cœur de métier, qui pourrait être la stratégie.

Ce qui ne va pas de soi. La culture Anglo-saxonne tend à voir l'Etat comme un arbitre. Il s'assure que les règles du jeu sont respectées (au fond, le juge est plus important que le politique). Ensuite, à l'individu de faire ce qu'il veut. Cela marche pour une société stable. Mai si elle doit évoluer, comme une entreprise, ou comme les Hébreux en Egypte, elle doit choisir un cap. Ce cap n'émerge pas spontanément de la consultation du peuple. Ce qui émerge c'est un malaise, un besoin mal formulé. Il faut un travail supplémentaire créatif, de synthèse, de modélisation et de construction d'une stratégie dans laquelle le peuple va voir une solution à des attentes muettes. Etat stratège, donc ?

The Economist propose une alternative. Voilà comment je l'interprète. Un renforcement de la démocratie directe, en ce qui concerne la formulation du besoin ; le retour de la technocratie, afin de transformer le besoin en stratégie. L'Etat a pour rôle de faire fonctionner ce dispositif et d'en mettre en oeuvre les résultats.

dimanche 16 mars 2014

Anthropologie de l'économie de marché

Ukraine. Allemagne, Japon, Chine, Inde, pays de l’orbite soviétique… les nations réagissent à l’annexion de la Crimée par la Russie en fonction de leurs intérêts. Liens économiques avec la Russie d’un côté, crainte d’un précédent de l’autre. La Russie, l’Inde et la Chine, en particulier, ne vont-elles pas annexer des contrées au motif qu’elles y ont quelque droit ancien ? En tout cas, la Russie inquiète. Ce qui, en économie de marché, n’est jamais bon pour la santé d’un pays.

Inde. La libéralisation économique des années 90, combinée à un effondrement de l’éthique de l’élite administrative, a fait le lit de la corruption. Elle semble le principe même du pays. Elle est le sang de la politique, notamment. The Economist pense qu’elle peut être combattue. Phénomène général ? L’oligarque ne se serait jamais aussi bien porté, partout dans le monde. De plus en plus de riches sont des « rentiers ». Ils exploitent des monopoles, protégés de la concurrence.

La commission européenne doit désormais avoir un président élu. Mme Merkel semble vouloir imposer son choix. C’est ça la démocratie. Toujours est-il que M.Miliband désirerait ramener l’Angleterre dans l’UE. La Bavière, un modèle pour le Québec, le Catalogne, l’Ecosse et autre Pays basque ? Son jeu est d’utiliser suffisamment son pouvoir de nuisance pour faire respecter son identité, mais pas assez pour disloquer le gouvernement. Aux USA, le nombre de familles possédant une arme baisserait (35% des foyers), mais le nombre d’armes par personne augmenterait. L’armée chinoise : des apprentis sorciers suréquipés. Inquiétant ? La Chine adopte-t-elle des mesures favorables aux consommateurs ou défavorables aux entreprises étrangères ?

Téléphonie mobile. Heure de la (re)concentration ? Partout, passage de 4 à 3 opérateurs ? « La vague de concentration en Europe est aussi le résultat de la convergence des services mobiles et fixes, du haut débit et de la télévision. » Les entreprises de service (Sodexo, par exemple) élargissent leur offre par croissance externe. A chaque fois pour se retrouver dans des « marchés encombrés ». Et si elles innovaient ? Shutterstock permet de vendre ses photos. « L’ultime secret du succès de TED n’est pas sa quête du changement radical, mais sa capacité à réinventer la religion ancienne pour l’ère numérique. »

Le puissant fonds de pension japonais (1500md$) est encouragé à abandonner sa gestion prudente pour favoriser la politique de M.Abe. Aux USA, un milliardaire utilise son argent et sa capacité d’influence politique pour abattre une entreprise. Par ailleurs, on y paie très cher ceux qui dénoncent les malversations de leurs employeurs. La Chine libéralise son secteur bancaire.

Bitcoin, quel avenir ? Vu son instabilité, il est préférable qu’il ne remplace pas les monnaies traditionnelles. En revanche le mécanisme d’échange sans intermédiaire qui est sa caractéristique pourrait avoir des applications utiles.

Science. Nouvelle discipline : contrôler la recherche scientifique. Elle est devenue étonnamment peu fiable. Pourquoi pouvons-nous être drogués aux jeux de hasard ? Parce que certains de nos cerveaux sont presque aussi excités par un quasi succès que par un succès réel… 

Petite histoire de grandes écoles

L'Ecole polytechnique est ses écoles d'application sont créées par la révolution (en partie par recyclage d'écoles plus anciennes). Leur programme initial est les sciences appliquées. Elles doivent former des ingénieurs pour l'administration et pour l'industrie. Mais le modèle évolue. Elles ne produisent plus d'ingénieurs civils. Or la révolution industrielle a besoin d'ingénieurs. L'Ecole centrale est créée alors, d'une initiative privée. La scolarité semble y avoir été fort chère. Le projet est saint-simonien. On veut former une "classe industrielle". Apparemment, on estime qu'il existe une "science industrielle" et qu'elle doit être connue par l'ingénieur.

L'école semble avoir été un succès quasi instantané. Elle compte rapidement beaucoup d'étrangers (25%). Puis quelques femmes. Elle est à l'origine d'écoles d'ingénieurs en Belgique, en Suisse (Polytechnique de Lausanne) et en Espagne. En 1857, elle est donnée à l'Etat.

Et aujourd'hui ? On parle de concurrence et de classement de Shanghai. Il est dit que des "ensembles universitaires de grande qualité" sont stratégiques pour l'Etat. Centrale veut être une "institution de référence à l'échelle mondiale", et développer sa notoriété à l'étranger, grâce à une recherche qui publie, à l'image des "meilleures universités américaines".

(D'après l'annuaire de l'Ecole centrale de Paris, 2008.)

samedi 15 mars 2014

Attention, l'économie collaborative arrive ?

Hier on parlait "d'économie de la connaissance", maintenant, il s'agit "d'économie collaborative". De quoi s'agit-il ?

