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jeudi 6 novembre 2008

L’intérêt économique de l’individualisme

La femme au travail a doublé la force productive. Tout ce qu'elle faisait et qui n’était pas comptabilisé est devenue « service ». Il a fallu multiplier les restaurants (McDonald), fournir des crèches et des écoles, des maisons de retraite pour les personnes âgées, inventer des machines à laver, des lessives, des détergents... Bien mieux, jusqu’ici c’était la communauté qui s’occupait de « socialiser » les enfants, d’entraide… La disparition de ce lien d’amitié a créé un marché pour la psychanalyse, et le coaching, pour la médecine et ses tranquillisants, et la gendarmerie... D’ailleurs l’éclatement de la famille est bon pour le transport, pour les télécoms, pour les technologies de l’information… qui recréent artificiellement, et imparfaitement, le lien dissout.

C’est ça le progrès. Nous avons quelque chose à mesurer. Et qui croît. Notre production. Ce qu’elle détruit est muet. Preuve qu’il n’existe pas. Bien sûr, l’innovation matérielle compense en partie ce qu’elle a supprimé : l’enfant peut s’entretenir avec son père, au téléphone. Mais l’économie capitaliste a un biais : une distribution très inégalitaire. Les pauvres y sont vraiment très pauvres : peu de biens et surtout très peu d’amitié.

Capitalisme = mal ? Nous avons un confort que n’avaient pas nos ancêtres. Et, si elle ne liquide pas l’espèce, la science peut être un moyen puissant d’en prolonger la survie. Et si ce qui n'allait pas était notre variante individualiste du capitalisme ? Elle tend à détruire la société. Parce que ça rapporte vite, et à peu d’effort (voir les billets sur le Crash de 29, et sur la concurrence). Comme les conquérants de l’Ouest nous brûlons nos maisons pour en retirer les clous.

Ce blog dit qu’à tout problème, il y a deux solutions, une paresseuse et destructrice, et l’autre intelligente et durable. Une société solidaire ne signifie pas la fin de l’individualisme, seulement la fin de notre variante myope d’individualisme : une société solidaire peut pousser ses membres à la différenciation, à l’originalité, et s’enorgueillir de leur différence sans pour autant les lancer les uns contre les autres.

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