jeudi 30 novembre 2017

SNCF de Prévert

Métro, boulot, dodo, c'est fini. Grâce à la SNCF, l'homme n'est plus un numéro. Impossible de se laisser aller, de se rétrécir du cerveau, de s'avachir. C'est l'aventure à chaque voyage. Un jour c'est la voix qui annonce les stations qui me fait sortir en urgence du train, avant de revenir en catastrophe, sur les conseils des agents de la SNCF. Un autre jour, j'ai trois trains annulés et 2 retards sérieux sur 5 parcours de dix minutes... Et tous les jours je reçois trois ou quatre mails qui m'informent de retards ou d'annulations. (Mais jamais des retards ou annulations qui me concernent.)

Je trouve d'ailleurs aux explications de ces dysfonctionnements une sorte de créativité poétique : train qui n'est pas sorti de son hangar, ou qui, n'ayant pu redémarrer, bloque une voie, personne sur les rails, train détourné, passage à niveau qui ne marche plus, pont en réfection, feu... La SNCF n'est plus une triste entreprise d'ingénieurs qui ne savent que faire arriver les trains à l'heure. Elle a de la fantaisie. C'est la SNCF telle que la rêvait Prévert. Pour cela il lui a fallu la direction d'experts des sciences politiques ?

(PS. Un nouveau motif de dysfonctionnement : mouvement social.)

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