Pas tant de réseaux sociaux que de ce que 1) de plus en plus on loue, mais on n'achète pas, on met en commun ; 2) l'individu, qu'il soit auto-entrepreneur ou équipé de panneaux solaires, devient un producteur indépendant.

Cette recomposition pose plusieurs problèmes :
  • C'est une menace pour tout ce qui est gros : grandes entreprises, universités, administrations... Ce qui n'a pas que des avantages. En effet, si une attaque marginale fait s'effondrer une industrie (par exemple la production d'énergie), toute la société est atteinte. 
  • C'est une menace pour les lois. Un tel système ne peut plus être contrôlé par les dispositifs législatifs actuels. En particulier, comment s'assurer que l'on ne débouche pas sur une exploitation de l'homme par l'homme ? Quid des normes environnementales ? etc. 
  • C'est une menace pour l'économie. L'économie est une question de gain de productivité, donc d'organisation "rationnelle" de la production. Une économie d'électrons libres ne peut être organisée. Elle tend à jouer sur le rapport de force. C'est une économie de l'exploitation, de la déflation, pas du développement ou de la création. 
Cela produit d'intéressants cercles vicieux. Par exemple, la grande entreprise a tout intérêt, à court terme, à scier la branche sur laquelle elle est assise, en favorisant, indirectement, l'émergence de cette économie qui lui permet initialement une réduction de coûts. Tout cela correspond probablement à une tendance sociale, actuellement forte. L'individualisme (égoïste).

Que faire dans ces circonstances ? Accepter les règles du jeu. Celles de l'économie collaborative ? le réseau, l'entraide, la confiance. L'inverse de l'individualisme.

vendredi 14 mars 2014

Crise de la culture

Dimanche matin, j'entendais les Racines du Ciel de France Culture causer de crise de la culture. Nous sommes victimes d'un relativisme dû à la disparition des valeurs qui avaient donné un sens à notre vie. Retrouver la spiritualité, notamment par le Bouddhisme, nous fera revenir aux racines de l'Europe, chrétiennes, comme chacun sait.

Je trouve cette histoire étrange. Pourquoi semble-t-il évident à certains que l'Europe a des racines chrétiennes ? Les philosophes des Lumières estimaient que nos racines étaient grecques et que le christianisme avait été un épisode fâcheux du progrès humain. D'ailleurs, en quoi ces racines sont-elles communes ? N'ont-elles pas été l'occasion d'affrontements atroces, entre protestants, catholiques, orthodoxes (ils ont été l'objet de croisades !) ? Et au sein de ces familles ? Et pourquoi faudrait-il que nous ayons des racines ? Si elles ne nous tiennent pas n'est-ce pas parce qu'elles étaient inefficaces ? Et si la question qui nous était posée était d'inventer notre avenir ? La recherche de racines mythique ne pourrait-elle pas être une forme de refus de l'obstacle ? Un acte de lâcheté intellectuelle ?

(Hannah Arendt, sur le sujetCe sont les lumières qui sont à l’origine de l’Europe » dit Tzvetan Todorov.)

Apprenons à nous aimer ?

En observant un ami lutter contre une dépression chronique, une curieuse idée m'est venue. Et si la dépression était en grande partie une question de codage social, pas de vice individuel ?

Par exemple, cet ami est paniqué lorsqu'il a à prendre une décision. C'est ennuyeux pour un patron. Il se met alors à travailler, à faire n'importe quoi (mais, très bien : c'est un as de la mise en oeuvre !). Et si c'était sa manière de décider ? Pendant qu'il travaille, son inconscient réfléchit et l'amène à résoudre ses problèmes. Pourquoi ne pas le reconnaître ?

En fait, il me semble que, petit à petit, il s'observe, il se décrit, et il apprend à s'utiliser. Il se demande comment employer ce qui semble anormal d'une façon qui devienne efficace. Par exemple en détectant ses hauts et ses bas, et en les compensant. Sa dépression deviendrait-elle une part acceptée de son être ?

jeudi 13 mars 2014

Explosif Venezuela

Les riches sont menacés par les politiques de redistribution, et les pauvres par la possibilité de leur suppression. La plupart des Think Tank représentent des groupes d'intérêt (...) Les étudiants et les enseignants sont menacés par tout changement d'orientation des fonds du budget de l'éducation. Même les sociétés de sondage peuvent être divisées très clairement entre les camps pro et anti gouvernement, et produisent d'étranges distorsions de la réalité. 
Voici ce que dit un article sur le Venezuela. Une société dont les constituants se haïssent. Question : comment sortir les communautés humaines de tensions qui semblent aussi destructrices ? Les travaux sur le changement de Kurt Lewin, après guerre, visaient à éliminer ce type de problèmes. Dommage qu'ils n'aient pas été poursuivis ? Système mal fichu dirait un homme de systémique ? Rien ne pourra changer tant que le Vénézuélien pensera que l'autre est le problème, ajouterait-il probablement...

Procrastination

Procrastination. Je tombe coup sur coup sur deux articles sur le sujet. (Hervé Kabla, qui trouve que c'est mal, une psychologue, qui n'est pas d'accord. Pour cette dernière, la procrastination peut être une forme de recherche de la perfection, comme le montre l'exemple de quelques génies.)

Cela ne fait que quelques années que j'ai découvert le terme. Les Anglo-saxons l'emploient beaucoup pour les pauvres. Pourquoi ne font-ils pas ce qui est bon pour eux ? Procrastination. Synonyme, souvent, de paresse. (Depuis la nuit des temps, l'adjectif accolé à "pauvre" est "non deserving", non méritant.) Et aussi de ce que le pauvre ne fait pas ce qui est dans l'intérêt du riche : par exemple reconnaître que l'économie de marché est une loi de la nature.

