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vendredi 30 novembre 2018

Bayer ou l'art subtil du management

Hier, il était dit que Bayer allait supprimer douze mille emplois. Auparavant, il avait acheté Monsanto. Mais, conséquence ?, il avait perdu "la confiance des investisseurs", selon le FT.

De l'art de gérer l'entreprise ? C'est l'investisseur qui décide. Eliminer des emplois en masse est une preuve de leadership. Peut-être pour faire oublier une erreur. Qui, elle-même, avait pour objet de plaire au marché...

Devrait-on s'interroger sur ce que l'on attend d'un dirigeant ?

Affreux Trump

Bruits de bottes russes en Ukraine. Qui réagit ? L'affreux Monsieur Trump.

Les gentilles démocraties ne pourraient-elles pas se demander comment se faire respecter, tout en restant sympathiques ?

jeudi 29 novembre 2018

Neurosciences : l'art d'être heureux

Conférence "un autre regard" du groupe Saretec. Invités : Nadia Guiny, et le dr Jacques Fradin. Sujet : neurosciences.

Sympathique, très accessible. Cela amène à s'interroger sur soi. Car, je crois que la grande idée de cette conférence est que, lorsque cela ne va pas, nous nous entêtons dans ce qui nous fait perdre. Mais changer n'est pas évident. Il nous demande de faire passer notre cerveau de son mode "exécutant", autiste, passif, au mode créatif, à l'écoute du monde.

Nadia Guiny parle de son cas. 42 ans. Burn out. Elle est atteinte d'une maladie orpheline. Elle est détruite. Elle ne peut quasiment plus se déplacer. C'est comme si elle était très vieille. La médecine la plus officielle et la plus éminente ne lui laisse aucun espoir. Mais elle refuse. Alors, elle va voir tout ce qu'il y a de médecine alternative. Y compris ce dont on ne peut pas parler sans ridicule. Et elle revit. Elle est non seulement normale, mais renforcée par une épreuve qui aura tout de même duré 4 ans.

Eh bien, si vous êtes un pilote d'avion poursuivi par un missile, vous devez vous comporter comme Nadia Guiny dit, en substance, le spécialiste des neurosciences Jacques Fradin. Il faut débrancher le pilote automatique du cerveau. Se mettre en position "mélomane". Voilà pourquoi il a créé le GIECO : un GIEC des comportements. Parce que l'humanité est poursuivie par un missile qui s'appelle catastrophe écologique, et qu'il va péter.


Baroque baroque

Pourquoi parle-t-on autant de baroque ? Il n'avait pas disparu. On jouait Bach ou Couperin.

En regardant des vidéos de l'Arpeggiata, j'émets l'hypothèse suivante : il y a eu une réinterprétation du baroque. Par exemple, la version que l'Arpeggiata donne du fandango du padre Soler n'a rien de commun avec celle des clavecinistes. Comme Glenn Gould avec JS. Bach, les musiciens modernes utilisent le baroque comme source d'inspiration ? Ils ne font que suivre l'usage du Jazz ?

mercredi 28 novembre 2018

Amérique systémique

Ce que j'entends de ce qui se passe en Amérique semble ressembler à cela :

Du fait de ses réformes des taxes, M.Trump a rendu les entreprises très riches. Du coup elles achètent leurs propres actions ("5 géants de la technologie dépensent 115md$ dans l'achat de leurs actions" disait le FT, il y a peu). Cadeau aux actionnaires ? Mais, comme il a aussi fermé les frontières, les entreprises recrutent sur place, et se trouvent en pénurie d'employés. Plus de chômage et augmentation des salaires. D'où inflation, la banque centrale réagit et augmente les taux d'intérêts, d'où baisse corrélative du prix des actions ("Les valeurs technologiques ont perdu plus de mille milliards", disait CNN)...

Qu'en déduire ?

Donner aux riches

Une théorie veut qu'il faut donner aux riches pour enrichir les pauvres. Apparemment, MM.Macron et Trump auraient choisi cette ligne de conduite. Cela semble marcher en Amérique, pas en France. On lit même que les gilets jaunes rappellent l'amorce du mouvement 5 étoiles italien...

Et si M.Trump croyait moins aux cadeaux qu'aux compensations ? Il a donné aux riches pour qu'ils acceptent un protectionnisme qui fait monter le niveau de vie du pauvre ?

mardi 27 novembre 2018

Je pense mal, donc je ne suis pas bien

Il y trois types d'hommes, disait Hervé Kabla. Ceux qui savent compter, et les autres.

Pour ma part, je pense qu'il n'y en a que deux. Ceux qui ne pensent pas, et ceux qui pensent faux. En fait, ce sont les mêmes. Simplement, l'Education nationale a dit aux seconds qu'ils savaient penser, et aux premiers qu'ils en étaient incapables.

Et moi ? j'essaie de m'extraire des seconds. Mais je tombe chez les premiers. Cauchemar.

Etat donneur d'aide

Combien faudrait-il pour faire le bonheur des "gilets jaunes" ? J'ai entendu parler d'une baisse de pouvoir d'achat de cinq cents euros, par an. Peut-être n'en faudrait-il pas beaucoup plus. Même si dix millions de foyers sont concernés, cela ne fait que cinq milliards.

Est-il certain qu'il faille le leur donner ? Peut-être, en se penchant sur les cas particuliers, on pourrait découvrir que certaines aides ne sont pas connues, ou que certains coûts sont inutiles. Après travail sur un échantillon, qui dit que l'on ne puisse pas trouver soit quelques idées efficaces, soit un mécanisme permanent, peu dispendieux, qui améliore significativement la situation ?

