mardi 31 juillet 2018

Canicule

Terrorisme de la canicule. Depuis le coup de chaud de 2003, dont les hommes politiques n'avaient pas fait une affaire d'Etat, le gouvernement est branché sur le thermomètre.

Il est vrai qu'il faisait chaud la semaine dernière. Il ne faisait pas bon marcher de rendez-vous en rendez-vous, et emprunter les trains de banlieue de la SNCF mal climatisés. Ce qui est mon ordinaire.

La canicule est un mal des villes disait un architecte à France Culture. La ville est un bétonnage de la nature. Et le béton emmagasine la chaleur. C'est ce qui m'a fait fuir Paris. Elle a une caractéristique très française, ai-je lu dans un blog américain. Les immeubles y sont bas, mais, en contrepartie, il faut bien loger ses habitants, il n'y a pas d'espace vert. L'air y devient vite irrespirable. Voilà pourquoi j'endure la SNCF.

Moteur de l'évolution ?

Condorcet était un "mouton enragé". Il était convaincu qu'une formule simpliste, issue de sa raison, rendait nul le fruit de toute l'expérience humaine. Jean-Baptiste Fressoz semble dire que la conquête de la société par la science est le fait de gens comme lui. Leur conviction a déplacé, en grande partie à tort, des montagnes. Il a nommé cela "L'apocalypse heureuse".

Cette lutte des classes entre la raison pure et l'expérience commune s'est peut-être combinée à un phénomène très anglo-saxon : une sorte de haine de l'humanité (qui résulte de l'amour de soi, propre à cette culture ?). L'individu qui en a les moyens utilise tout ce qui est à sa disposition, la science en particulier, pour réduire en esclavage l'humanité. En cela, il ne fait que réaliser une conviction : celle d'être un surhomme ?

Tout cela serait le fruit de la "division des tâches", de la spécialisation à laquelle nous soumet la société. Elle nous donne des rôles qui vont avec des convictions (fausses). L'évolution de la société est le résultat de ces convictions. Par action et réaction, elles nous font avancer.

Serait-il possible de bâtir une société dont le principe ne serait pas la haine ?

lundi 30 juillet 2018

Solidarité négative

Michel Crozier disait, qu'en France, il n'y a de solidarité que négative. L'union de l'opposition semble le démontrer. Elle aimerait bien faire tomber au moins un ministre. Mais, pour cela, il faudrait provoquer une émotion populaire. Une solidarité négative.

En France, tant qu'il n'y a pas de manif, le gouvernement peut faire ce qu'il veut. C'est comme cela, certainement, que le syndicat a trouvé une utilité. Il permettait de donner l'impression de mouvements populaires, avec peu de monde. C'est aussi pourquoi ceux qui rêvent referendum, MM. de Gaulle et Macron en tête, se font des illusions. Ils croient que le peuple va exprimer son amour pour eux. Mais, si le Français exprime quelque-chose, c'est son mécontentement. Réjouissons-nous de son indifférence ?

Violenter

Les nouvelles de France Culture disent, depuis quelques temps, que M.Benalla a "violenté un manifestant". Pour moi "violenter" veut dire violer. Et le Robert confirme que c'est bien le sens moderne du terme.

Pourquoi France Culture n'utilise-t-elle pas "brutaliser" ? Ignorance ? Volonté de manipulation ? autre ?

De la joie d'être un casseur

En longeant les Champs Elysées, j'ai pensé au Mondial de foot, et à la casse qui en avait été la conséquence.

Dans un billet, j'expliquais le plaisir d'écrire un blog. C'est celui de jouer avec des règles, des contraintes. Il doit en être de même pour le casseur. Ce doit être follement excitant de faire ce qui est interdit, et de suffisamment bien connaître le système pour ne pas se faire prendre. Et, en plus, contrairement aux financiers, puisqu'il possède peu, il risque tout.

dimanche 29 juillet 2018

Unis ou unanimes ?

L'opposition est unie, ai-je dit. On me répond "unanime", mais pas "unie". J'ai du mal à faire la différence.

En 40, les députés, unanimes mais pas unis, ont voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. La guerre d'Irak a produit une union sacrée de démocrates et de républicains, unanimes mais pas unis. Comme toutes les guerres, d'ailleurs.

L'unanimité a quelque-chose de louche. On y perd un peu de son âme, et de son identité. Avant de s'y engager, il faut peut être y réfléchir à deux fois. Et ne pas signer de chèque en blanc.

SNCF en feu

J'entends que la gare Montparnasse est bloquée par un incendie de matériel. Chaque année c'est la même chose, en été, lorsqu'il fait chaud.

On peut en déduire que le matériel de la SNCF ne résiste pas ou plus à la chaleur. Il en est de même des motrices de ma ligne qui, elles, qu'il fasse chaud ou froid, ne parviennent pas à démarrer.

Entre les grèves et ses investissements malencontreux, la SNCF ne doit pas avoir beaucoup d'argent. On ne va pas lui demander de renouveler son matériel. Mais, il est étrange qu'à l'heure de l'Intelligence Artificielle et de la maintenance prédictive, on ne puisse pas prendre les devants de ces types d'incidents. Car ils doivent coûter cher. Au moins pourrait-on demander à ses personnels les risques qu'ils entrevoient. Ils sont certainement aussi compétents que moi et l'IA réunis.

Monde à l'envers

Il faut excuser la jeunesse, entend-on. Il faut excuser les erreurs de parcours... Certes.

Mais, du coup, cela a un curieux effet. Car cela conduit à mettre en accusation ceux qui se comportent correctement. Car ils sont des menaces. Avec le temps qu'ils ont passé à faire, et à réussir, leurs études, à travailler sans rien demander, à payer des impôts, à absorber les dysfonctionnements des services de l'Etat, leurs grèves, et les erreurs des hommes politiques qui les prennent de haut... ce sont d'affreux donneurs de leçons en puissance. Ce qui en fait des criminels. Etrange comme l'on est parvenu à museler la vertu (aurait-on dit au 18ème siècle).

samedi 28 juillet 2018

Start up Bubble

La Chine produit 6 millions de diplômés par an. Qu'en faire ? Des entrepreneurs. Même dans les coins les plus reculés, il y a des incubateurs. Mais il y aussi beaucoup d'argent. La Chine devrait dépasser la Silicon Valley en 2020. Du coup, la moindre coquille de noix numérique atteint des prix fantastiques. Ce phénomène est mondial. Il y a des masses gigantesques d'argent, qui n'arrivent pas à se placer. Elles se ruent sur les dernières trouvailles à la mode. En termes de valorisation "the sky is the limit" se serait exclamé Scarface. Voilà ce qu'expliquait une spécialiste internationale du "private equity".