J'ai deux autres théories sur la procrastination :
  • Nous classons les activités en "agréables" et "désagréables". Pour les secondes, il y a un quota. Quand nous l'atteignons, nous bloquons. Normal : au delà, c'est la déprime. 
  • La procrastination est un signal venu de notre inconscient que ce que l'on nous demande ne correspond pas à notre intérêt. Mais nous sommes incapables de le formuler. 
Dans le commentaire que je fais à Hervé j'explique une troisième théorie. Cette-fois, elle vient d'un étudiant. Elle dit que, dans l'urgence, l'homme fait des miracles. Il est d'ailleurs possible que la sélection naturelle ait encouragé cette caractéristique. Du coup, il est rationnel d'agir en situation de crise. Donc de procrastiner.

mercredi 12 mars 2014

La city et les oligarques

La City héberge les oligarques russes. Elle n'a pas intérêt à mécontenter M.Poutine. C'est cela le pragmatisme anglais.

Quand on pense que la France a insisté pendant aussi longtemps pour faire la guerre à l'Angleterre, alors qu'elle aurait pu si facilement se concilier ses bonnes grâces...

Increvable spéculation

On les croyait mortes, elles sont de retour. Les techniques d'évaluation des entreprises de la bulle Internet sont à nouveau utilisées. Dans un monde qui ne punit pas les erreurs, la confiance est impossible. Surtout, le puissant est au dessus des lois ? Pour lui, le crime peut payer ? Ce qui semble dire que notre société demeure incapable de remettre en fonctionnement ses processus de contrôle.

mardi 11 mars 2014

La vie malheureuse du manager international

Une armée d'étudiants se répand sur le monde. Ils interviewent 4000 dirigeants pour savoir comment ils font cohabiter carrière et vie privée. Réponse glaçante : il n'y arrivent pas. Réussir l'équilibre vie - travail est au mieux une utopie, au pire un mythe. Ceux qui ont réussi, ont mis la barre de la réalisation de leurs objectifs personnels très bas (...) sous-traitant ce qu'ils voyaient comme les responsabilités familiales les plus tactiques (...). Ils limitent leurs voyages professionnels, et leurs déménagements. Ils ont travaillé dur pour résister à la tentation d'utiliser la technologie pour résoudre en même temps leurs problèmes personnels et professionnels (évitant de répondre aux email professionnels à la maison et d'éduquer leurs enfants par téléphone).
Voici comment Harvard Business Review présente un article.

Portrait d'une société globalisée et informatisée à outrance ? Ne serait-il pas temps de se demander si c'est véritablement cela que nous désirons ?

Taxonomie

A l'heure du "big data", il semblerait que le meilleur moyen de retrouver un contenu du type de celui de ce blog demeure l'ingéniosité humaine. Le cas de la "taxonomie". 

Il s'agit de repérer une centaine de thèmes (cf. les "tags" ou "libellés" en français) que traitent, dans l'exemple de mon blog, mes billets. Ensuite, en croisant ces thèmes, il est relativement facile de retrouver un billet dont on ne se souvient plus très bien du contenu. Ce qui n'est pas le cas si l'on utilise un moteur de recherche même puissant.

J'ai commencé à réduire mon nombre de "tags". Exemples :
  • Les "tags" The Economist, pour les synthèses hebdo du journal, "Livre" pour les synthèses de livres. 
  • Nom propre (pays, homme politique...) : signifie que le billet apporte quelque-chose à la connaissance de l'identité correspondant au nom (culture d'un pays, logique de l'homme...) ; alors que par le passé, j'utilisais ce tag dès que le nom était mentionné dans le billet. 
Si j'étais rigoureux, il faudrait que je procède à un travail systématique :
  • Que je définisse noir sur blanc quels sont les thèmes de mes billets, peut-être en partant d'un échantillonnage ;
  • et que je reprenne mes billets et que je leur affecte les dits thèmes.
  • D'une manière générale, il faut faire un retraitement des billets en fonction de nouveaux thèmes auxquels le blog s'intéresse et dont ces billets pourraient avoir parlé à une époque où les thèmes n'étaient pas identifiés... 

lundi 10 mars 2014

Bouygues et la téléphonie mobile : résistance au changement ?

Depuis quelques temps, j'entends dire que Bouygues veut acheter SFR. Pour cela il vendrait sa participation dans Alstom, et ses actifs télécoms (Bouygues Télécom ?) à Free, afin d'en faire un vrai opérateur mobile.

Chaises musicales ? C'est le monde du mobile d'avant le gouvernement Sarkozy qui se remet en place ? Défaite du marché ? On pensait qu'un quatrième opérateur créerait une saine concurrence, qui dissiperait la rente de l'oligopole des télécoms et susciterait l'innovation. Ce serait bon pour l'économie. L'économie est toujours aussi mal en point. (Peut-être en fallait-il plus pour la redresser ?) En revanche, les opérateurs ont été incapables d'absorber le changement. Ce nouvel arrangement permettrait de mettre un terme aux hostilités entre eux ?

Et l'offre de Numéricable ? Numéricable est la propriété d'un fonds d'investissement. On peut imaginer que sa stratégie est, comme d'habitude, d'améliorer rapidement son bilan pour pouvoir se revendre. Réduction de coûts et guerre des prix ? Personne, parmi ceux qui nous gouvernent, n'en veulent ?

(Par ailleurs, on avance qu'une concurrence trop violente est incompatible avec les investissements que demande l'évolution de la téléphonie mobile (4G et autres), mais aussi un mouvement de consolidation européenne, pour laquelle il nous faut des champions nationaux... Pourquoi n'y avait-on pas pensé plus tôt ?)

PS. Finalement, Bouygues a perdu. L'industrie de la téléphonie mobile en France n'a pas fini de changer ?
PS2. The Economist envisagerait-il une vente de Bouygues Télécom ? (Ce qui me semble devoir être le destin logique de Numéricâble. Le nombre d'opérateurs français pourrait-il diminuer rapidement ?)

Le haut fonctionnaire et son discours

Rencontrer un haut fonctionnaire, et surtout un ancien haut fonctionnaire, a quelque-chose d'étrange. Souvent, il vous submerge d'un discours brillant, et interminable. Il n'en faut pas beaucoup pour qu'il donne des leçons aux gouvernants de la planète. Mais à quoi cela sert-il vous demandez-vous ?