On a dit que l'Etat français était "instituteur", puis on a voulu qu'il soit "stratège" (Jupiter ?), ne faudrait-il pas qu'il devienne, au moins un peu, "donneur d'aide" ?

lundi 26 novembre 2018

Réformes systémiques

Et si les gilets jaunes avaient un mérite ? Ils montrent le vice des politiques gouvernementales. Elles consistent à prendre des décisions sans mesurer leurs conséquences, et, ensuite, à accuser celui qui les subit des dommages qu'elles ont occasionnés. C'est la politique comme science abstraite. Elle prétend transformer la société, par de simples réformes, grâce à la main plus ou moins visible de l'économie.

Si le gouvernement comprenait qu'une société n'est pas une équation, un grand changement aurait peut-être été réussi.

L'IA comme erreur de raisonnement ?

La rencontre de deux spécialistes de l'IA ressemble à un combat de coqs. Dans un premier temps, ils annoncent leurs états de service: "ancien du CNRS", "ancien d'Orange Labs"... Puis chacun essaie de montrer que l'algorithme de l'autre est incapable de satisfaire quelque critère mystérieux.

Je soupçonne une erreur de raisonnement : toute l’information est dans les données. Résoudre un problème consiste à trouver l'algorithme qui sait extraire la dite information. Or, le simple échantillonnage des données est déjà un biais: la vie est continue et pas discrète. Le fait de représenter un problème par certains « paramètres » (ce que l'on mesure : température, hygrométrie... en ce qui concerne la météo) constitue une hypothèse extrêmement forte, qui conditionne le résultat que l'on va trouver. Parler de « data driven » comme si cela éliminait les biais de modélisation n’est-il pas incorrect ?

Mon point de vue. L’homme est une machine à bâtir des concepts, qui lui permettent d’agir en simplifiant la situation. L’analyse de données est une tentative de simplifier la situation, pour provoquer le déclic qui conduit à la décision. Elle peut marcher ou non. Quick and dirty. La démarche d’analyse de données est donc par nature empirique. L’homme construit une modélisation et l’analyse pour voir s’il peut en tirer une idée qui va produire une action ayant un effet bénéfique. C’est comme cela qu’il est parvenu à modéliser les marées ou la météo, ou que travaille le physicien ou l’ingénieur.

Du bon usage du Data Scientist ? Il doit nous permettre 1) de trouver des algorithmes qui répondent à un cahier des charges, mais que nous n’aurions pas vus, car pas mathématiciens du meilleur niveau, 2) d’identifier des biais de raisonnement qui pourraient nous faire échouer à tous les coups, ou systématiquement dans certaines situations. Le juge ultime sera le test du terrain.

dimanche 25 novembre 2018

Femmes jaunes

Informations ce matin. Femmes "gilets jaunes" d'un côté. Au milieu des casseurs. "On n'arrive plus à nourrir nos familles." Autre manifestation : contre les violences faites aux femmes. Cette fois-ci pas de casseurs. Dignité.

Est-ce la même France, dans ces deux défilés ? Pourquoi les femmes du second défilé ne se reconnaissent-elles pas dans le premier ?

(En écoutant ces gens, j'ai pensé que vu le peu de chances que leurs revendications aboutissent, se livrer à de tels agissement montre qu'ils ne doivent plus avoir beaucoup d'espoirs.)

Reproduction sociale

La Boétie observe que l'opprimé est le bras armé de la tyrannie. Hannah Arendt et sa banalité du mal ne disent pas autre chose. Et cela se vérifie tous les jours. Par exemple, qui sont les "acheteurs", cette profession décriée, sinon des petites gens ? Et n'est-ce pas ainsi que les pauvres restent pauvres ? Les parents coupent les ailes de leurs enfants ?

Ce mécanisme a-t-il un moteur ? La volonté de puissance de Nietzsche ? Cela fait du bien d'écraser quelqu'un ? Et on ne peut écraser que plus faible que soi ?

(Heureusement, la générosité fait aussi du bien ?)


samedi 24 novembre 2018

La machine, plus intelligente que l'homme ?

Konrad Lorenz fait passer les animaux pour des idiots. Il a observé que leurs comportements étaient mus par des "déclencheurs". Si on les connaît, on peut leur faire faire des âneries. Par exemple confondre leur mère avec Konrad Lorenz.

Mais ces travaux ne disent pas que cela. En fait, il y a des quantités de déclencheurs. On peut dérégler un peu l'animal, mais pas en prendre le contrôle. Et que sont ces déclencheurs ? Comment apparaissent-ils ? Et si l'animal avait la capacité, collective, à inventer des déclencheurs ? Et s'il "donnait un sens" à des combinaisons de choses qui n'en ont pas a priori ? Et si l'invention de "concepts" n'était pas propre à l'homme ?

Et si c'était là que commençait la vie, et que s'arrêtait l'intelligence artificielle ? L'intelligence artificielle apprend. Mais elle apprend ce que l'homme lui dit d'apprendre. Elle n'invente pas le feu rouge, par exemple, elle apprend à le reconnaître.

Ce qu'il y a de magique dans l'invention, c'est qu'elle a à la fois quelque chose d'abstrait, de tiré par les cheveux, de contre-nature, et qu'elle "marche", qu'elle produit des résultats utiles.

Ce qui manque à l'IA, c'est un grain de folie ?

Anarchie, régime d'avenir ?

Etymologiquement, anarchie signifie "sans chef". Cette question me semble liée aux cultures occidentales, qui sont individualistes. Car l'individu, lorsqu'il se comporte en chef, est un danger. C'est pourquoi toute l'histoire de l'Occident est celle de tentatives de bâtir une société d'individus, sans chefs. L'anarchie n'est donc pas une anomalie, mais la règle.

Le libéralisme est une tentative d'anarchie, de même que le règne du marché. Le protestantisme est une façon d'anarchie, par la culture. Le communisme, si on l'entend comme la maîtrise de la "chose publique" par le peuple, à la façon d'Elinor Ostrom, est anarchie.

