Je suis allé écouter Jacques Mistral (Forum Europe de l'IIM), important économiste, de retour des USA où il a passé plusieurs années. Il se demandait comment éviter le retour d’une nouvelle innovation financière malsaine. Dans ce domaine, l’axe du mal a deux têtes :
- Les « véhicules hors bilan » sortent apparemment les actifs risqués des bilans des organismes financiers. Dans les faits les organismes ne sont pas totalement libérés de ces actifs. En période faste, ceci leur permet d’utiliser les fonds qui servaient pour couvrir ces risques dans de nouvelles opérations (à risque croissant, puisque le moins risqué est déjà pris). Quand la crise survient, ce mécanisme devient un cercle vicieux : les actifs plombant les comptes de l’organisme financier sans qu’il ait vu arriver le coup. Aujourd’hui, il semblerait qu’il demeure encore 5000md$ hors bilan… Ce sont ces véhicules hors bilan qui ont fait la gloire d’Enron et sa chute.
- De plus en plus de produits financiers ne sont pas évalués par le marché, mais par des modèles mathématiques dont personne ne sait comment ils fonctionnent. Comptables et organismes de notation sont incapables de les évaluer. Les risques financiers présentés par une entreprise sont donc inconnus.
Jacques Mistral suggère d’être plus strict avec les véhicules hors bilan et de normaliser les produits financiers de manière à ce que les professions de contrôle sachent en évaluer le risque.
L’idée est certainement bonne, mais peut-on la mettre en œuvre ? J’en doute.
(à suivre)
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