Je viens d'un autre monde. L’entreprise. Là, il faut créer. Assembler des vis et des boulons. Le dirigeant est supposé décider vite et bien. Et ses collaborateurs mettre en œuvre ses décisions.

J'ai fini par penser que dans la haute administration toute l’action consiste en discussions éthérées. C’est probablement ainsi que les choses se font entre gens qui disposent des richesses de l’Etat et qui se les échangent.

Mais quelle est la fonction du discours, pour parler comme l'anthropologue ? Peut-être affirmer sa supériorité ? Peut-être aussi est-ce une moyen détournée de penser ?... Décidément, cela mériterait le regard de l'anthropologue...

dimanche 9 mars 2014

Monde sans pilote ?

Qui se préoccupe des conséquences qu’a le développement technologique actuel ? D'où tire-t-il son mandat ? me suis-je demandé en lisant la chronique technologique de The Economist. On y voit une chercheuse qui manipule des virus pour créer des microprocesseurs ; des tissus conducteurs qui peuvent rendre intelligents les vêtements, et légers et flexibles les conducteurs ; l’impression de tissus organiques (des équivalents organes nous sont promis pour demain). Plus généralement, la mode est à la copie du vivant : on veut faire gagner en vitesse les ordinateurs, en utilisant toutes les idées possibles, dont le câblage du cerveau ; on conçoit des objets volants sur le modèle de la méduse ; on cherche à communiquer par des processus chimiques (cf. les odeurs). Plus conventionnellement, les énergies renouvelables posent le problème de leur imprévisibilité. On aurait trouvé un moyen de les stocker en masse et bon marché (« batterie de flux ») ; et à faire transporter des quantités supplémentaires d’électricité par les lignes existantes (en passant de l’alternatif au continu). Finalement, le transport maritime se fera sans équipage. Un nouveau fléau apparaît : le pirate informatique.  Les catapultes électriques vont lancer les avions, civils et militaires.

Illusions perdues ? Pays émergents, bulle spéculative éclatée ? Les entreprises occidentales y ont investi des sommes colossales (3000md$ en 15 ans). Le retour sur investissement est faible. Le repli se fait plus ou moins en bon ordre. Fin du miracle africain ? On découvre que la croissance démographique africaine est beaucoup plus élevée que prévu (2,7md de personnes en 2050). Ce qui l’empêcherait de sortir de la pauvreté. Bulle de la prostate. On s’était enthousiasmé un peu vite pour les vertus du dépistage.

Rien ne change. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, l’emploi et la masse salariale de l’administration augmente, en particulier en Allemagne et en France. Scandales bancaires. A chaque fois qu’un truquage est découvert, un autre est inventé. Après le Libor, on parle des taux de change et du cours de l’or. « La force du dollar vient de ce qu’il maintient sa valeur vis-à-vis d’une dette en dollars ». Le monde a besoin du dollar, ce dont l’Amérique continuera à profiter honteusement.

Ukraine. Enchevêtrement invraisemblable. Pays en faillite, lutte entre puissances nauséabondes. Occidentaux divisés. L’Est de l’Europe a peur, M.Obama en veut à ces ringards d'Européens de le détourner de ses véritables intérêts. Le FMI à la rescousse ? Avec la perspective que « l’argent du contribuable occidental serve à rembourser M.Poutine ou les fonds d’investissement qui ont acheté la dette à haut rendement ukrainienne ». M.Poutine ne chercherait pas à annexer la Crimée, mais à donner un nouveau souffle à sa présidence, en montrant sa force. Mais, à long terme, mauvaise affaire pour la Russie. L’UE va chercher à s’affranchir de sa dépendance à l’énergie russe, arme de M.Poutine ; les pays de l’est de l’UE sont effrayés et reconstituent l’OTAN ; l’Ukraine se tourne de plus en plus vers l’Ouest. Une fois de plus, Mme Merkel détient les clés du problème ? Elle ne veut pas d’une crise avec la Russie. C’est un partenaire de l’Allemagne et elle croit aux vertus de la patience et de la démocratie.

M.Hollande veut restructurer son gouvernement. Tout est possible. En Allemagne, on diminue l’âge de la retraite. Les Anglais ont confiance en leurs espions. Les Japonais relancent leurs centrales nucléaires. Le programme économique de leur gouvernement en a besoin. En Thaïlande, l’opposition s’est découragée, mais la justice pourrait être fatale à la présidente. Chypre aurait mieux pris le choc consécutif à son sauvetage financier que prévu. Son économie est résiliente du fait du tourisme des riches Russes et de ce qu’elle a pris la place du Liban comme « centre d’affaire de l’est de la Méditerranée ». Mais ce n’est pas brillant.

Aux USA, l’énergie solaire deviendrait rentable sans subventions. Aidée par des batteries révolutionnaires, un nouveau mode de production « distribuée » verrait le jour : chez l’utilisateur. Ce qui menacerait le modèle de production centralisé actuel (et les services qu’il rend). « Deux tiers des sinistres supplémentaires seront dus aux incitations à la construction dans des zones dangereuses. » C’est parce que l’on est assuré que l’on s’installe dans des zones à risque et que l’on est victime de catastrophes naturelles. (Variante, chez les assureurs des subprimes ?)

Le secret du renouveau de Lego ? Il est vu par les parents comme le contrepoison à l’abrutissement par Internet.

Les économistes inventent « l’homme concurrentiel ». Sa volonté d’ascension créerait la croissance et irriguerait l’économie. Hier, il était bloqué par la monarchie, aujourd’hui, il l'est par la dette.

Réchauffement climatique. Il aurait connu une pause momentanée. Mais les mécanismes qui le sous-tendent sont puissants. Grâce à lui on découvre de nouveaux méga virus, jusque-là congelés. 

Des préjugés

Intéressant article sur les préjugés, et comment les combattre. Mais il ne répond pas à une de mes questions.

De plus en plus, il me semble que nous sommes enfermés dans des certitudes. Je ne sais pas à quoi cela tient. Victoire de l'individualisme post 68 ? Exemple type : une personne juge ce que dit une autre à partir des dits préjugés, et en déduit qu'elle ne l'aime pas. Or, le décodage est faux. Elles pensent la même chose.