Les esprits chagrins y verront l'annonce d'un mouvement spéculatif, et d'une crise. Pourquoi pas en attendre un miracle ?
  1. S'il n'y a pas miracle, il y a crise. Et ce pourrait être la dernière. 
  2. On peut donner une interprétation positive à cette nouvelle. L'humanité a lancé toutes ses ressources, humaines et financières, à la recherche d'un nouveau modèle de développement. (Le précédent ne fournissant plus assez d'emplois.) Ce serait bien le diable si quelqu'un ne finit pas par trouver quelque-chose. Non ? 
  3. Parce que nous nous y prenons en dépit du bon sens, et que nous ne pourrons réussir que par miracle. Personne ne croit sérieusement aux modes qui permettent actuellement de lever des millions de dollars. Mieux : un messie, sauveur de l'humanité, ne trouvera pas de fonds. Ce qu'il dirait serait incompréhensible aux marchés financiers, myopement spécialisés. (Autre information donnée par le professeur de finance.)
Faisons monter l'orchestre sur le pont, comme on disait sur le Titanic ?

Lost half century

The lost decade est une nouvelle de Scott Fitzgerald. On y voit un homme découvrir avec étonnement une ville où il a vécu pendant dix ans.

Je suis victime de ce phénomène. Mon compteur s'est arrêté il y a cinquante ans. J'en suis resté à la France de mes parents. Pour moi les acteurs d'Hollywood s'appellent Robert Mitchum ou Spencer Tracy. Pourquoi ?

Mystère. En tout cas cela explique pourquoi j'ai autant de familiarité avec les anthropologues. Je vis dans une société qui m'est étrangère. Cela m'a aussi peut-être préparé à mon métier. En effet, je constate que nous sommes tous un peu décalés. Cela se traduit par le fait que nous aimerions que les autres soient différents, nos enfants en particulier. Nous ne comprenons pas que nous sommes restés en arrière. Mon expérience est utile à celui qui veut retrouver ses repères.

vendredi 27 juillet 2018

Heureux changement

"Tout le monde sait que dans le changement, il y a des gagnants et des perdants". On nous dit cela avec une mine sentencieuse. Fake news.

Après guerre, le changement battait son plein. Et il était heureux. Et toutes les théories du changement étaient aussi heureuses. On parlait d'ailleurs de jeu à somme positive. Tous gagnants.

Une raison se trouve chez Maslow, l'homme de la pyramide. Sa théorie est que l'homme se développe comme un arbre. S'il a les conditions qui lui sont nécessaires, il donne ce qu'il est le seul à pouvoir donner : "la réalisation de soi". On retrouve la maxime des existentialistes : "on ne naît pas homme, on le devient".

C'est cela le changement, devenir quelqu'un d'unique. C'est réaliser un potentiel qui nous est propre (une idée d'Aristote). Voilà pourquoi le changement peut être heureux.

Un recteur de l'ile de Sein

A l'époque où la France avait encore un roi, l'ile de Sein, un rocher au ras des vagues, était un repère de pauvres gens oubliés de l'Eglise. Mais ces pauvres gens ne s'en croient pas moins d'honnêtes chrétiens. Ils veulent un directeur de conscience. Et ils se le donnent, puisque l'Eglise les ignore. C'est un des leurs. Il les administre en sachant que Dieu ne peut qu'approuver ce qui leur est naturel, piller des épaves, par exemple, ou encore enterrer dignement un suicidé, ou jeter au fond de l'eau une mère qui dilapide le peu que possède sa famille. L'Eglise traitera l'affaire avec pragmatisme, et reconnaîtra le fait accompli. Le fond compte plus que la forme.

Un livre que devraient lire les puritains modernes ?


jeudi 26 juillet 2018

La démocratie trahie ?

L'opposition au Président de la République est unie. Elle dénonce le manque de démocratie du régime.

Elle a bien raison. Et cela a toujours été le cas. Le gouvernement se moque de son opposition. C'est peut-être pour cela que celle-ci, lorsqu'elle est de gauche, a besoin des syndicats. Lorsqu'ils font plier le service public, le peuple est à genoux, et le gouvernement doit se rendre.

Mais sommes-nous un pays démocratique ? De toute manière, les partis politiques sont incapables de s'entendre. La troisième et la quatrième République, qui étaient certainement démocratiques, furent des chaos. Et rien n'a changé depuis. La démocratie ne peut vivre si elle est représentée par des esprits totalitaires. Il lui faut un consensus germanique.

La question qui demeure est : voulons-nous d'une démocratie ? Il n'est pas impossible que nous ne soyons pas bien différents des Russes et des Egyptiens. Ce que nous désirons avant tout, c'est une vie tranquille ?

Transformation numérique et raison d'espérer

De mon temps, on faisait des enquêtes téléphoniques. Qui répond encore à son téléphone ? Il en est de même de la pub. De mon temps, il y avait un tout petit nombre de médias. Vous y faisiez de la pub, vous étiez vu. Et maintenant ? La seule chose qui marche bien, c'est le réseau social. Mais au sens premier du terme : vos relations. Il n'a jamais été aussi vrai qu'aujourd'hui que l'on ne prête qu'aux riches.

Robert Solow disait déjà qu'il voyait des ordinateurs partout, sauf dans ses chiffres. Le phénomène s'est probablement accéléré. La digitalisation et autre ubérisation ont été une destruction destructrice. Seulement, on a toujours besoin de ce qui a été détruit. C'est peut-être là qu'il y a un espoir pour la croissance. Il va falloir trouver un moyen de reconstruire. C'est la logique d'une société pour qui faire et défaire c'est toujours croitre ?

mercredi 25 juillet 2018

Elément de langage

France Culture parle, souvent, des "éléments de langage" du gouvernement. Autrement dit, le gouvernement nous manipule. Cela me fait penser à M.Bush. Il a félicité un militaire d'avoir dénoncé les exactions qui se passaient dans une prison d'Irak. Fort clairement, c'était un appel au meurtre de ce traître.

Ce type de communication a certainement une forme d'efficacité. Mais elle peut avoir une conséquence imprévue. Nous avons des difficultés à distinguer le bon du mauvais. Alors, nous cherchons des indices indirects. La manipulation, le "complot", en est un. De ce fait nous ne parvenons plus à distinguer France Culture de M.Trump.

Vanité des vanités

Il y a quelques temps, j'ai croisé un ancien ministre dans une entreprise. Seulement, je ne le savais pas. (Je ne connaissais que son nom, pas sa figure, et on me l'a présenté par son prénom.) Et je l'ai traité avec quelque peu de rudesse, me dis-je maintenant.

Le pouvoir prépare mal à la vie active. On se croit un sur homme, alors que l'on ne fait que brasser des idées banales. Lorsque l'on est chassé du paradis, on découvre que le roi est nu. Le Français ordinaire, à force d'en baver, est devenu super performant. Ce qui n'est pas le cas de l'ex puissant.

mardi 24 juillet 2018

Génération People

Lors d'une commémoration de la mémoire de Nelson Mandela, la première ministre danoise, une célébrité internationale inconnue en France, avait pris un selfie d'elle et de MM.Obama et Cameron. Mme Obama était consternée.

A la dernière coupe du monde, M.Macron s'est aussi fait prendre en photo avec M.Poutine et la dirigeante croate.

Regardez comme on est cool ? Admirez-nous ? Génération People ?

Youtube et nouveaux usages

Lors de la bulle Internet, notre élite gouvernementale disait "le débit créera les usages". Je ne sais pas si Internet a créé beaucoup de nouveaux usages bien glorieux.

