samedi 22 septembre 2018

Immigration, inégalité et histoire

L'autre fait peur, entend-on dire. Voilà pourquoi l'immigration émeut l'électeur, nous dit-on.

Lorsque je faisais de l'aviron, sur 8 rameurs et un barreur, j'étais le seul à avoir deux parents français. Si je reprends les noms des camarades proches de ma chaise, en terminale, je trouve un Vietnamien, un Espagnol, une Africaine (d'où?), une Algérienne... Même aujourd'hui. Lors de la coupe du monde de foot, à partir des quarts, il y avait forcément une maison des environs de la mienne qui aurait un vainqueur. (En trichant un peu, il y a des Serbes, pas de Croates. Fâcheuse confusion.) La France est un pays d'immigration écrivent les universitaires. Et avant qu'elle ne se constitue en Etat, les hommes semblent avoir beaucoup bougé.

Si l'on reprend les théories du changement, ce qui émeut l'être humain est plus l'injustice que la bêtise. Dans les années 60, le méritant arrivait où il méritait d'aller, disait-on. Selon J.Attali, les meilleures formations recrutent dans "deux cents maternelles". Soit 6000 élèves. Les 99 autres % de la population ne peuvent prétendre qu'à des emplois subalternes. L'affrontement n'est donc pas tant entre autochtones et immigrés, qu'entre autochtones. L'inégalité dont on parle tant crée l'injustice, dont on ne parle pas. Ceux d'en haut n'ont que les conséquences positives de l'immigration, c'est le contraire pour ceux d'en bas ? Mais ce sont les gagnants qui écrivent l'histoire ?

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