Le chef peut exister, dans ce communisme, mais il y est maîtrisé. Il est, lui-même, un bien commun. Il n'y a pas de Jupiter. Le moindre citoyen peut mettre en question ses décisions. Alors, elles sont arrêtées. Un comité de sages se réunit et débat, en public, de leur bien fondé. S'ils l'approuvent, le président poursuit sur sa lancée. Sinon, on lui fait la leçon. L'anarchie aurait-elle du bon ?

vendredi 23 novembre 2018

Strange Trump ?

"La dispute" de France Culture parlait de Strange (prononcer à la française). Un de mes camarades de 4ème lisait ce titre. Pour une raison pas très claire, je l'assimilais au papier journal dont on enveloppait le poisson. Un torchon. Mauvaise qualité, peut-être.

A l'époque, les enfants lisaient la bande dessinée belge. Une gentille dérision du quotidien. La violence des surhommes américains lui a été fatale. La culture américaine a vaincu. Déjà Trump pointait sous Strange ?

Yves Montand

1945, Yves Montand chante Luna Park. C'est un compagnon de route du Parti Communiste. Donc sa chanson, comme beaucoup de ses succès de l'époque, parle du prolo. Mais, c'est surtout un cri d'amour pour la culture américaine. D'ailleurs, Montand sera bientôt aux Etats Unis, où il jouera le rôle d'un milliardaire. Quelle cohérence !

Ce que j'ai découvert dans une émission de radio, c'est que Montand était surtout un très grand professionnel. Un homme de petits détails. (Un Américain ?)

L'intellectuel engagé serait-il un complexé ? Incapable de comprendre quelle est sa réelle valeur, il se fait manipuler ?

jeudi 22 novembre 2018

Ecologie et développement durable

La crise des gilets jaunes fait penser au protocole de Kyoto. Kyoto a permis à l'Occident de balancer en Orient ses industries polluantes. Le développement durable, c'est votre problème.

Quant aux gilets jaunes ils correspondent aux populations qui ont été exclues, du fait du prix de l'immobilier, des zones d'habitation où se trouvent les hôpitaux, les centres administratifs, les écoles qui font le succès professionnels, les emplois, et où les transports en commun fonctionnent. Ces zones sont occupées par des écologistes, très inquiets pour leur santé, et politiquement très puissants.

Et si c'était l'écologiste qui menaçait la planète ?

Santé navale

J'ai appris, bien longtemps après sa mort, que mon père avait été reçu au concours de santé navale, probablement en 1945. Je n'imaginais pas mon père médecin. En revanche, il aimait la mer.

En lisant wikipedia, j'ai découvert que santé navale menait au moins aussi souvent aux colonies qu'à l'océan. La marine navale apportait la médecine moderne à l'empire français. C'était déjà les "French doctors". Mais sans prétention à la gloire. Ils ressemblaient, surtout, aux missionnaires. Gens de devoir et de dévouement. Cela aurait convenu à mon père.

mercredi 21 novembre 2018

La gauche est-elle de gauche ?

Lula ne voulait pas instruire le pauvre, mais en faire un consommateur. Voilà ce que disait un de mes billets. Mais n'est-ce pas la caractéristique de la gauche occidentale ? Si l'on regarde La fiancée du pirate, on y voit une aspiration à la consommation sans frein. La gauche de 68 est née avec une cuillère de caviar entre les dents ?

Dans ces conditions, qu'est-ce que la gauche ? De bons sentiments ?

Saga Ghosn

Les ennuis de M.Ghosn surviennent au moment où il voulait fusionner Nissan et Renault, disait le Financial Times, hier. Perfides Nippons ?

Ce qu'il y a de curieux est que les rumeurs internes laissaient entendre que M.Ghosn préférait les Japonais aux Français. Erreur d'interprétation culturelle ? Le Français aboie mais ne mord pas ? Le Japonais est un disciple de Sun Zu ? D'ailleurs, lorsque l'on y réfléchit, comment une société xénophobe, comme l'est le Japon, pourrait-elle accepter une fusion avec une entreprise étrangère ? Jupiter Ghosn victime d'hybris ?

(Si les accusations étaient exactes, cela poserait la question de l'inaction française, et de l'impunité que s'accorde peut-être notre élite.)

Evolution ou révolution

La laïcité, en France, on braille à son sujet. Curieusement, les pays du nord sont beaucoup plus laïcs que nous. Et pourtant ils ne font pas de bruit. Je lisais récemment que les pères fondateurs des USA voulaient créer une société égalitaire. Méchamment raté. L'Europe, dont ils ont voulu être le contre exemple, est bien plus égalitaire que les USA. (Et que dire de la condition des noirs ?)

Et si, comme semblent l'avoir pensé Kant et Proudhon, l'évolution, pour peu qu'on lui donne du temps et qu'on la dirige intelligemment, était plus efficace que la révolution ?

mardi 20 novembre 2018

France en colère

Gilets jaunes, infirmières en colère, maires en colère... si j'en crois Le Monde, la France est en colère.

La raison ? Le "mépris" du gouvernement.

Le gouvernement a les moyens de son mépris. Ces coléreux n'ont pas de députés ou de syndicats. Ils ne peuvent rien contre lui. Alors, il applique des réformes qui semblent avoir les caractéristiques de celles de M.Schröder : appauvrir les pauvres ?

Moins méprisant, serait-il plus efficace ? Et si c'était la ligne politique suivie depuis des décennies, un peu partout dans le monde, qui était la cause des difficultés du moment, voire de la non durabilité de l'espèce humaine ? Et si le malaise des populations était un symptôme et non une cause ? Et si le rôle d'un gouvernement en démocratie était d'écouter et, surtout, de comprendre ? D'autant qu'il se dit élite intellectuelle ?

(La justice, elle aussi, est en colère, ainsi que les policiers.)


Carlos Ghosn et la roche Tarpéienne

La roche Tarpéienne est proche du Capitole. Je lis que le gouvernement français a destitué Carlos Ghosn. Qui l'eut dit ? Un retournement de fortune aussi soudain. Un homme aussi puissant et sûr de soi, et donneur de leçons, et riche... capable de fraude fiscale et de détournement de bien social ? Comme un Libanais ordinaire, diraient mes amis libanais ?

