dimanche 2 avril 2017

Publish or perish

Pourquoi le scientifique doit-il publier comme un fou ? (Billet précédent) Ce n'a pas été le cas à l'époque où la science était la plus productive. 

Ce que l'on entend. Désormais, on cherche à "évaluer" un chercheur. Le moyen que l'on a trouvé pour cela est le volume de ses publications. Avec une pondération par prestige du journal dans lequel il écrit. On s'en remet donc à des "pairs" pour juger de ses travaux. S'ils en étaient capables, le billet précédent ne serait pas ! Qu'est-ce qui ne va pas ? Peut-être un cercle vicieux est à l'oeuvre. Si le critère de sélection est le volume, pas la qualité, plus je publie, plus je force les autres à publier, et plus ce qui sort est difficile à évaluer : il y en a trop. Sans compter que si le "pair" doit publier énormément, il n'a plus le temps d'évaluer. D'autant qu'écrire plutôt que chercher lui fait perdre rapidement sa compétence. 

Origine du phénomène ? 
  • Esprit du temps ? Il y a des années, j'ai entendu dire qu'il fallait allouer l'argent de la recherche là où il était le plus productif. Il fallait donc évaluer le chercheur. Pour cela, il fallait utiliser des mécanismes de marché, "puisque" (ce qui n'a pas été étudié scientifiquement !) le marché est infaillible. Faute de marché, on a utilisé les publications.  
  • Massification de la recherche ? Le nombre de chercheurs a cru de manière considérable. Cela aurait-il fait sauter les mécanismes anciens de contrôle ? S'y sont substitués des mécanismes dont la principale vertu était la robustesse ? (L'origine du graphique ci-dessous est ici.)

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