En tout cas, Youtube m'en a fait découvrir un. C'est un moyen d'entrer dans la vie d'un homme. En particulier d'un pianiste. On peut le voir jouer de près, et je n'avais pas compris jusque-là que la façon de jouer est particulière à une personne. Elle exprime une personnalité. Il y a le virtuose, qui joue pour la galerie, et celui qui exprime son âme. Et on peut les entendre parler de ce qui compte pour eux. Au fond, je ne les vois pas comme des gens admirables, mais comme des extra terrestres. Ils ont eu une obsession, qui les a amenés à devenir uniques. Pour le reste, ils ont généralement eu une vie déglinguée. Ils étaient mal finis.

Dans ma liste, il y a Glenn Gould et Scott Ross. Ils n'ont pas été des interprètes. En particulier Glenn Gould. Ils ont fait sonner les partitions d'une façon qui aurait déconcerté leurs auteurs. Ils ont fait ce que dit Borgès. Ils n'ont pas interprétés Bach ou Scarlatti. Ils ont inventé à l'identique leur oeuvre. Et cette oeuvre, écrite au vingtième siècle, n'a rien à voir avec l'oeuvre, identique, écrite au dix-septième.

Il y a aussi Martha Argerich et Claudio Arau, chacun pour des raisons différentes. Mais en particulier parce qu'ils ont une façon de jouer qui a transformé mon appréciation de celle de leurs collègues. Il y a des gens qui sont des pianistes. Et d'autres qui imitent des pianistes ?

lundi 23 juillet 2018

Husserl et la phénoménologie

Qu'est-ce que la phénoménologie ? On lit, ça et là, que c'est le mouvement philosophique majeur du vingtième siècle ; que Husserl est à son origine ; mais que le concept de phénoménologie précède Husserl ; et que ceux qui se réclament de la phénoménologie réfutent les idées de Husserl !

Husserl n'a pas été un philosophe, mais un publicitaire ?

Quant à la phénoménologie, et au phénomène, n'y a-t-il pas là la meilleure des définitions : quelque chose dont on ne sait pas ce que c'est, quoi que l'on soit fermement convaincu de le savoir ?

Phénoménologie

Ce qui différencie mon changement de celui du reste de l'humanité est que je considère le changement comme un "phénomène".

Le phénomène est le sujet de la science. Mais le phénomène est surtout quelque chose que l'on est incapable de décrire. Considérons les phénomènes naturels : l'arc en ciel, la marée, la tectonique des plaques... On sait en faire des modélisations. Elles sont justes en gros, mais fausses dans le détail. Il en est de même pour l'homme, la vie, la démocratie...

La seule caractéristique certaine du phénomène est qu'il est une invention humaine. L'homme décrit le monde par des mots, et il attache à ces mots d'autres descriptions issues de ses observations : les phénomènes atmosphériques sont associés à la pression atmosphérique... Plus il décrit, plus ses prévisions sont efficaces. Jusqu'à ce qu'il touche l'absurde. A trop décrire, on ne décrit rien. C'est probablement ce qui arrive actuellement à la physique.

Le romantisme avait peut-être trouvé une solution à ce paradoxe : le fragment. La raison nous fournit des outils fragmentaires, les phénomènes. En les manoeuvrant habilement on peut parvenir à obtenir une intuition de ce qu'il y a "au delà".

dimanche 22 juillet 2018

Génération football

Notre président s'est donné en spectacle à la dernière coupe du monde. Il a aussi montré qu'il pouvait réussir l'épreuve du costume mouillé, fatale à son prédécesseur. (C'est moche de frapper un homme à terre ?)

Poudre aux yeux ? Probablement. Ce n'est pas pour rien qu'on le voit aussi souvent dans Paris Match. Il doit prendre le Français pour une midinette. Mais il y a peut-être de l'honnêteté dans son amour du foot.

J'ai en effet noté un phénomène curieux. Il y a cinquante ans, le foot était un sport populaire. Et un ascenseur social pour des gens comme vous et moi, Rocheteau, Platini et Herbin. Puis il est devenu une activité de mercenaires. Et l'élite s'y est intéressée. Peut-être parce qu'elle est une élite en tout. Complexe du surhomme ? Jupiter ?

Détournement de but

Le sociologue Robert Merton a invité le terme "détournement de but" (goal displacement). Il observe l'homme dans l'administration. Il constate que celui-ci est un ritualiste. Il perd de vu le sens réel de son travail. Le but qu'il se donne n'est pas celui de l'organisation.

L'entreprise moderne illustre cette théorie. L'indicateur donne au patron l'illusion de tout contrôler. Or, cet indicateur ne débouche sur rien. Un dirigeant me disait, par exemple, que l'on était incapable de savoir le nombre d'employés d'une (grande) société. Chaque pays utilisant des conventions différentes, il est impossible d'obtenir des sommes fiables. Plus généralement, on ne sait pas rattacher les indicateurs de la qualité, de la fabrication, des achats... aux résultats de l'entreprise.

Sa cause ? Le technocrate. Il est aux commandes de l'entreprise.

samedi 21 juillet 2018

Le député résiste au changement

Nos députés luttent, avec l'énergie du désespoir, contre les suppressions de postes que leur impose M.Macron. M.Macron leur inflige ce qui ne les émeut guère lorsque cela arrive au reste de la population : le chômage. Faut-il aimer la vengeance ?

Je ne le pense pas. M.Macron semble s'être fait une spécialité du passage en force. Il ne se donne même pas la peine d'expliquer le sens de ses réformes. Celle-ci a été préparée par des générations d'esprits brillants, qui ont montré qu'il y avait trop de députés, disposant de trop peu de moyens. Des députés en nombre réduit seraient des députés efficaces. Pourquoi ne pas nous le rappeler ? Cette réforme a été préparée par ceux qui s'y opposent aujourd'hui. Surtout, pourquoi ne pas faire ce que l'on ne fait pas dans l'entreprise : faciliter la reconversion du député chômeur ? Cela serait un exemple de flexisécurité. Et cela montrerait que nous avons encore quelques vertus chrétiennes.

Han d'Islande

Hugo à son meilleur ? Il a dix-neuf ans. Il est au faîte de son art. Léger et amusant. Phrase simple. Et humour qui l'a quitté par la suite.

C'est un roman fantastique. Une sorte de précurseur de l'héroïque fantaisie moderne. Il est question d'un preux chevalier et de sa belle, mais comptent-ils beaucoup ? Plus intéressants sont un grand nombre de personnages plus ou moins cocasses, chacun ayant son caractère curieux. Par exemple un bourreau, fort content de soi et de son art. Et aussi une habileté certaine à l'inattendu. Et quelques considérations surprenantes en forme de maximes. Et une morale peu conventionnelle.

Une curiosité : le méchant n'est ni tué, ni condamné. Sa peine est une vie dévastée, et le spectacle du bonheur de ceux à qui il a voulu nuire. Les combattants de la peine de mort seraient-ils les pires tortionnaires ?

Je me suis demandé si Hugo n'avait pas été inspiré par Walter Scott. Et, du coup, mon estime pour ce dernier a crû. Serait-il temps de revenir à ce genre d'ouvrage qui parle de sujets sérieux, sans se prendre au sérieux ?

vendredi 20 juillet 2018

Prévisible Trump ?