Laissons-faire la justice, peut-être ? En tout cas, il est possible que nos ennemis puissent être nos amis : ils nous empêchent de nous livrer à nos travers. Le pire danger pour un homme puissant, c'est qu'il n'a plus de contre-pouvoir. Il est laissé à ses démons.

Existentialisme de Hegel

En soi, pour soi, en soi et pour soi. Voici une façon de présenter la dialectique de Hegel. C'est peut-être aussi la dialectique du changement.

En tout cas, je me demande si cela ne correspond pas à la marche de la vie. On commence par être. Puis on découvre ce que l'on est. C'est alors que les choses intéressantes commencent. Car, c'est à ce moment qu'on a l'occasion de devenir ce que l'on aimerait être.

Plus facile à dire qu'à faire ? Il me semble que peu de gens tentent l'aventure.

(Ce processus semble correspondre à la marche de la raison. Quand le corps à un problème, il le soumet à la raison, qui commence par le décoder, ce qui lui permet, ensuite, d'agir.)

lundi 19 novembre 2018

Suis-je un autre homme ?

Un ami, centralien, s'émerveillait de la, complète, différence de comportement entre centraliens et polytechniciens. Pourtant, il n'en aurait pas fallu beaucoup pour que lui soit polytechnicien. Alors il aurait été tout autre. D'ailleurs, ayant de l'avance, il aurait pu repasser le concours, qu'il aurait sûrement eu. (Ce que son père l'avait poussé à faire.)

Cette anecdote pose la question de l'identité. Nous franchissons des étapes dans notre vie, plus ou moins par hasard, qui nous changent immensément. Une des raisons que certains philosophes avancent pour justifier la permanence de l'être est le fait que nous tenions nos engagements. Mais cela ne veut pas dire que nous soyons les mêmes. Nous nous souvenons simplement de ce que nous avons été. La vie avance-t-elle par "big bangs" ?

L'homme et la machine

Et l'homme créa la machine à son image ?

Lorsque l'on observe la vie, on voit qu'elle est adaptation permanente. L'animal, par exemple, doit être sur le qui-vive. Il est sans cesse dans l'action. Idem pour ce que nous appelons les peuples "primitifs", au sein de la nature. Ou encore les alpinistes, ou les navigateurs solitaires. L'erreur c'est la mort, pour eux.

La civilisation a introduit un changement. L'homme protégé s'est spécialisé. Il a inventé la machine, qui est totalement inadaptable. Et il y a une force qui fait que la société tend à transformer les hommes en machines tayloriennes, en leur retirant leur capacité au changement.

Peut-être est-ce toute la question de "l'entreprise libérée" ? Un être peut être soit fait de composants libres qui coopèrent librement, soit constitué d'organes-machines ? Mais les organes sont-ils des machines ?

dimanche 18 novembre 2018

Gilet jaune et injonction paradoxale

Gilet jaune : fait social ? L'Etat se centralise, pour faire des économies ; le prix des logements en centres villes, là où se trouve le travail, est très élevé ; les bonnes écoles sont dans certains quartiers, les transports en commun sont en mauvais état et sujets à grèves... Il y a une discrimination par la distance. D'où de plus en plus besoin de voiture.

Mais il y a aussi le lobby écologiste. Lui n'a pas besoin de voiture, il est là où tout se trouve. Il est inquiet pour sa santé, et il a tous les pouvoirs, puisqu'il est aussi classe dirigeante. Alors il frappe la voiture de taxes.

Comment cela va-t-il s'achever ?

Sommes-nous gouvernés par une aristocratie ?

Il y a quelque-chose de fondamentalement anti-démocratique dans le système français. Si l'on reprend les plans de l'ascenseur social français, ceux de la 3ème République, on lit que l'école doit propulser les meilleurs à la tête du pays. Autrement dit, c'est une reconstitution de l'aristocratie.

ll en est toujours de même aujourd'hui. Nos gouvernants ne sont pas nos élus. Ils ne nous représentent pas. Ils se représentent eux-mêmes. L'Education nationale leur a dit qu'ils avaient raison, et que nous avions tort. Et elle leur a donné la présidence du pays.

(Des causes différentes ont les mêmes effets. Les démocrates américains se considèrent aussi comme une élite, et John Stuart Mill voulait des représentants du peuple qui soient des hommes d'Etat, avant d'être des hommes de convictions.)

samedi 17 novembre 2018

May méritante

Qui voudrait être à la place de Madame May ? Elle combat une Europe unie, pour une fois. Elle n'a même pas de majorité. Elle est entourée d'irresponsables. Mieux, ses ennemis les plus perfides sont dans son camp. Et défend-elle une cause juste ?

Elle défend une "certaine idée de l'Angleterre", aurait probablement dit de Gaulle. Elle ne croit peut-être pas au Brexit, mais elle croit au peuple anglais. Le clown Boris Johnson caricature Churchill. Mais, Churchill, c'est peut-être bien elle.

(Un membre de mon ancien collège de Cambridge voulait l'inviter à un débat. C'était facile, elles étaient voisines. Entre temps, Mme May est devenue premier ministre. Anecdote qui montre peut-être que, contrairement à chez nous, les Anglais conservent des dirigeants modestes.)

Les gilets jaunes de la SNCF

Saint Lazare, le soir. Les trains ne partent plus. Quasi systématique depuis deux semaines. Que se passe-t-il ?  Le personnel est mécontent et veut le faire savoir ? Mais de quoi ? Bien des passagers de la SNCF seraient heureux de profiter des conditions de travail des cheminots.