Comment éviter les dialogues de sourd ? Il est certain qu'il faut apprendre à connaître les gens. Il faut apprendre à poser des questions. Les interroger sur leur passé, en particulier, semble utile (expérience). Il faut se méfier de ses propres a priori.

Plus compliqué : comment éviter que mes livres ne soient mal lus du fait de l'application d'un cadre de décodage non approprié ? Peut-être les commencer par un questionnaire qui amène le lecteur à douter de ses certitudes ? Mais quelles certitudes ?...

samedi 8 mars 2014

Bitcoin et Internet des choses

Les pirates s'en prennent au Bitcoin, monnaie informatique. La fin est proche ? Fin, aussi, d'un rêve libertaire d'une monnaie qui échapperait aux réglementations ?

En tout cas, cela ne devrait-il pas nous amener à modérer notre enthousiasme pour l’Internet des choses ? Pouvons-nous mettre notre société entre les mains d'un système aussi fragile ?

(500m$ auraient été volés de puis 2010, soit un Bitcoin sur 16.)

Montesquieu est grand!

Voici ce que dit Montesquieu
C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser (...) Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.
La Guerre du Péloponnèse (billet précédent) me fait voir à quel point Montesquieu est grand.

Le drame de la démocratie, c'est la lutte entre les oligarques et le peuple. Les oligarques sont une menace pour la démocratie, parce que leur intérêt les pousse à la liquider. C'est exactement ce que dit Ayn Rand, dont l'oeuvre matérialise la pensée néoconservatrice américaine. Elle incite ce que l'on appellerait aujourd'hui les créateurs de valeur à faire crever de faim le peuple, pour lui montrer qui est le maître. Et voilà pourquoi la démocratie tend à tuer tous ceux qui sortent du lot.

La solution de Montesquieu permet de laisser se développer le talent sans bain de sang. Voilà pourquoi la société française a essayé de nous donner une forme d’égalité. Une égalité de pouvoirs, mais pas de talents. Justement, pour éviter d’utiliser sa force contre les autres, et que les autres ne soient tentés de prévenir un coup de force en liquidant l'homme d'exception.

(La solution, dans la mesure où elle est réalisable, n'est pas totalement parfaite. En effet, la société bouge si tous ses membres sont d'accord pour cela. Or, ils peuvent être victimes d'une illusion collective.)

vendredi 7 mars 2014

Catherine Fulda : coaching et changement (2)

Dans ce second billet, Catherine Fulda s'intéresse à l'homme face au changement (de son environnement). Il le subit et il le fait souffrir. Que peut lui apporter le coach ? 

Le changement subi bouleverse les repères de l'individu. C'est pour cela qu'il n'arrive plus à s'y retrouver. Tout ce qu'il fait, qui jusque-là réussissait, échoue. Le coaching lui permet de prendre conscience de sa représentation de la réalité. De ce fait, il y aperçoit les hypothèses obsolètes qui expliquent ses difficultés. Une fois qu'il a mis son système de décodage interne en accord avec la nouvelle réalité qui l'entoure, il peut reprendre le contrôle de son sort. De ce fait, il ne subit plus, il ne souffre plus. Mieux. Ayant retrouvé des repères efficaces, il peut agir sur le changement.

La guerre du Péloponnèse, de Thucydide

Les Grecs, c’est nous ! Thucydide parle de notre société. 

Quelle œuvre étonnante. D’abord par l’objectivité du traitement de l’information. Thucydide a mené une enquête minutieuse. Il a interviewé chaque camp. Il a noté les effectifs, les généraux, les pertes, il a décrit les tactiques et les batailles. Il reconstitue les discours marquants. Il parvient même à faire apercevoir la psychologie des combattants, capitale dans les batailles, et des chefs. Et tout cela avec une concision surprenante.

Qu’est-ce que la guerre du Péloponnèse ? 
27 ans d’affrontements entre Athènes et ses alliés, d’un côté, et Sparte et ses alliés de l’autre. Episode précédent. Les Grecs s’unissent pour lutter contre les Mèdes. Ils gagnent. Ils sortent de cette guerre transformés. Athènes a construit une flotte et domine la mer. Sparte a une armée redoutable et domine la terre. Athènes est une démocratie, Sparte une oligarchie. Les Athéniens sont entreprenants, les Spartiates timorés et superstitieux. Grâce  à sa flotte, Athènes se constitue un empire méditerranéen. Elle échange sa protection contre un tribut. Certaines cités asservies demandent à Sparte son aide pour lutter contre l’impérialisme athénien. La guerre du Péloponnèse commence. La stratégie de Périclès est de laisser la terre aux Spartiates, Athènes est protégée par ses murs, et de vaincre grâce à sa maîtrise des mers. S’ensuivent alors des hauts et des bas. Athènes est dévastée par une épidémie (que Thucydide appelle « la peste »). Les cités passent d’un camp à l’autre, en fonction des trahisons. En effet, ce ne sont pas des groupes homogènes. Elles sont divisées entre oligarques et peuple, et en factions. Chacun poussant son intérêt au jour le jour. Coup de théâtre, la hardiesse d’Athènes paie. Elle remporte une victoire inattendue sur les Spartiates. Et fait prisonnier un grand nombre de ses combattants. Sparte demande la paix. Athènes temporise, pensant pouvoir obtenir mieux. La paix est finalement signée, mais, la fortune d’Athènes ayant connu des revers, les termes sont moins favorables qu’ils auraient pu l’être. Athènes reconstitue ses effectifs. Surprise, elle décide d’ouvrir un nouveau front. Appas du gain. Elle attaque la Sicile, qui est en dehors du conflit. Et qui est une sorte de continent, à l’échelle grecque. Survient alors l’épisode Alcibiade. Alcibiade est une personnalité flamboyante. Il est riche et de haute naissance. On le soupçonne d’être un ennemi de la démocratie. Il convainc le peuple de l’expédition sicilienne. Une armée énorme part. Elle est dirigée par Alcibiade et deux autres généraux qui ne partagent ni ses vues, ni son talent. Mais, ses ennemis athéniens voulant se débarrasser de lui, ils l’accusent d’un délit quelque peu imaginaire, et le font rappeler. C’est alors qu’il passe à l’ennemi. Et que, de là, il va aller de camp en camp. La campagne sicilienne est à deux doigts de réussir. Mais les généraux grecs font de graves erreurs. Finalement, deux corps expéditionnaires sont détruits. Athènes n’a plus de flotte et d’armée. Sentant l'hallali, les cités alliées la quittent. Le parti oligarque athénien dissout la démocratie et cherche à négocier avec Sparte. Mais un corps expéditionnaire qui n’est pas dans la ville refuse le changement de régime. Finalement, le sort des armes sourit aux Athéniens. L’oligarchie est renversée. Entre temps, les Perses sont entrés dans la partie. Ils aident les uns et les autres, avec le souci qu’aucun ne gagne. Le récit de Thucydide s’arrête là. Il est poursuivi par Xénophon. Encore des hauts et des bas. Les Athéniens remportent une grande bataille navale. Mais une tempête se lève. Ils ne peuvent récupérer leurs naufragés, qui se noient. Pour cela, leurs généraux sont condamnés à mort ! L’armée athénienne est décapitée. Cette fois, c’est la fin. Mais Athènes ne subira pas le traitement qu’elle infligeait aux cités qu’elle défaisait. Sa population ne sera pas réduite en esclavage. On lui demande seulement de démolir les murs qui la protégeaient.