M.Trump est consternant. Donc prévisible ? 1) M.Trump s'est toujours comporté de la même façon, toute sa vie. Comme le milliardaire américain des origines. 2) Aujourd'hui, il est en campagne électorale permanente. Il ne parle pas au monde, mais à sa base électorale. Bien sûr, quand le monde n'est pas content, il lui fait une concession. Mais, la seule chose que sa base retient, c'est la provocation initiale. C'est aussi cela la démocratie.

Quelle est cette base ? Ce sont les gens auxquels la société a refusé la capacité de penser par eux-mêmes. Trop idiots pour cela, ils devaient suivre aveuglement les esprits supérieurs. Mais ils se sont rebellés. Ils se sont mis à employer leur bon sens. Et il leur a fait mettre le doigt sur le phénomène qui a ruiné leur situation sociale, et fait la fortune de l'élite : la globalisation. C'est ce qu'a compris M.Trump. Donc, il tape sur la globalisation, et il gesticule. C'est ce que l'on attend de lui.

Monde technocratique

L'après guerre a été technocratique. 68 a été anti technocratique. Et pourtant, c'est la technocratie qui a gagné.

La technocratie est de gauche est de droite. C'est la norme contre l'homme. Dans l'entreprise, c'est la phrase de Taylor, l'ancêtre des sciences du management : "the one best way", la seule bonne façon de faire. Le Graal de la technocratie c'est "l'intelligence artificielle". Une intelligence qui met KO celle de l'homme.

Mais la technocratie est aussi de gauche. C'est l'absolu du principe. La femme, le marginal, la démocratie, la justice... c'est le Bien absolu.

La technocratie conduit à l'absurde. La norme tue l'entreprise. La Femme, le Marginal, la Démocratie et la Justice, quand ils veulent être absolus, se contredisent.

Car il y a un principe qui les explique tous. Avoir le dernier mot. La norme ou le principe sont une arme de domination. Ils ferment la bouche de l'autre. Paradoxalement, la technocratie est l'expression d'une société fondée sur la lutte de l'homme contre l'homme.

jeudi 19 juillet 2018

Répétition

Il est interdit de répéter un mot, nous dit-on à l'école. Eh bien, Victor Hugo usait de la répétition. Y compris dans ses poésie. C'était un effet de style.

Et si l'on inventait une autre école ? Une école dont l'enseignant ne serait plus un esprit totalitaire, qui cherche à nous imposer le bon usage. Une école de la liberté. Elle nous enseignerait les expériences de nos ancêtres, et nous laisserait la latitude d'y puiser l'inspiration.

Protectionnisme numérique

On me disait que les Russes étaient anti GAFA. Le GAFA nous vole nos données, donc notre identité.

Je doute que mes données et mon identité soient liés. Je serais même heureux que quelqu'un en tire quelque chose qui m'ouvre les yeux sur mon cas. Mais, je tends à penser que le propre de l'homme est le changement. Et que ce qu'il donne ne peut pas être déduit de ce que nous sommes, actuellement.

En tout cas, cela indique un mouvement que pourrait exploiter le marketing : le protectionnisme numérique. Ne faites pas les affaires du GAFA ! va-t-on bientôt nous dire.

Une bonne chose ? Ce blog a interviewé des gens qui disent, probablement avec raison, que la connaissance est la seule chose qui s'accroisse quand elle est partagée. Le protectionnisme est donc une mauvaise nouvelle. Tout le génie du GAFA est peut-être là : il a pris en otage un bien public. Seulement, l'homme est irrationnel. Lorsqu'il se sent floué, il devient suicidaire...

mercredi 18 juillet 2018

Privilèges

La princesse de Clèves ? Une histoire de gamins du club Med. Voici mon impression. On y joue au jeu de l'amour et de l'honneur. C'est aussi ce que j'ai ressenti en lisant la biographie de M.Macron. Lorsqu'il devient inspecteur des finances, il est, comme ses camarades, perçu comme un être à part. Il rencontre alors les éminences grises du pouvoir et de l'économie, mais aussi les artistes fameux. Aujourd'hui, il a son palais.

J'ai eu aussi un moment de privilèges. C'était lorsque j'étais à l'université de Cambridge. Je ne faisais que ce qui m'intéressait, et c'est que l'on attendait de moi, et j'étais dispensé des contingences matérielles. Mon collège était fait de ce que le monde compte de plus illustre, prix Nobel ou penseurs essentiels (dont Karl Popper). Et ces gens me prenaient visiblement pour un égal.

Pourquoi suis-je parti du paradis ? J'ai longtemps dit que je me sentais "trop bien". Maintenant, je pense que j'ai eu l'intuition que la vie ce n'était pas cela. Que les privilèges n'apportent pas les vraies joies ?

Le troisième âge de l'homo sapiens

En 92, j'étais à l'Insead. On y enseignait que le marché était tout. De la concurrence totale et sans contrainte sortait l'optimum absolu. Cela me paraissait idiot et anti scientifique. D'ailleurs, il était facile de trouver des contre exemples qui niaient les théories qu'on nous présentait. (Sans, pour autant, parvenir à ébranler les professeurs.) Et les faits m'ont donné raison. Mais, pourtant, cette théorie stupide a dominé le monde pendant 25 ans. Et elle a été absorbée par notre élite, pourtant supposée sélectionnée pour son intellect exceptionnel. A croire qu'elle n'avait pas compris ce qu'on lui avait enseigné.

Il en est de même de l'énergie nucléaire, disait un précédent billet. On a longtemps pensé que c'était bien. Puis on s'est mis à penser que c'était mal. Curieusement, ceux qui auraient dû avoir peur, nos parents, n'ont pas eu peur, et nous, qui aurions dû penser que nos prédécesseurs avaient essuyé les plâtres, nous-nous sommes effrayés.

Le troisième âge de l'homo sapiens
Cela pose la question des mécanismes qui font le changement, et semble valider une théorie de Norbert Elias. Le changement n'est pas une question de raison, mais de mode. Et la raison est totalement incapable d'endiguer les modes, parce qu'infiniment peu de personnes se soucient d'exercer la leur.

Mais peut-être que la mode a ses raisons, que la raison ignore ? Certes, mais le phénomène est connu et il est utilisé pour servir des intérêts qui ne sont probablement pas dans notre intérêt à long terme. Au fond, le premier usage de la raison a été de "mettre en mouvement les forces" de la déraison, pour paraphraser Saint Exupéry. Peut-être l'homo sapiens est-il devant un nouveau changement ? Acquérir une raison qui perçoive et évite les manipulations de la raison ? Nom de code de l'opération : développement durable ?

mardi 17 juillet 2018

L'avenir de l'homme

On se soucie de l'avenir de l'homme. La planète survivra, mais pas l'homme, entend-on, par exemple.

Mais qu'est-ce que l'homme ? Il suffit de passer aux limites, pour découvrir qu'on ne le sait pas. Quand commence-t-on ou s'arrête-t-on de vivre ? Où commence et où finit mon corps ? A quel moment l'homme est-il apparu dans l'évolution ? Pourquoi là, pas avant ou après ? En quoi l'homme est-il indépendant de son environnement ?...

L'homme, un problème mal posé ?

Faire fortune dans l'électronique

Bientôt, il n'y aura plus que Foxconn et Amazon, me disait un ami. Une entreprise qui fabrique, et l'autre qui distribue.