Mon retour en banlieue m'a montré à quel point les conditions de vie s'y sont dégradées. Les usagers de la SNCF devraient-ils revêtir des "gilets jaunes" ?

vendredi 16 novembre 2018

Gilets jaunes

Qui sont les "gilets jaunes" ? se demande-t-on. Simplement, des gens ordinaires. Leurs conditions de vie se dégradent, et personne ne s'en soucie. Car ce n'est, apparemment, pas qu'une question de carburant. (Bien qu'elle soit probablement importante : on doit se déplacer pour travailler.) C'est aussi des tribunaux ou des hôpitaux qui disparaissent. Et peut être tout ce qui faisait la vie qui devient difficile.

Etrangement, ces sujets n'intéressent pas notre personnel politique, pas plus que les syndicats. Doit-on se demander, d'ailleurs, si les uns et les autres n'ont pas fait beaucoup pour créer cette situation ? Quels intérêts servent-ils ?

(Le Figaro, sur la sociologie du mouvement.)

Humanisme

La peur de l'IA fait pousser un cri. On en appelle à un second "humanisme".

Mais qu'est-ce que l'humanisme ? J'ai bien peur que l'on n'en sache rien. Les gens qui le réclament ne semblent pas avoir un comportement très humaniste.

Je me demande si ce n'est pas seulement, et probablement, justement, le contraire de la situation actuelle. En jetant un coup d'oeil sur ce qu'en dit wikipedia, je vois que l'humanisme s'oppose au "dogme". L'humanisme, qui fait penser à "homme", serait-il avant tout une question de multiplicité ? peut-être d'inconnu ? Dogme est, qui sait ?, le mot qui décrit notre monde. Comme chez Weber, ce monde est "désenchanté". Il est ramené à son ossature. A un cours de bourse, ou a un "bit" informatique. Ses héros, les patrons du GAFA, sont des autistes. Il a perdu ce qui fait la vie.

jeudi 15 novembre 2018

Que cache le mot "aide" ?

Lorsque l'on parle d'intervention à l'étranger, droit ou devoir d'ingérence, on pense armée. En fait, l'intervention est rarement militaire. Le règlement de la guerre de 14, et l'action extrêmement malencontreuse des USA, qui rejettent les mesures qu'ils avaient amené les Européens à accepter, puis produisent la crise de 29, ont sans doute causé la seconde guerre mondiale. De même les printemps arabes, qui ont donné l'inverse de ce qu'ils promettaient, ont certainement été encouragés de l'extérieur.

Si l'aide au pays pauvre a échoué, c'est peut être qu'elle était avant tout une tentative d'imposer une culture à une autre culture. Et c'est cela qui produit le chaos. Comme souvent en systémique, les mots ont un sens inverse de ce que l'on entend par eux. L'aide, telle qu'on en parle aujourd'hui, la théologie de la compassion, est totalitarisme. Peut-être que si l'on veut une "globalisation" heureuse, il faudra apprendre à respecter la culture de l'autre, sans, pour autant, la mettre dans une réserve, façon Indiens d'Amérique ? C'est cela être réellement un "donneur d'aide" ?

Quand intervenir ?

Bernard Kouchner parlait à France Culture de l'importance de secourir, à l'étranger, la veuve et l'orphelin. En quelque sorte.

Question difficile. Quand intervenir ? Le consensus général est que l'intervention américaine en 40 a été bienvenue. Celle de l'URSS, un peu moins. La guerre d'Irak n'a pas été une bonne affaire, pas plus que celle de Lybie. Même l'aide aux pays pauvres semble avoir surtout eu des effets pervers. Au fond, c'est a posteriori que l'on peut juger du bien fondé d'une intervention. Une intervention n'est bonne que si elle est susceptible de déboucher sur un état stable ?

mercredi 14 novembre 2018

Expropriation et Diesel

On annonce que la Région Parisienne va interdire à de vieux véhicules de rouler. Question de Diesel et de pollution.

Ce qu'il y a de curieux dans cette affaire, c'est qu'il s'agit d'une expropriation. Mais il n'y a pas de dédommagement des personnes concernées. C'est d'autant plus surprenant que, vu la vétusté de leur matériel, on peut estimer qu'elles ne sont pas très riches, or l'Etat aide les nécessiteux, d'ordinaire. Sales pauvres ?

Prospère Amérique

Au moins économiquement, l'Amérique semble étonnamment prospère. Plus de chômage, et des salaires qui montent, qui montent... M.Trump a fait ce qu'aucune banque centrale n'avait réussi : relancer l'inflation ?

Populisme ? Mais, cela nous rappelle que les démocraties ne profitent pas toujours au peuple. Paradoxalement, elles semblent offrir peu de freins aux appétits des oligarques. Le principe de la démocratie est la vertu, disait Montesquieu. Quand on l'oublie, on ouvre la porte au populisme ?

mardi 13 novembre 2018

L'évolution du conseil

Nous avons évalué des algorithmes de deep learning (entendre : la pointe de la recherche), me disait un consultant, qui m'avait précisé, auparavant, qu'il était un ancien du CNRS. Etrange, jadis un consultant m'aurait parlé des enjeux de société, autrement dit de stratégie. Les consultants modernes sont devenus des boutiquiers, des distributeurs de logiciels, en particulier. Ils ont préféré le moyen à la fin. Peut-être est-ce comme cela que l'on fait des affaires.

L'aube de la Renaissance ?

"Les besoins élèvent les choses simplement données au rang de valeurs." (Emmanuel Levinas, parlant de l'économie, dans Humanisme de l'autre homme.)

Autrement dit, dans notre monde, tout est ramené à la matière, au "produit" (au sens marchand du terme). Tout ce qui fait le beau de la vie a disparu. L'or est changé en plomb.

A l'envers, on peut imaginer que la joie de vivre est à portée de la main... La Renaissance, après les ténèbres ?

lundi 12 novembre 2018

Vive les journaux

Depuis que tout est numérique, je ne suis plus informé. Je m'y perds dans tout ce bruit. Je me suis abonné à plusieurs sites d'information, mais j'efface systématiquement les mails qu'ils m'envoient. Je n'en peu plus de tout ce courier.