Enseignements ? 
La guerre du Péloponnèse, c’est le portrait de l’Occident, de l’individualisme, et de la démocratie. C’est le génie dans l’adversité, et l’hybris dans la prospérité, une sorte de comportement suicidaire. Les causes en sont les mêmes. L’individu met tout son talent à pousser son intérêt. Pourtant, curieusement, la démocratie cherche à détruire ce talent (en particulier celui de ses généraux). Car, exceptionnel, il fait planer sur elle la menace de la dictature.

(N'allons pas chercher plus loin la faiblesse de notre armée, et les caractéristiques de notre société ? Par ailleurs, l'Anabase de Xénophon tire une conclusion similaire à celle de Thucydide : unis, les Grecs sont imbattables.)

jeudi 6 mars 2014

Catherine Fulda : coaching et changement

Qu’est-ce que le coaching ? Et, en particulier, qu’a-t-il à dire sur le changement ? J’interroge Catherine Fulda. Elle est l’élève de la fameuse Françoise Kourilsky, elle-même élève du grand Paul Watzlawick, dont ce blog cite les travaux sur le changement.

Catherine Fulda est une spécialiste du « coaching professionnel ». Autrement dit, elle travaille sur la relation de l’individu à son environnement professionnel.

Qui vient la voir ? Cela va de personnes qui « ne trouvent pas leur place », à d’autres qui veulent « optimiser leur développement », en passant par ceux qui « se posent des questions » ou « prennent un poste », ou encore ont des « difficultés relationnelles » ou « doivent manager des personnes difficiles ». Je retrouve là ce que je dis des raisons pour lesquelles on veut changer. A savoir un environnement qui a changé ; ou vouloir faire ce que l’on pense devoir faire, mais que l’on ne sait pas comment faire. Autrement dit, il me semble que l’on vient voir Catherine pour changer. 

Que fait-elle ? « C’est la personne qui trouve sa solution. » Catherine est là pour faciliter le travail que la dite personne fait avec elle-même. Combien de temps cela prend-il ? 6 à 12 sessions d’une heure trente à deux heures, distantes de une à trois semaines, suivant la criticité du cas. Ce qui compte ? « Travailler sur la demande du client », demande plus implicite qu’explicite d’ailleurs. Le rôle du coach est essentiellement une aide à la clarification, « Quand on est clair, tout va mieux ». « Quand les choses ne sont pas dites, du coup, ça bloque. » Et cette clarification porte avant tout sur « sa représentation de la réalité ». Pour cela, il travaille souvent sur « des situations concrètes », afin de déterminer où se trouve le blocage de son client. Surtout, le coach « écoute et reformule ».

Y a-t-il des parentés entre nos techniques ? Nos approches sont systémiques. Le système que j’étudie est un groupe d’hommes. En écoutant Catherine, j’en suis arrivé à penser que l’homme était lui-même un système. Catherine aide ce système à se transformer, de façon à ce qu’il puisse tirer parti du système plus vaste qui m’intéresse. « Quand on change sa perception de la réalité, le système change. »

Le F-35, le pirate et Internet

Comment abattre le F-35, merveille de l'aviation militaire, sans effort ? En piratant son système d'information.

La piraterie informatique est déjà une chose sérieuse. Plus de 100md$ de chiffre d'affaires. Mais qu'en sera-t-il demain si tout notre appareillage est connecté à Internet ? Ne nous promet-on pas des voitures sans conducteur ? Bientôt l'ensemble de la société, de nos maisons à nos armées en passant par nos centrales nucléaires et nos hôpitaux dépendra d'Internet ? Alors, le pirate informatique, qu'il appartienne ou non à la NSA, pourra-t-il résister à la tentation de déclencher une catastrophe mondiale ? Par intérêt, ou pour la gloire ?

Et s'il fallait commencer à réfléchir à déconnecter certaines installations critiques du réseau ? Et s'il était rentable, dans certains cas, de développer des ordinateurs et des logiciels spécifiques, ainsi que des procédures humaines de communication avec l'extérieur ? Et de posséder des experts et un savoir-faire propre ? Et si c'était ce qu'avaient commencé à faire le régime chinois et quelques autres régimes peu démocratiques ? Et quid du projet de Mme Merkel d'un Internet européen ?....

