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jeudi 1 janvier 2009

Post mortem 2.0

Que reste-t-il du Web 2.0 ? Gros renouvellement du tissu économique ?

Google a l’air d’avoir été une réussite (Google, Microsoft et Olivier Ezratty), un renouvellement de la publicité. Il me semble que Wikipedia et l’avancée de l’open source sont un succès. Pour ce dernier, c’est le retour au professionnalisme en informatique. (Enfin des logiciels de qualité!) Pour le reste, je ne vois pas le chiffre d’affaires.

C’est maigre. Les dégâts qui en ont résulté ne le sont pas. Les médias sont à l’article de la mort, l’industrie de la musique aussi, j’imagine que l’industrie du dictionnaire doit faire pâle figure (qu’en est-il de l’édition ?), et que va-t-il arriver au logiciel ?…

La « destruction créatrice » de l’innovation a beaucoup plus détruit que créé ?

Je soupçonne que l’innovation n’est pas où on la croit. Elle n’a rien à voir avec Internet. Mais elle est géniale. Dans les années 90 une idée germe : les applications Internet devaient être gratuites, une fois que le client serait devenu accro, on pourrait l’essorer, la valeur de l’entreprise était donc une proportion de la fortune de ses clients (c’était le modèle de « l’infomédiaire »).

Pour la première fois les investisseurs subventionnaient massivement des idées qui n’avaient pas fait leurs preuves. La profession financière a probablement compris qu’elle avait trouvé le moyen d’exploiter ses descendants. Tant que les investisseurs se vendaient les uns aux autres les start up, ils s’enrichissaient. Le propriétaire des sociétés au moment de l’éclatement de la bulle paierait la note.

Ça n’aurait peut-être pas réussi sans un prix zéro : les acteurs traditionnels ont été désertés par leurs clients, ceux-ci se ruant sur les nouveaux arrivés, qui mettaient alors en avant leur énorme « clientèle » pour attirer l’investisseur.

Dernier ingrédient, le manager. C’est parce que le capitalisme moderne tend à exproprier l’entrepreneur que ses entreprises ne sont dirigées que par des gestionnaires. Ceux-ci ne connaissant pas leur métier sont incapables de résister à une attaque. D’ailleurs, ils sont partis dans une course en avant qui a accéléré le phénomène. Ils ont réduit prix et coûts au lieu de mettre en avant leurs atouts uniques, et de se repositionner.

C’est préoccupant pour l’avenir. Si l’on veut redresser les industries sinistrées autrement que par l’Etat (solution peu satisfaisante en termes d’innovation), il faut des entrepreneurs. Or, ils ont besoin d’un espoir de gain. Or, les marchés qui ont été touchés par Internet n’ont plus l’habitude de payer, et les acteurs qui s’y trouvent sont subventionnés directement (Wikipedia : donations) ou indirectement (open source)...

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