L'idéal, c'est le papier. Un bon journal concentre à peu près tout ce qu'il faut savoir. Ce que ne peut faire ni le journal télé ou radio, trop court, ni l'information Internet, trop dispersée.

Pourquoi ne suis-je abonné à aucun journal ? Du fait de l'influence écologiste : cela me fait mal au coeur de jeter autant de papier. (Je n'ai pas ces scrupules avec les emballages.)

Bref, pour le moment la destruction d'Internet est surtout destructive.

Le coût de l'IA

En fin quelqu'un que l'Intelligence artificielle rend heureux ! Un responsable de production, dont elle fait la planification.

Mais, minute. L'exercice se faisait très bien jadis, par des techniques de bon sens (qualité, lean...). D'autant que l'on est dans l'aéronautique et que, contrairement à l'automobile, il est facile de prédire la demande. Se ferait-il que, parce que l'entreprise est équipée d'lA, on la met à toutes sauces. Quand vous avez un marteau... ?

Pour beaucoup d'entreprises l'investissement dans l'IA est un acte de foi. Le jugement de Dieu sera indirect. Si l'IA est réellement utile, l'entreprise sera prospère. Si ce n'est qu'un moyen coûteux de faire du simple, elle sera éliminée par la sélection naturelle.

dimanche 11 novembre 2018

De quoi l'intelligence artificielle est-elle le nom ?

A quoi reconnaît-on un mythe ? C'est une histoire que tout le monde croit, mais qui n'a pas de fondement.

Considérons l'Intelligence Artificielle. Qu'en dit-on ? "Comme le métier à tisser", c'est la nouvelle révolution industrielle. Comme pour le métier à tisser, il y a ceux qui sont éclairés et ceux qui sont dans les ténèbres.

Est-ce juste ? Le monde s'est transformé radicalement après guerre, mais le progrès a été approuvé avec enthousiasme par la population. Et ce parce qu'il promettait, et tenait, beaucoup. Les champs se sont même déversés dans les usines.

Et si le changement était d'un autre ordre ? L'après guerre a vu le succès de la technocratie. Et si c'était cette technocratie (ou cet esprit technocratique) qui n'était plus à sa place ? Et si c'était elle qui ne parvenait pas à trouver les idées créatives dont se nourrit une entreprise ? Et si, justement, le technocrate, homme de moyens et non de fins, était aussi celui qui croyait aux mythes ?

Tour de Babel

Je comprends de moins en moins les gens. J'ai longtemps dit que ce n'était pas possible. J'utilisais d'ailleurs la question de l'incompréhension, pour faire un exercice qui avait un gros succès : le paradoxe.

M'étais-je trompé ? Ne serait-ce pas une question d'individualisme ? On encourage les enfants à développer leur personnalité. Si bien qu'ils s'isolent du monde ? Ils développent une logique qui leur est propre ? Ou plus de logique du tout : la logique n'étant nécessaire qu'à la vie en société ?

samedi 10 novembre 2018

Division durable

Au fond Donald Trump est l'idéal américain. La gauche ne jure que par le mal et il l'incarne. Et le reste de l'Amérique le trouve utile à ses intérêts. C'est ainsi que j'interprète ce que j'entends de ce qui se passe dans ce pays.

Bref, M.Trump est solidement installé. (D'ailleurs on n'entend plus parler de ses tweets. On s'y est habitué ?)

Le pouvoir des marges

Il suffit d'un terroriste potentiel pour que toute la population soit arrosée de rayons X, fasse des heures de queues à des portiques, perde un temps fou à attendre que l'on démine des sacs en papier suspects. Quelques chauffards, et les voitures s'équipent de quantités de systèmes de sécurité, coûteux et alourdissants. (Ce qui d'ailleurs encourage les chauffards.) Etc. C'est fou ce que les marginaux ont de pouvoir sur nos vies.

Peut-être est-ce le paradoxe d'une société individualiste ? Lorsque le lien social est fort, la nocivité individuelle est atténuée, et la caméra de surveillance et la police sont inutiles ?

vendredi 9 novembre 2018

Quand l'IA ne trouve pas

Un chercheur me disait qu'un temps IBM avait voulu éliminer les maladies du monde. Les ordinateurs étaient moins puissants qu'aujourd'hui, mais les algorithmes qu'ils utilisaient n'ont pas changé.

Résultat ? Un succès pour commencer. A partir de 18000 cas, on parvient à caractériser une maladie par quatre paramètres. Puis on s'attelle à d'autres maladies, et là, on ne s'en sort pas : "1500 paramètres"... Le danger de l'IA ? "Faire perdre du temps, mettre sur de fausses pistes."

Le paradoxe du capteur

Il paraît que les avions sont équipés de capteurs qui crachent des téraoctets de données à l'heure. Exploités par l'intelligence artificielle, cela permettra de réduire les coûts de maintenance. Voilà ce que l'on entend. Ce raisonnement semble de rigueur. On dit maintenant que tous les constructeurs ont adopté des normes de maintenance beaucoup trop rigoureuses.

Nouvelle mode inquiétante ? L'intelligence artificielle sera-t-elle capable de prédire ce qui n'est jamais arrivé ? Le comportement des matériaux soumis à des conditions qu'ils n'ont jamais subies ? Imaginons qu'un avion tombe, qui en portera la responsabilité ?

Il y a peut-être ici une erreur de raisonnement. Parce que l'on produit des quantités de données, leur exploitation ne peut que faire des miracles. Et si ces données étaient inutiles ? Et, surtout, si elles nous détournaient de méthodes plus efficaces ?

Imaginez qu'un datascientist veuille comprendre le mouvement des mers. Que ferait-il ? Il équiperait la mer de capteurs, et il utiliserait l'intelligence artificielle pour en tirer des lois. Est-ce que cela marcherait ? Et si l'on en revenait aux bonnes vieilles méthodes qui ont permis le calcul des marées ?

jeudi 8 novembre 2018

Classe moyenne et changement

Ce qui est reproché à la classe moyenne est de ne pas s'adapter au changement, et de réagir méchamment : racisme, etc.