Il y a quelques décennies, le dirigeant d'Alcatel se défaisait de ses sites de production. Alcatel a disparu, tué par la concurrence chinoise. Jamais les entreprises de fabrication d'électronique n'ont été aussi fortes. D'ailleurs, me disait cet ami, ce qui a fait la fortune des beaucoup d'entrepreneurs du secteur c'est d'avoir repris, à vil prix, les usines d'Alcatel et de ses collègues. Même phénomène que celui qui a enrichi les oligarques russes.

Car Alcatel n'a pas été original. Il était à la mode à l'époque, partout, de la pharmacie à l'automobile, en passant par le pétrole, de se débarrasser de sa production, pour la confier à des sous-traitants. Il y avait toute une théorie qui allait avec.

Si l'on a quelque chose à reprocher à quelqu'un, c'est peut-être à notre Education nationale. Elle fait croire à son élite qu'elle a une pensée originale, alors qu'elle n'est qu'un mouton ?

lundi 16 juillet 2018

Grandeur et décadence du mode projet

Si le mode projet est le miracle dont parle un précédent billet, pourquoi a-t-il disparu ?

J'ai passé une quinzaine d'années en missions pour l'équipement automobile, et il me semble avoir assisté à sa débâcle. Son nom est : globalisation. Le mode projet demande de considérer ses fournisseurs quasiment comme des amis. Or, la globalisation avait pour objet d'exploiter le différentiel de coûts entre le nord et le sud, l'ouest et l'est. De la relation équipe, on est passé à la relation client / fournisseur, qui est un rapport de force, un conflit. Certains y ont gagné des fortunes. Mais la collectivité y a perdu en créativité, et en compétence.

Si l'on parle à nouveau de mode projet, c'est probablement l'indice d'un revirement social de grande ampleur.

(Le mode projet vient de la culture japonaise. Et les Japonais sont une mafia. Les Japonais n'ont confiance qu'aux Japonais. Même s'ils sont établis depuis trois générations au Brésil, ils continuent à manger japonais, à travailler dans des réseaux japonais, à utiliser les services d'entreprises internationales japonaises, et à vivre entre (ex) Japonais.)

La France finira mal

"La France finira-t-elle, comme la Pologne, victime de ses divisions, de son incurable légèreté, de ses vices et des désordres qu'ils engendrent ?" (Gambetta, dans une lettre de 1874.)

Gambetta craignait "le plus vigilant, le plus avide, le plus implacable des ennemis", l'Allemagne. Il allait donner le coup de grâce.

Si l'on considère ce qui est arrivé en 40, il a vu juste. Et son portrait de la France est probablement toujours vrai aujourd'hui. La France est son pire ennemi. Mais elle flotte sans couler. Elle est ridicule, mais elle ne va pas significativement plus mal que d'autres nations. Et peut-être que ses divisions sont une force : cela lui évite les coups de folie d'un peuple unanime ?

dimanche 15 juillet 2018

Mode projet

J'ai découvert que le "mode projet" était à la mode. Mon éditeur m'a demandé d'écrire un livre sur le sujet. (Ce que j'ai refusé.) En en parlant à un ami il m'a dit que son entreprise voulait adopter le mode projet, mais qu'elle était comme une poule devant un couteau. Curieux. Gérer un projet me semble l'évidence même. Quels conseils lui donner ? Il y a beaucoup de livres sur le sujet. Mais ils apportent tous un peu plus de confusion. A la réflexion, je crois que le meilleur conseil que l'on puisse donner est le suivant :

D'abord, il faut définir ce qu'est un projet. Quelque-chose comme la réalisation d'une tâche en une durée donnée. Ensuite, il faut bâtir une "méthode". Un simple graphique sur une page, qui montre les étapes que doit suivre un projet. Simple question de bon sens. Et ensuite ? On se débrouille. Et on réinventera les conseils des livres.

Le retour des Japonais
C'est alors que j'ai pensé que j'avais écrit un livre sur le "mode projet". Car le "mode projet", ce n'est pas la gestion de projet ! C'est un changement majeur. C'est un moyen de diriger une société qui la rend créative, résiliente, hyper productive. Le mode projet explique le succès japonais des années 80, et la Twingo de Renault. C'est ce qui a permis de diviser par deux les temps de développement de l'automobile. Le principe du mode projet, c'est de mettre les parties prenantes de la conception d'un produit dans une même pièce. Ainsi la phase créative, qui n'est qu'itérations, est ultra rapide, et extrêmement efficace. Mais il y a bien mieux, et beaucoup plus surprenant. Ce travail, s'il réussit, crée une équipe. Une équipe ce sont des gens qui se comprennent d'instinct. Une fois revenus chez eux, ils ne perdront plus le lien qu'ils ont établi. Ils anticiperont, tous, les réactions des autres. On a changé de mode de travail : de séquentiel, il devient parallèle. Tout le secret de l'efficacité miraculeuse du mode projet est là.

Pourquoi a-t-on oublié la leçon des années 80 ? Sujet d'un prochain billet.

Changement de culture

La concurrence peut-elle améliorer la SNCF ? Lorsque l'on considère ce qui se passe en Angleterre, on peut sérieusement en douter.

Au fond, pour la SNCF, la personne qu'elle transporte n'est ni un usager, ni un client, mais un otage. C'est peut être cette perception qui doit changer. J'entends souvent parler, au sujet de ce genre de changement, de "changement de culture". Les anthropologues disent que la culture ne change pas. En fait, la culture possède ses propres règles de changement. L'automobiliste n'est pas prisonnier des routes, elles le contraignent un peu, mais elles lui permettent d'aller partout. Il en est probablement de même de la culture. La SNCF doit choisir sa voie.

samedi 14 juillet 2018

Nationalisme et football

J'ai été frappé que beaucoup d'Anglais se transforment en Union Jack. Puis c'est devenu la mode en France. Les supporters des équipes de foot se teignent désormais en bleu blanc rouge.

Ce qui me surprend est qu'il me semble que le nationalisme est un peu ringard. Je ne suis pas sûr que l'on enseigne encore la Marseillaise, par exemple. Curieux ce retour du drapeau, qui a valu à Jean Zay, qui lui avait reproché les morts de 14, la haine d'une immense partie du pays.

Mais est-ce du nationalisme ? N'est-ce pas plutôt l'amour d'une équipe qui se transforme en amour de ce qui semble sa marque : les couleurs du pays ? Pour un nationaliste, voilà qui serait pire que tout ?

Air du temps

J'ai connu un temps où les cadres étaient modestes. Ma mère, qui n'avait pas dépassé le certificat d'études, dirigeait ce que l'on appellerait maintenant une division, d'une banque (elle était juste au dessous de la strate des énarques). Un de ses oncles, que je prenais pour un ouvrier, avait été le "maître des forges" du constructeur d'avions Bréguet. Lui aussi devait être au contact direct du dit Bréguet. Mais ces gens servaient avec loyauté leur entreprise. Ils ne lui demandaient rien de plus qu'un salaire modeste. Pourtant, c'était leur talent qui leur avait valu leur poste.

