jeudi 15 janvier 2015

Foucault aime Hayek

Il y a quelques temps, la gauche de gouvernement a été secouée par la révélation d'un secret, encore mieux caché que la liaison de notre président. Foucault, le prophète du postmodernisme, la pensée officielle de la gauche de pouvoir, a fini sa vie dans une admiration béate de Hayek, le pape du néolibéralisme, le Dieu de Thatcher et Reagan. Hollande, Thatcher et Reagan, même combat ? Enterrons la nouvelle.

Et pourtant, elle n'a rien de surprenant. Car, comme l'explique le biographe des travaux de Foucault (“Foucault a été fasciné par le néolibéralisme, qui a fait écho à ses propres questionnements”), sa pensée s'organise autour des thèmes suivants :
  • "Une tradition libertaire de la gauche". 
  • "Résistance à l'Etat". "Exigence de ne pas être gouverné". "Luttes contre les pouvoirs".
  • Refus du "paternalisme", "ordre", "Nation", autant de "notions autoritaires". 
  • "Accepter que les gens n'adhèrent pas aux mêmes valeurs". "Une société de dissensus, de conflit". "Pas de société. Pas de normes imposées et partagées". 
  • "Il faut se situer du point de vue des minorités". 
Le plus intéressant dans cette histoire est le paradoxe. Car Foucault a été un fonctionnaire, un apparatchik docile. Il a été normalien, agrégé, il a fait sa carrière dans la fonction publique jusqu'à en briguer les plus hautes responsabilités (Collège de France). La situation de notre gouvernement est encore plus inconfortable. Car il dirige un Etat qui a été construit selon l'exact inverse de ses valeurs. En particulier, il est supposé gouverner en fonction de l'intérêt général. Pas de celui d'hypothétiques minorités. A moins de vouloir le détruire. Mais il ne semble pas en prendre le chemin. 

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