Lorsque l'on y regarde de plus près, elle a subi un curieux changement. Tout ce qui faisait sa vie a été attaqué : chômage de masse, transports en commun dégradés, ascenseur social démonté, etc. On serait mécontent à moins que cela. Au fond elle s'est faite dépecer. Et ceux qui ont profité d'elle lui reprochent d'être une mauvaise perdante.

Mauvais petit blanc

Emission parlant des USA (un concert). Le blanc y est décrit comme raciste et homophobe, il se sent menacé. Cette description est devenue un lieu commun. Mais quelqu'un est-il allé vérifier sa réalité ?

Petit à petit, une partie de la population américaine s'est trouvée accusée de tous les vices. Est-ce cela la démocratie ?

mercredi 7 novembre 2018

Greed and fear

Les Anglos-saxons parlent de "greed and fear". Cela semble expliquer la sorte de schizophrénie qui s'est emparée du monde. D'un côté l'IA sera notre avenir, nous dit-on ; pour d'autres l'IA c'est Armageddon. (Par exemple.) Plus de raison : chacun est livré à ses plus bas instincts. Keynes parlait "d'animal spirits", au sujet des marchés financiers.

Mais ces instincts sont-ils humains, ou animaux ? Ce que l'on sait de peuples "primitifs" semble plutôt montrer des gens prudents, qui savent que la vie est dangereuse et qu'un geste malencontreux peut leur être fatal. Idem pour les animaux: ils mangent leur saoul, mais pas plus. Ils n'accumulent pas. Ils peuvent avoir peur, mais ils ne perdent pas la tête.

Greed and fear, pathologie sociale ?

Le mot qui terrorise

Certains mots terrorisent. "Changement" fait trembler. "OGM" ? Grand peur. Et, maintenant, l'apocalypse : "intelligence artificielle".

C'est l'évolution de la publicité. Un temps, on en parlait avec amusement. Gentiment, elle prétendait nous laver la tête. Aujourd'hui, elle paraît être devenu le seul moyen d'action de l'entreprise : inutile d'innover lorsque l'on peut faire croire que l'on innove. Et elle n'a plus de contre-poids: la science est privée. Mais, paradoxalement, sa puissance illimitée suscite une réaction épidermique, d'effroi.

(On pourrait se demander s'il n'en est pas de même pour d'autres aspects de notre vie : "immigration", "LGBT", "repentance"...)

mardi 6 novembre 2018

Air France

Apparemment, le nouveau dirigeant d'Air France veut jouer sur la force de sa marque, doute des vertus de ses marques low cost, et trouve que son management est pléthorique (ce serait une question de doublons Air-France - KLM).

S'il a vu juste, c'est terrible pour ses prédécesseurs. Cela signifie qu'ils avaient joué les moutons de Panurge, en cherchant à baisser leurs coûts, qu'ils n'avaient pas compris où était la valeur de l'entreprise, et qu'ils n'avaient peut-être pas le courage d'affronter les démons de la société. Mais le fait qu'ils aient été d'anciens hauts fonctionnaires les avait il bien préparé à leur tâche ? Vers un retour au professionnalisme ?

Perte de compétence

J'ai retrouvé le monde des cabinets de conseil internationaux. Ils ont beaucoup changé. De mon temps, ils étaient le déclencheur des grands changements. Ils apportaient les idées nouvelles. Aujourd'hui, ils ressemblent à de grosses SSII. Ils répondent à la demande, ils ne la créent plus. Surtout, ils font de manière très compliquée, par exemple avec de l'IA, ce que jadis l'entreprise faisait de manière très simple, par exemple avec des décisions de management. (Peut être est-ce un moyen de justifier le coût de la mission et de ne pas faire perdre la face au client ?)

Mon hypothèse du moment est qu'il y a eu une baisse de compétence massive au sein de l'entreprise. Les cabinets de conseil ont accompagné le mouvement. Ils sont devenus des entreprises d'intérim. Ils y ont gagné en chiffre d'affaires, mais y ont perdu en intelligence.

lundi 5 novembre 2018

M.Lucchini à l'Académie

On dit que F.Lucchini se présenterait à l'académie française. Fabrice Lucchini, le cancre. L'académie se réinvente ?

Jadis, à la fois il y entrait des amiraux inconnus, et les plus grands noms de la littérature, tels Victor Hugo, se seraient prostitués pour les suivre. Aujourd'hui, l'Académie semble désuète.

Peut-être lui faudrait-il des gens qui ont une "certaine idée" de la France et de sa culture. Mais, en quelque sorte, une idée qui sent le neuf, de la fantaisie. Et une idée pour chacun, de façon à ce qu'il y ait des débats fracassants. Jean d'Ormesson y était bien. J'y aurais bien vu Michel Rocard ; Bernard Pivot, aussi ; Brassens, cela l'aurait surpris ; et le Canard enchaîné...

Papa, maman, la bonne et moi

Les films sont la mémoire du passé ? La France de 1954. Un professeur de terminale avait une femme au foyer, et une bonne. Mais le reste de la population, y compris l'agent de la RATP, était dans une situation précaire. Et les fils de famille amorçaient le parcours qui les amenait à 1968. Etudiants attardés n'ayant pas envie de grand chose, sinon de s'amuser, et chahutant leurs parents.

Mais tout rentre dans l'ordre, après une leçon de morale bien sentie. C'est aussi ce que l'on demande à un film. Le spectateur a horreur du changement.

dimanche 4 novembre 2018

Quantum supremacy

L'article Quantum computing de wikipedia parle de Quantum supremacy. L'ordinateur quantique va écraser les ordinateurs classiques. Le même article dit que Google y est arrivé avant la fin de l'année dernière, et IBM y parviendra d'ici moins de cinq ans.

Etrange que l'on puisse considérer tous ces gens avec sérieux. Vit-on à l'heure de la Quantum supremacy ou de la marketing supremacy ?