Comme quoi les sociétés obéissent à des principes, qui changent.

vendredi 13 juillet 2018

Mystère de la décision

Qu'est-ce qui fait acheter un produit ? Dans ce domaine qui peut le plus ne peut pas le moins. J'en ai l'impression.

Dans ma jeunesse, il y avait une publicité pour "mini Mir", un produit aux multiples usages, qui ne coûtait presque rien. On voyait un commerçant se faire insulter par un client. Ce dernier lui disait qu'il était volé, puisqu'il n'achetait mini Mir que pour un seul usage. Je crois qu'il en est de même pour tout. Dire à quelqu'un que vous pouvez tout faire est une garantie d'échec. Il faut toucher, exactement, sa préoccupation du moment. Et cela demande l'usage "des bons mots".

Il y a aussi une petite catégorie de gens qui sont capables de décrypter la nouveauté, les leaders d'opinion des livres de marketing. Comment entraînent-ils l'opinion ? Lui disent-ils donc ce qu'elle veut entendre ? Peut-être qu'il entre alors en jeu un second phénomène, aussi étudié par les sociologues : la validation sociale. Nous sommes des moutons de Panurge.

(On pourrait aussi arguer du fait que les leaders d'opinion ne décryptent rien, mais cherchent la nouveauté pour la nouveauté...)

Inégalités salariales

Lorsque j'ai fini mon MBA, j'ai découvert que l'on me proposait deux fois mon salaire, pour un poste qui était deux étages au dessous de celui que j'occupais. Je venais de rencontrer le système de rémunération américain.

Depuis, il a gagné la France. Le salaire des couches supérieures du management a connu une inflation colossale. Curieusement, alors que l'on nous vante les mérites de l'entrepreneuriat, les économistes disent que la richesse n'est pas chez l'entrepreneur, mais chez le "working rich", le salarié riche.

L'explication me semble simple. Si l'on part du principe que celui de la société est l'enrichissement personnel, l'entreprise exploite une position de (quasi) monopole pour s'approprier la part du lion de la masse monétaire. Dans un second temps, il y a répartition interne. Les grands se liguent contre les petits.

(C'est le modèle de l'économiste Mancur Olson. Seulement, il n'avait pas pris en compte, dans ce modèle, que la société est structurée, et non faite d'électrons libres.)

Un prochain billet va expliquer que cet état de fait n'est pas obligatoire.

jeudi 12 juillet 2018

Vacances

Il ne se passe plus rien. Vacances.

Etrange. Comment expliquer cette apparente absence d'activité ? Le marché ne serait-il pas cette terrible force aveugle dont parlent les traités d'économie ? Serait-il, lui aussi, soumis aux lois culturelles ? Y aurait-il des gens qui font l'actualité ? Des Occidentaux, probablement (l'hémisphère sud, notamment, travaille) ? Les journalistes ? Et ces gens, contrairement aux principes qu'ils affichent, prennent de longues vacances ?

état et Etat

Victor Hugo écrivait "Etat", "état". Comme quoi la règle des majuscules n'est peut-être pas aussi ancienne qu'on pourrait le penser.

Je n'ai pas trouvé à quel moment la règle actuelle s'est imposée. En revanche en regardant la dixième édition du Grevisse, j'ai compris que j'ignorais tout du bon usage de la majuscule. Par exemple, les points cardinaux employés "absolument" doivent avoir une majuscule. Les pays du Nord. Mais on dit nord, lorsqu'il s'agit de la direction.

Ce qui semble bien compliqué, et un rien inutile. A croire que notre langue a été fabriquée. Et qu'elle était réservée à des gens qui avaient du temps à perdre.

mercredi 11 juillet 2018

Machine et ouvrier

Vidéo d'une forge (moderne). En y regardant bien, l'homme fait quasiment un travail de robot, mais trop compliqué pour un robot.

Toute la révolution industrielle est peut-être là. Le rêve de la science, qui est à son origine, est de se substituer à la nature. Mais elle n'y est pas totalement parvenue. Il lui faut toujours quelques hommes pour faire la soudure. Seulement ces hommes ont quasiment un rôle de robot. Surtout, il est sans cesse menacé, puisque le technologue ne sera jamais content tant qu'il ne l'aura pas remplacé.

Réformer l'administration

Comment le gouvernement va-t-il réformer l'administration ? En faisant appel à des cabinets de conseil. (Les Echos du 6 juin : Les gagnants et les perdants de la réforme de l'Etat.) On parle de stratégie, de performance et de réingénierie de processus, et de conception et mise en oeuvre de transformation (conduite du changement), comme dans l'entreprise.

Les dépenses de l'Etat seront réduites de 30 milliards en 2022. Pour cela, l'Etat va dépenser 25m€ par an en missions de conseil. Cela en dirait-il long sur l'efficacité que l'Etat prête aux cabinets de conseil ?

mardi 10 juillet 2018

Sérendipité

On appelle maintenant "sérendipité", les effets heureux du hasard.

En voici un exemple. Un patron de PME m'écrit : "Je pense qu'un malheur a fait notre bonheur. Notre planificateur en chef a fait un malaise fin mai. Le responsable d'exploitation l'a remplacé et a trouvé une nouvelle façon de planifier." L'entreprise, qui devait, depuis trente ans, sa survie à des prodiges, s'est retrouvée avec une marge de l'ordre de 30%. Ce qui n'était pas concevable.

Le changement est une question de miracles ? Mais, pour les susciter, il faut changer ?

(Mais la chance ne sourit qu'à l'esprit éclairé : pour que le hasard fasse un miracle, il fallait qu'il y ait un matériau favorable.)

Erreur de raisonnement

Qu'est-ce que la vie ? Mystère.

Ou question mal posée ? On a inventé un mot : "la vie", puis on l'a considéré comme une réalité ? Et on a cherché à l'expliquer ?

La vie n'est peut être qu'un concept. Une invention, comme tout ce que nous manipulons, "réalité" par exemple. Ce concept est utile, cependant. Au moins pour organiser notre comportement collectif. Mais il ne faut pas trop lui en demander ?

lundi 9 juillet 2018

Cobot et IA

Intelligence collaborative. "Dans notre étude (...) nous avons trouvé que les entreprises obtiennent les gains de performance les plus importants lorsque les humains et les machines collaborent." disent MM.Wilson et Daugherty, d'Accenture, dans la Harvard Business Review (Collaborative Intelligence: Humans and AI Are Joining Forces, numéro de juillet-août 2018).

Ce n'est pas en remplaçant l'homme que l'IA rapporte le plus, mais en "étendant" ses capacités. On va vers l'ère du "cobot", collaboration entre l'homme et le robot, chacun faisant ce pour quoi il est le meilleur.

Que doit faire l'entreprise ? "Réimaginer ses processus" de façon à ce qu'ils tirent le meilleur de cet homme "augmenté". (Jadis on aurait parlé de reengineering.)

La réduction de coût ne serait-elle plus dans l'air du temps ?

L'acier de Siemens

Je lisais que Siemens cédait ses aciéries à Tata Steel. La direction de Siemens serait sous la menace d'un investisseur "activiste" qui lui demandait du "changement" (Financial Times).

L'Allemagne renoncerait-elle à l'acier ? Effet du protectionnisme américain ?