(Ce qui m'a rappelé un texte sur le capitalisme. Le capitalisme avancerait comme un combat entre monopole normalisateur et piraterie.)

mercredi 5 mars 2014

Méditation

Pourquoi tant de gens s'intéressent-ils à la méditation ? Peut-être parce que méditer demande de se concentrer sur soi et sur l'instant. Peut-être parce que notre société ne s'en préoccupe pas suffisamment (ou plus du tout ?). Nous nous croyons déterminés par notre passé, ou l'avenir prend trop de place dans notre vie, d'autant qu'il devient inquiétant ?... Début de reprise en main de notre sort ? La méditation prépare l'action ?...

Quelques idées issues d'une discussion avec un ami qui lutte contre la dépression.

Le dirigeant, résistant au changement

On parle généralement de résistance au changement pour un groupe. Alors que c'est l'homme isolé qui a le plus de difficultés avec le changement, donc le dirigeant ! En fait, ce que je crois est que cette idée d'irrationalité reflète un biais de notre vision moderne du monde. Nous cherchons à construire une société d'individus. Or, cela n'existe pas. L'individu est un être social. Sa rationalité est sociale. Il ne raisonne pas comme s'il était seul au monde. Du coup, cela entraîne des catastrophes quand on veut qu'il le soit.

mardi 4 mars 2014

Théorie et expérience

Vieil enseignement tiré de mon expérience. Attention à la théorie.

Biais français, je soupçonne. Les savants du 19ème siècle voulaient démontrer par l'équation que les chaudières ne pouvaient pas éclater. Ce qu'elles ne se privaient pas de faire. Pour ma part, je crois qu'il faut commencer par formaliser son expérience. La théorie vient ensuite. Et elle doit être évidente. C'est comme cela que j'ai procédé... Deux autres points importants :
  • la théorie ne donne qu'une direction, pas une solution. Transformer cette direction en un résultat pratique demande de l'expérience et une forme de talent, peut-être de la chance. (Cf. la construction d'un pont.)
  • En conséquence la force d'un cabinet de conseil n'est pas sa méthodologie, que tout le monde connaît, mais le savoir-faire accumulé de mise au point de son savoir-faire, les problèmes rencontrés...

lundi 3 mars 2014

Einstein et l'université

Jeudi matin, Etienne Klein parlait d'Einstein (France culture). Einstein semble le contre exemple de ce que l'on nous dit être le bon chercheur. Quelqu'un qui s'épuise à publier, et qui travaille dans une université. Einstein s'occupait de brevets, à Berne. L'étude des brevets stimulait sa créativité. D'autant qu'ils semblent avoir beaucoup parlé de la synchronisation électrique d'horloges. Ce qui lui aurait donné l'idée que quelque-chose ne tournait pas rond dans la théorie électromagnétique.

Et si nous asséchions nos chercheurs ?

Qu’est-ce qui tue les théories du management ?

Bertrand Delage me bombarde de présentations. Tous les problèmes de l’entreprise moderne ont une solution connue depuis longtemps ! Systémique, comptabilité de gestion, cartographie de processus… On faisait cela très bien il y a 30 ans et plus ! Alors, pourquoi sommes-nous devenus aussi ignares ? Les transparents le disent : après quelques idées lumineuses, cela devient un casse-tête infâme. On cède à une approche mécaniste, ritualiste, de modélisation, programmatique, on perd la réalité de vue. Il y a quelque chose d’effrayant. C’est comme si l’on considérait que l’homme était une machine que l’on doit programmer.

Croyant que la question est définitivement maîtrisée on la confie à des exécutants. Eh bien non. L’entreprise est éminemment complexe. Elle n'est pas programmable. L’échec est inévitable.

Que faire ? Comprendre que les travaux des sciences du management ne donnent pas de solution, mais disent où chercher. Ils ressemblent à des prises de judo. Elles peuvent être décisives, mais elles ne sont rien sans le talent et la détermination du judoka. Surtout, c'est à lui de trouver laquelle employer. Et la victoire, tient, à l'opposé de la tentation programmatique des sciences du management,
  • à la surprise ; 
  • à la perfection de la mise en oeuvre. 

dimanche 2 mars 2014

Sauvons la démocratie

Démocratie en recul partout. Après des années fastes, elle a connu des déconvenues. Crise russe, invasion d’Irak, printemps arabes, Afrique du sud, Turquie, Inde dysfonctionnelle… Et ses champions, USA et UE donnent un piètre spectacle. Les nations sont attaquées du dessus, par la globalisation, et du dessous, par une multitude d’intérêts spéciaux dont le pouvoir est décuplé par Internet. Les gouvernements démocratiques réagissent par l’artifice, la dette et la démagogie. Bien triste spectacle, en comparaison d’une Chine triomphante ! Comment redonner du lustre à la démocratie ? Plutôt que de les refuser, les gouvernements doivent mettre à profit les forces qui l’ont déstabilisée. Paradoxalement, en réduisant leur pouvoir, donc l’Etat. Ils doivent réapprendre à déléguer. Vers le haut à ceux qui savent, la technocratie. Vers le bas, à ceux qui sont légitimes : démocratie directe. En maintenant un savant équilibre entre les deux.

Où va l’Ukraine ? A court terme, son problème semble la Crimée. C’est une partie de la Russie qui lui a été transférée en 1954. (C’est aussi une base russe.) M.Poutine peut-il la perdre ? Que doit faire l’UE ? Commencer par adopter une ligne commune. Aujourd’hui, elle est divisée entre pro (Chypre, Italie, Hongrie) et anti Russes (Pays Baltes et Suède). M. Erdoggan continue son rodéo avec la justice. En Italie, il semble se confirmer que M.Renzi n’a pas de programme. L’Angleterre et l’Ecosse se disputent le pétrole de la mer du nord. Contrairement à la Norvège qui possède un fonds souverain de 840md€, l’Angleterre ne semble pas avoir économisé un kopek. Les Indiens veulent se débarrasser de leur gouvernement actuel à tout prix. Le Pakistan de ses Talibans. Les Japonais vénèrent leurs Kamikazes.

