vendredi 31 juillet 2015

Quatre idées pour faire réussir une réorganisation

Une entreprise se réorganise. Vous dirigez une équipe. Que faut-il faire dans ces conditions ? Question que me pose un journaliste. Je lui ai dit que je ne croyais pas aux conseils. Chaque situation est spécifique. Et partir sur des idées préconçues rend sourd aux réalités. Je lui ai donc proposé d'analyser mon expérience, pour voir si l'on y trouvait quelque chose d'utile. Exercice bancal et périlleux. Voici quelques idées qui en sont sorties et que je note avant de les avoir oubliées...

Première idée : écouter avant de parler (!). Les dirigeants que j'ai rencontrés tendaient à transmettre, par leur discours, des inquiétudes qui leur étaient propres. Or, elles n'étaient pas celles de leurs équipes. D'où panique. Surtout les dites équipes avaient des problèmes qui étaient faciles à résoudre par les dirigeants. 
Une technique d'écoute est, simplement, de faire faire, par ses collaborateurs directs un "audit de dysfonctionnement" : qu'est-ce qui ne va pas ? Généralement, il ne sort pas grand chose de compliqué. Des questions mineures mais frustrantes. Mais la démarche a souvent un gros bénéfice : elle permet à tous de s'exprimer et elle montre qu'on est à leur écoute, ce qui est très apprécié.

Deuxième idée : faire le contraire de ce que l'on pense. Exemple du plan de licenciement.
  • Ce que les gens avec qui j'ai travaillé sur cette question pensaient c'est 1) je suis coupable de ne pas avoir été licencié ; 2) il faut travailler plus avec moins de moyens. Cercle vicieux résultant : on se jette à corps perdu dans des activités inutiles. L'entreprise entre dans un mouvement brownien qui bousille la vie des gens. 
  • Le contraire : 1) il y a eu réorganisation, donc on travaille normalement, mais différemment ; 2) le plan de licenciement a appliqué des règles justes. Ce qui demande au responsable de bien comprendre la logique du plan. Je lui conseille d'ailleurs, s'il en arrive à penser que 1) et 2) n'ont pas été respectés, de partir. 
Pour éviter le mouvement brownien, une technique efficace est de faire une revue d'emploi du temps. On découvre systématiquement que l'on fait des choses qui ne servent à rien, ou qui n'ont aucune priorité. J'ai vu des remises en ordre qui réduisaient de 50%, parfois plus, les emplois du temps de managers surchargés.

Troisième idée : libérer 50% de son temps. Pour 1) être à l'écoute (passer un peu plus de temps que d'ordinaire avec ses collaborateurs de façon à entendre les signaux faibles de leurs inquiétudes) ; pouvoir réagir en cas de difficulté. 

Quatrième idée : indicateur de succès = optimisme. Regarder la tête des gens. Demander à ceux qui ne sont pas dans leur assiette, ce qui ne va pas. Et les aider à se tirer d'affaire. L'optimisme est communicatif. J'ai remarqué que dès que les trois ou quatre inquiets majeurs retrouvent le sourire, le mouvement est enclenché, le changement est réussi. 

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