Curieuse affaire. Et si l'acier était effectivement stratégique, comme le disait M.Trump ? Un ami m'expliquait que certains composants électroniques n'étaient plus disponibles, la Chine les monopolise. Et s'il en était de même pour l'acier (qui semble désormais une production indienne) ? Le raisonnement à court terme de l'investisseur est-il compatible avec la sécurité des peuples ? Comme quoi le libre échange est une prédiction auto-réalisatrice, de même que le protectionnisme ?

dimanche 8 juillet 2018

KO coréen ?

La Corée du Nord répond vertement à M.Trump. Elle lui dit qu'il a trahi sa parole.

La fin de M.Trump ? Son art, c'est le bluff. Et son bluff ne convainc pas ? Mais peut-être que cela ne compte pas. Son électorat n'est peut être soucieux que de belles actions. Il n'a pas de mémoire ?

Au fond, ce qui compte vraiment est sa taille. M.Trump a été élu par une minorité. S'il ne parvient pas à l'élargir, il sera battu. Problème : l'électorat qui lui manque a-t-il une mémoire ?

Aura et manipulation

Aura est un terme de psychologue.

Robert Cialdini raconte l'histoire suivante. "Dans une expérience menée dans cinq classes en Australie, un homme est présenté comme un visiteur de l'Université de Cambridge. Cependant sa position à Cambridge fut présentée différemment à chaque classe. A une classe, il est présenté comme un étudiant, à une deuxième, un expérimentateur, à une autre, un assistant, à une autre encore un assistant senior, à un cinquième un professeur. Après son départ, on a demandé à la classe d'estimer sa taille. on a trouvé qu'avec chaque accroissement de son statut, l'homme grandissait de plus de un centimètre." (Influence, Science and Practice.)

N.Sarkozy portait des talonnette. Dans notre société, la taille est associée, chez le mâle, au prestige, à "l'autorité". Et l'homme tend à suivre aveuglément l'autorité. L'aura est le prestige qui entoure certaines personnes. L'aura fait que nous ne les percevons plus comme des êtres humains. Quelqu'un que nous n'aurions pas remarqué dans la rue, qui nous aurait ennuyé par ses banalités, devient un sujet de fantasmes.

Voilà pourquoi la communication moderne cherche à gonfler l'aura de quelqu'un que l'on veut nous faire admirer. Car on veut que nous le suivions aveuglément. En particulier, on montre sa vie, comme on l'a fait pour Mozart, Pasteur ou d'autres, comme une marche triomphale. Quand bien même elle n'aurait été qu'incohérences, et hasard, et prédestination sociale. C'est probablement une des plus puissantes techniques de manipulation.

samedi 7 juillet 2018

Co évolution du dirigeant

Je dis souvent à mes clients patrons de PME que leur entreprise ne vaut rien. Ils le prennent mal, généralement.

Pourtant mon raisonnement est évident. A l'époque où ils ont démarré, ils étaient les bonnes personnes au bon endroit. Leur succès allait de soi. Puis le marché a évolué, s'est complexifié. Mais, chemin faisant, ils se sont adaptés. Ils font des choses extraordinaires sans le savoir. Mais qu'arrivera-t-il à celui qui voudra reprendre leur entreprise ? La même chose qu'à un pygmée, sorti de sa forêt vierge, que vous mettez dans une formule 1 (ou, inversement, un pilote de formule 1, parachuté dans la forêt vierge).

La vie est une "co évolution". Nous nous transformons avec notre écosystème. C'est lui qui nous rend exceptionnels.

(Bien sûr, ce n'est pas pour autant qu'ils ne trouveront pas de repreneur. Il y a toute une génération d'énarques et autres traders, ainsi que quelques présidents de la République, qui sont persuadés d'être des innovateurs nés. Qu'ils apportent la "digitalisation" à une entreprise et ils lui font faire des étincelles. Le reste de l'humanité est tellement stupide, qu'il ne comprend pas tout le potentiel de cette innovation.)

Progrès et croissance

Je n'ai pas de montre. Pourtant, lorsque j'étais enfant, j'étais fasciné par les montres. Ce qui a tué mon intérêt est la montre à quartz.

Je ne suis pas le seul dans mon cas. La montre, redevenue mécanique, est la marque du parvenu.

Idem pour la voiture : la technologie nuit à la séduction qu'elle exerce.

C'est étrange mais le progrès semble s'auto détruire. Plus exactement, l'homme n'est pas amoureux du progrès pour le progrès. Le progrès a peut-être été associé un temps à une aura romantique qu'il a perdue.

Et si c'était cette aura qui avait fait la croissance économique ?

vendredi 6 juillet 2018

Le charme discret de l'hypocrisie

Dans la tradition de ce blog, le paradoxe, un jeune lecteur m'a écrit qu'il s'interrogeait sur le comportement d'une cousine institutrice. Elle se disait de gauche, mais ne mettait pas ses enfants dans une école au motif qu'il y avait là "trop d'Arabes".

Trois hypothèses, à tester :
  • Il n'y a pas de paradoxe. La présence d'Arabes est un marqueur. Elle indique la médiocrité de l'école. C'est ainsi qu'aux USA les policiers arrêtent les noirs. Ils savent que si l'on exclut quelqu'un d'une société, il est probable qu'il n'en suivra pas les règles. 
  • "Moral licensing". Une théorie de psychologie, avec pas mal d'exemples parmi les écologistes. Quand vous pensez faire le bien, vous vous permettez quelques écarts, souvent sérieux. 
  • Nietzsche. Bien avant la théorie du "selfish gene", Nietzsche aurait pensé que nous étions tous poussés par l'égoïsme. Et que nos bons sentiments ne faisaient que servir nos intérêts. Effectivement, dans une lutte de l'homme contre l'homme, l'hypocrisie est un avantage concurrentiel. Si l'autre fait ce que vous dîtes mais ne faites pas, il a perdu. 

Lavage de cerveau principe de notre société ?

Montesquieu disait que les société obéissaient à un "esprit", un principe qui expliquait leur comportement.

Une question que je me pose depuis longtemps est : comment se fait-il que 68 ait été "anti autorité", alors que la parole de gauche est une parole d'autorité ? On utilise les mêmes procédés pour promouvoir les saints de gauche, par exemple S. Gainsbourg, que le faisait jadis le pouvoir gaulliste, avec les siens.

L'explication est peut-être dans ce que l'on a retenu de l'oeuvre de Gramsci. Pour lui, capitalisme et communisme étaient des formes également durables de société. Ce qui imposait l'un plutôt que l'autre, c'était le lavage de cerveau. Il fallait donc laver le cerveau, pour le bien.

Il est possible que le principe de notre société soit là. C'est le lavage de cerveau. Ce que les psychologues appellent "l'influence". Ce principe s'oppose, notamment, à celui des Lumières : la vérité. Les "fake news" expliquées ?

jeudi 5 juillet 2018

Changement de principe

L'après guerre, c'est la technocratie. La raison est tout, le corps pas grand chose. 68, renversement. Le corps, le désir, instrumentalise la raison. Et maintenant ?

Tentation d'un retour à l'après guerre. Et si l'on remettait chacun à sa place ?