Wikipedia renouvèle son management. Il doit surtout renouveler (leur nombre se contracte) et diversifier ses contributeurs. Et s’adapter à l’évolution technologique. Au Mexique, Carlos Slim illustre les caractéristiques du monopoliste. La loi semble incapable de restaurer un rien de concurrence. Tesla vend 22000 voitures par an et vaut déjà 30md$. Prochaine étape : marché de masse, voiture sans conducteur, alliance avec Apple ? Un activiste cherche à séparer Pepsi de ses chips. Les multinationales cherchent à garder le contact avec leurs anciens employés : « ambassadeurs de la marque, recruteurs et vendeurs ». L’industrie européenne des énergies renouvelables boit la tasse. Seules les éoliennes ont encore un peu de jus. Ce marché est désormais dominé par Siemens et GE. Mais toujours pas rentable. Siemens demande des subventions à l’UE. Appui à mes théories : l’avenir est à la réduction de consommation d’énergie. (Gros marché pour les entreprises de service.) Et une réglementation contraignante est un stimulant efficace. L’Internet coréen du sud est dominé par Naver, un géant, qui a mis KO ses équivalents américains. Il voudrait sortir de son marché.  (Mais il semble avoir des réflexes très coréens…) Comment éviter la fraude ? En ne cherchant pas à la dissimuler. Et en encourageant la délation. Internet essaie de mettre en relation prêteurs et emprunteurs. Cela semble fragile. Et, à mesure que l’on découvre le métier et ses risques (besoin d’assurances, de garantie…), le modèle perd ses avantages… L’avenir du container, dernière des révolutions industrielles, est aux composites, aux capteurs piezzo électriques et au suivi informatisé.

Les dettes d’un Etat sont-elles mauvaises pour la croissance ? Pas nécessairement. Principalement quand elles grimpent (comme en Chine, mais pas en Europe.) Plus de redistribution pour plus de croissance ? Apparemment oui. L’Etat sait parfois trouver un emploi plus efficace à l’argent du particulier que ce dernier (notamment lorsqu’il investit dans des subprimes)… Les Anglais veulent s’assurer que les banques étrangères sont représentées par des filiales. Et les Chinois veulent laisser flotter leur monnaie, pour favoriser l’investissement et combattre la spéculation.

Les cerveaux des hommes et des femmes ne seraient pas câblés de la même façon. D’où une différence de sensibilité à l’autisme. Une fois qu’ils ont perdu leur fourrure, les hommes ont pu éviter le cancer de la peau en devenant noirs. 

Repassage et méditation

Il y a quelques années, je me suis dit que je donnais des leçons à tout le monde, mais que, moi, je ne faisais rien de très compliqué. Et si je me mettais à apprendre quelque chose de particulièrement difficile ? J’aurais pu opter pour les langues, j’ai choisi le repassage…

Enseignements ? L’apprentissage est très peu une question de raison. Il y a un peu de tactique, mais pour le reste on apprend et on gagne en vitesse sans savoir comment. Je n’ai pas compris pourquoi ce qui semblait impossible au début ne me pose plus de difficultés maintenant. L'inconscient est aux commandes.

De manière plus surprenante, j’ai découvert que j’avais obéi à une mode. Nombre d’hommes avec lesquels je discute font du repassage. Je constate même que dans certains milieux intellectuels, l’homme est seul responsable des tâches ménagères. On cause confitures. Ce qui confirme une théorie récurrente de ce blog : c'est la société qui pense pour l'homme. Le "grand homme" qui ferait le monde est une illusion. Au mieux il est le porte parole de la pensée collective. 

A vrai dire ces tâches ménagères sont agréables. Elles isolent du stress quotidien. Elles forcent à la pause. Et elles sont propices à la réflexion et à la créativité. Et si l’on avait cherché la méditation au mauvais endroit ? 

samedi 1 mars 2014

Anthropologie de l’Académie des belles lettres

La semaine dernière j’ai assisté à une séance de l’Académie des inscriptions et belles lettres (billet précédent). J’ai découvert que le 23 quai Conti abritait plusieurs académies. (L'Académie française, l'Académie des inscriptions et belles-lettres, l'Académie des sciences, l'Académie des beaux-arts, l'Académie des sciences morales et politiques.)

Si l’on retire le prestige de l’établissement, que reste-t-il ? Un petit nombre d’universitaires âgés, respectables mais pas très impressionnants ; une salle de réunion (grande salle des séances) que se partagent les académies ; deux bibliothèques ; et des rites curieux : en ce qui concerne les belles lettres, les académiciens produisent quelques notes de lecture sur des ouvrages qui leur ont plu.

Tout ceci est-il d’une grande utilité ? Y trouve-t-on un esprit propice à la recherche et l’innovation, ou plutôt au conservatisme ? Vu notre peu de talent à réformer, il est prudent de ne toucher à rien ?

La collection égyptienne de Rodin

Académie des inscriptions et belles lettres. Le 21 février dernier. Bénédicte Garnier, responsable scientifique de la collection de Rodin et du site de Meudon, et Nathalie Lienhard, égyptologue, faisaient une communication à la dite académie. « La part du rêve : la collection d’antiquités égyptiennes d’Auguste Rodin. »

Rodin a collectionné les sculptures antiques, en particulier égyptiennes. Il a accumulé un trésor. Nathalie Lienhard en achève le recensement. Grâce à son travail, et à celui de quelques-uns des égyptologues français les plus fameux, la collection de Rodin sera bientôt visible sur le site web du musée Rodin.

Pourquoi Rodin a-t-il collectionné ces œuvres ? Question intéressante et curieuse. Objet de la communication. Pas du tout pour des raisons historiques. Pour des raisons artistiques. Il recherchait dans l’antiquité ce en quoi son œuvre était en quête. Un moment de grâce peut être. Comme ce fragment d’ibis, où l’artiste semble saisir le mouvement de l’oiseau. Il voulait aussi donner accès à ce savoir des anciens aux élèves artistes, lui qui avait été un autodidacte, .

J’ai aussi appris que sa statue de Balzac était inspirée par les colosses égyptiens.

Une exposition sur la collection égyptienne de Rodin aura lieu en 2018.

(Présentation de la communication par l'Académie des inscriptions et belles lettres, et photos des conférencières : ici.)