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jeudi 8 janvier 2009

Le petit chef, mal français

Le blog Les cadres sur le divan publie un compte rendu d’interview, Boris Cyrulnik : "pratiquez la politesse en entreprise". La souffrance de l’employé vient du « petit chef ». C'est un tortionnaire.
Ce que ces idées m’ont inspiré :
Ne sommes nous pas tous des petits chefs ?
Qu’est-ce qu’être un petit chef ? Avoir raison même quand on a tort. Penser que les idées qui nous passent par la tête valent mieux que les lois de la société.
Une étude citée par "Surtout ne changez rien", dit que "l’avis du Français moyen vaut autant que celui d’un grand professeur". Un ami universitaire qui, entre beaucoup d’autres, a créé une branche des mathématiques, a corrigé les erreurs d'un prix Nobel… raconte des quantités d’anecdotes de cadres ou de dirigeants français qui ont essayé de lui démontrer qu’ils connaissaient mieux son métier que lui !
L’Éducation nationale est-elle là pour nous apprendre quelque chose ou pour nous sélectionner ? Une fois jugés supérieurs, ne sommes-nous pas supposés tout savoir ? N’est-ce pas notre caractéristique générale : nous pensons tout savoir sans rien connaître ?
Dans une comparaison France / USA, Pascal Baudry observe le comportement des jeunes mères. Eh bien la jeune mère française ressemble beaucoup à un petit chef. Les critiques qu’elle fait à ses enfants semblent sans rime ni raison. À moins qu’elles n’affirment sa domination ?
N’est-ce pas là ce que Michel Crozier appelle "le bon plaisir" : le Français se crée des petites bulles qu’il administre comme un noble d’Ancien régime.
Je me demande si, pour résister à un petit chef (à nous tous), il ne faut pas en revenir aux recettes de l’Ancien régime, relire Saint Simon et Molière. Quid de la stratégie du courtisan ? Ou du principe de l’honneur (cf. Montesquieu et Philippe d’Iribarne) ?...
Complément :

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