lundi 13 juillet 2015

La transformation numérique comme ubérisation

Un ami me raconte qu'un cabinet de conseil est venu faire la révolution numérique dans son entreprise. Mot d'ordre : ubérisez-vous. Quand j'écoute ce qu'il me dit, je vois deux enjeux dans l'auto ubérisation de l'entreprise :
  • Tout d'abord une théorie qui revient depuis des décennies dans les journaux de management. L'ubérisation de l'entreprise c'est l'établissement d'un marché au sein même de l'entreprise. Dorénavant, les employés sont en concurrence parfaite. D'où réduction de salaires à un niveau à peu près suffisant pour assurer la vie. (La justification de l'installation du marché dans l'entreprise est qu'il serait une force de créativité, sans effort.)
  • Mais ce n'est peut-être pas l'objectif premier de la mesure. L'ubérisation est un système de contrôle de l'organisation qui ne coûte rien. C'est d'ailleurs pourquoi le marché tient autant de place dans les théories libérales, depuis les Lumières : il règle la société sans appel à la loi. Or, aujourd'hui, les grandes entreprises sont devenues essentiellement des structures de contrôle, d'énormes bureaucraties. Et les salaires des couches dirigeantes ont énormément augmenté (quand Michel Bon a pris la tête de France Télécom, il y a vingt ans, il a demandé 1mF de salaire annuel...). Il faut impérativement réduire les coûts fixes de l'entreprise. Question de vie ou de mort. 

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