Diplôme

Je ne sais pas faire grand chose de mes mains. Pourtant j'ai vu mon père retaper des maisons et réparer des voitures. Et ma mère était aussi très habile. Ils devaient ces talents à des débuts difficiles. Mais ils ont cru que le diplôme était tout, et que mes études me protégeraient des aléas.

Toute leur génération a pensé comme eux. Nous restons d'ailleurs attachés au diplôme. Je soupçonne que c'est pour cela qu'il y a autant de coachs : ceux qui ont du mal à trouver une place dans l'entreprise, veulent un nouveau diplôme.

Mais le diplôme ne donne pas d'emploi. Le résultat de la sélection initiale offre, pour certaines filières, une place dans la société. Mais, ensuite, c'est fini. Attention aux incidents de parcours. Si un inspecteur des finances peut zigzaguer sans trop de dommages, ce n'est pas par la force de son diplôme, mais par les relations qu'il a acquises.

mercredi 4 juillet 2018

Ecrire un blog

Pourquoi écrire un blog et non un journal ? me demandait un ami. Ne doit-on pas y voir quelques intentions inconscientes ? (Coupables.)

Eh bien, il y a une raison paradoxale. Ecrire pour le public implique certaines contraintes. Et il y a du plaisir à exprimer une idée au travers d'elles. Il est possible que souvent la forme est plus importante que le fond.

Pardon et changement

La religion chrétienne parle de pardon. Le pardon a-t-il un rôle dans le changement ?

Il n'y a pas que dans les guerres qu'il y a des coupables. La France doit être réformée par votre faute, nous dit-on. Mais n'y a-t-il pas quelques personnes dont les décisions comptent infiniment plus que les nôtres ? Ces décisions furent-elles judicieuses ? Pourtant, il n'y a pas de révolte. Tout se passe comme s'il y avait pardon.

Pourquoi pardonne-t-on ? Peut-être parce que ce qui ne tue pas renforce. Le coupable force la victime à se transformer. Une fois transformée, la cause de ses malheurs n'a plus d'intérêt pour elle ?

mardi 3 juillet 2018

Logique de la grève

Pourquoi la SNCF est-elle en grève, alors que cela ne sert à rien ? se demandait une amie.

Les syndicats, comme tout groupe humain, ont des rites. La grève en est probablement un. J'ai noté, par exemple, que, sur mal ligne, chaque changement produit une grève. C'est un mécanisme qui n'obéit pas à la logique de la raison individuelle. Une sorte de réflexe conditionné.

D'ailleurs, pour un dirigeant syndical, il est certainement plus risqué de décider de mettre fin à une grève inefficace que de la poursuivre. Problème : il faudra bien arrêter un jour...

La vie et le droit

On célébrait Simone Veil. Si j'en crois ce que j'entends, elle et son mari doivent la Panthéon à l'interruption de grossesse.

L'interruption de grossesse pose une étrange question : qu'est-ce que la vie ?

Les "pro life" américains disent que l'interruption de grossesse tue un être humain. Nous sommes tous d'accord sur le fait que cela n'est pas bien. La peine de mort n'existe d'ailleurs plus. La loi sur l'interruption de grossesse sous entend donc qu'avant un certaine maturité cellulaire, il n'y a pas de vie.

En conséquence, la vie, c'est posséder des droits. La vie n'est pas un phénomène biologique, elle est donnée par la loi.

lundi 2 juillet 2018

Le marché et la culture américaine

Les Américains regardent la finale du championnat de football américain pour les publicités. Si mes souvenirs sont bons, j'ai lu cela dans The Economist.

Je pense maintenant que c'est révélateur d'un aspect fondamental de la culture américaine. L'entreprise, le marché, apporte à l'Américain le rêve. Il se dit : "qu'est-ce qu'ils vont bien pouvoir inventer, que j'aurai envie d'acheter ?" L'argent est donc, lui aussi, au coeur de cette culture. La satisfaction vient de l'achat. Je dois gagner de l'argent pour pouvoir acheter. L'entrepreneur partage ce point de vue. En majorité, il a un sens du rôle qu'il occupe dans cette société, et de ses obligations. D'une certaine façon, c'est un artisan. Un homme de belle ouvrage. McDo ou iPhone. 

Volontairement ou non, cette culture a tenté de conquérir le monde. Mais, appliquée à des fondamentaux étrangers, elle se dénature. Elle produit des Sarkozy et de Berlusconi. Des gens que les Américains renient avec horreur, sans comprendre qu'ils tentent de leur ressembler. 

Voilà ce que je pensais, faisant les cent pas entre le Fouquet's et le magasin Vuitton. 

Allemagne : l'art du compromis

A un moment, Mme Merkel a voulu accueillir tous les migrants de la terre. Maintenant, il n'en est plus question. Real Politik ?

Mon hypothèse est qu'il y a là une expression de la culture allemande. Le Français croit à une vérité absolue. Par exemple, selon le camp de celui qui s'exprime, le migrant, c'est le Bien, ou c'est le Mal. Pour l'Allemagne, ce qui est premier est la communauté. Cette communauté est faite de différences. Le rôle du dirigeant est de trouver le bon équilibre entre ces différences. Elles sont toutes légitimes.

En échange, il est possible qu'il y ait un consensus selon lequel, contrairement à ce qui se passe chez nous, tous les excès ne sont pas permis, y compris aux partis, apparemment, extrêmes.

Evolution nucléaire

La bombe atomique a été utilisée, jusqu'au bout, par l'URSS pour résoudre des problèmes civils. Par exemple, mettre un terme à des fuites de gaz. (Article.) Les USA avaient fait de même, un peu plus tôt.

Ce qui a changé les choses n'a rien de rationnel. C'est un revirement de l'opinion mondiale. Progrès : après l'amour inconditionnel, la peur inconditionnelle ?

dimanche 1 juillet 2018

Optimisme, changement et football

Argentine France. L'équipe de France se réveille au moment où elle prend un second but.

Etre stimulé par le revers est la définition de l'optimisme selon M.Seligman. J'ai observé que c'est le critère de réussite d'un changement. (Ce qui n'a rien d'évident quand on y réfléchit bien.) C'est aussi la caractéristique des champions, selon M.Seligman.

Peut-on en tirer une conclusion sur l'équipe de France ? Sur le changement en France ?

Raisonnement philosophique

La première fois que j'ai rencontré un professeur de philosophie, j'ai été décontenancé par sa façon de raisonner. En effet, il procédait comme un mathématicien, avec des "donc", alors que j'étais incapable de comprendre sur quel théorème était bâti son raisonnement.

Depuis j'en suis arrivé à penser qu'il ne faisait que rationaliser son expérience particulière (ou exposer la rationalisation qu'avait faite l'auteur dont il parlait). Le phénomène se retrouve probablement dans l'interprétation des auteurs. On projète nos a priori sur une théorie. C'est ainsi que l'on a pu avoir des lectures marxistes de Hegel ou de Freud.

Si c'est le cas, ce procédé est en partie légitime. En effet, les expériences particulières ont une forme de généralité. Seulement, elles ne sont pas universelles.

Il serait peut-être mieux que le philosophe commence par décrire la situation qu'il connaît, et qu'il explique ensuite la modélisation que l'on peut en tirer. Au moins, cela faciliterait la compréhension de son travail.