(Concernant Google, et plus exactement, l'article dit que Google a prévu, quand ?, d'obtenir la "supremacy" avant fin 2017.)

La SNCF rend fou

Mon quotidien, c'est le train supprimé. Maintenant, il y a, en plus, le train qui ne part pas. Trois fois de suite, le soir. Et aucune information. Et un remplissage de wagon à bestiaux. Et l'autre jour, j'avais un rendez-vous un peu lointain, et trois trains pour y arriver... Le second a du mal à partir. Et on m'annonce que le troisième est ralenti... Et le rendez-vous ne durerait pas plus d'une heure... La SNCF, c'est le stress. Du coup, j'en viens à chercher un coupable.

Je crois que c'est l'esprit du temps : l'égoïsme. Les cheminots, collectivement, ont exploité leur monopole, pour essorer la collectivité. Les politiques, eux aussi, ont ruiné la SNCF, donc la collectivité, pour se faire construire des TGV, et se faire mousser. Mais ils sont eux les vrais coupables. Car, au moins certains d'entre-eux, ont aussi trouvé leur intérêt à encourager les premiers.

La concurrence peut-elle améliorer la situation ? On passera d'un comportement monopoliste à un autre. Et la collectivité continuera à être essorée. La question que pose la SNCF est le contrôle des "biens communs", façon Elinor Ostrom. Plus qu'une technique, c'est une question de volonté. Celle de nos élus, pour commencer.

samedi 3 novembre 2018

Cabaret

Pour moi, le film Cabaret traitait de la montée du nazisme. J'ai entendu parler du livre qui est à son origine, et cela m'a fait changer d'avis. J'ai découvert que le Berlin d'avant guerre était, en Europe, le lieu de toutes les marginalités, l'élite européenne y venait chercher l'excitation. Les années y étaient encore plus folles qu'ailleurs.

La société est un équilibre ? les dérèglements d'un côté s'accompagnent de dérèglements de l'autre ? Et inversement ?

Ivresse du pouvoir

Je me souviens de ma première entrée dans un comité de direction. Ce qui m'a surpris c'était le mépris que l'on y manifestait pour le reste de l'organisation. C'était d'autant plus surprenant que l'entreprise était ce que l'on appellerait aujourd'hui une "start up". Une sorte de village Schtroumpf. Il n'y avait aucune différence entre les membres du comité et leurs collègues. D'ailleurs, la société fonctionnait sur le mode soviétique: le Goulag succédait au passage en grâce.

L'homme fonctionne peut-être comme les animaux de Konrad Lorenz. Il agit en fonction de "déclencheurs", pas selon un raisonnement rationnel. Par exemple, le déclencheur "comité de direction" produit la réaction : je suis un génie, ce sont des tir-au-flanc.

vendredi 2 novembre 2018

Apartheid à Paris

Un week end, je vais de ma banlieue à Paris. Quelque-chose me surprend. Cela me fait penser à "La machine à remonter le temps". La Terre, demain, sera peuplée d'êtres diaphanes et fragiles, le sous-sol, de méchants tout noirs, dit Wells. Eh bien c'est cela. Le Parisien est blanc, délicat, couteusement habillé pour le loisir auquel il se prépare; le banlieusard est gros, noir et fruste, il dort ou joue électroniquement.

C'est l'apartheid. Le saint protecteur de la Mairie de Paris est Nelson Mandela.

Les inconditionnels de M.Macron

Un sondage concernant M.Sarkozy, que j'ai cité il y a longtemps : le coeur de son électorat avait des valeurs très différentes de celles du reste de la population. Chaque président aurait-il ses "inconditionnels" ? C'était probablement le cas de M.Hollande, qui mobilisait aisément les stars du show biz pour défendre sa cause. Cette idée m'est venue en tête, lorsque j'ai lu que 20% des Français envisageaient de voter pour le mouvement de M.Macron aux prochaines élections européennes. Ces 20% c'était la taille des inconditionnels de MM.Sarkozy et Hollande.

Mais ces 20% sont-ils des inconditionnels ? Que représenteraient-ils ? Les gagnants de la libéralisation ?... Des partisans de réformes libérales radicales ?... M.Macron semble bien seul. Mais alors, et si sa raison d'être était d'être l'homme du statu quo ? Car ses opposants veulent des réformes que refuse la majorité de la population ?

jeudi 1 novembre 2018

L'énergie du cloud

Je lisais qu'aux USA les ordinateurs représentaient 5% de l'énergie consommée. Et cela ne peut qu'augmenter.

Je soupçonne qu'il y a un gaspillage massif de ressources. Nos ordinateurs, par exemple, doivent être surpuissants pour absorber des vidéos de publicité, que nous ne regardons pas. (Le premier Mac que j'ai acheté avait une mémoire d'un méga octet, ce qui était beaucoup pour l'époque.) Pourquoi ne réagissons-nous pas ? Pourquoi personne ne s'inquiète de cette réalité ? Est-ce parce que les patrons du GAFA sont de gauche ? "Moral licensing" ?...

Question de liberté ? Il n'y a que la crise pour forcer une société d'individus à se coordonner. La crise n'est peut-être pas le propre du capitalisme, comme le pensait Schumpeter, mais celui d'une "société" d'individus.

(A l'envers, à partir du moment où il n'y a plus société, donc solidarité, l'individu tend à "capitaliser", probablement.)

Le Caravage

La publicité pour une exposition de l'oeuvre du Caravage m'a fait enquêter sur son cas. Selon moi, son oeuvre est un détournement des codes de la morale de l'époque. Ses tableaux, sous le couvert de sujets religieux, sont souvent à la gloire d'une forme d'homosexualité ancienne. L'homme raffiné entretenait des relations avec les enfants de la rue. Il a eu pour complices, il gagnait beaucoup d'argent, la haute société de son temps (Eglise incluse).

Décidément, la religion est l'opium du peuple ?