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mardi 7 avril 2009

Bonus et dividendes

J’ai beaucoup d’amis à bonus, et quand ils me disent qu’ils ne les toucheront pas cette année, je compatis. Pourtant ça ne semble pas une attitude appropriée, si j’en crois la radio.

Qu’est-ce qui fait que le titulaire du bonus ne veuille jamais le réduire ? Quand les affaires vont bien, il est normal qu’il le touche. Quand elles vont mal, cela est indépendant de lui, d’ailleurs il a fait un effort exceptionnel pour sauver son entreprise. C’est en période de crise qu’il mériterait le plus son bonus !

En fait, l’effort individuel a très peu d’impact sur la santé de l’entreprise. Les événements extérieurs en ont infiniment plus que lui.

Et le système d’intéressement a un effet pervers : il encourage à privilégier le risque et le court terme par rapport à l’intérêt à long terme de l’entreprise. Il a conduit à vider les entreprises de leurs réserves financières qui leur servaient, justement, à traverser les tempêtes. Et, en période de crise, il pousse au désespoir. L'intéressement fait de l'homme un associal, il oppose ses intérêts à ceux de l'équipe qu'il est supposé servir.

Alors, que faire ?

  • Les grands de ce monde travaillent à modifier les systèmes d’encouragement, de façon à ce qu’ils n’aient plus d’effets pervers. Mais est-ce possible ? James March estime que le jeu (au sens théorie des jeux) entre régulateur et régulé est toujours gagné par ce dernier, parce qu’il joue plus gros et qui a plus de temps que le premier. Les événements lui donnent raison.
  • Un article cité dans un autre billet affirme que l’homme a besoin, pour se construire, d’une réalisation sociale. Essentiellement, il travaille pour contribuer à un ouvrage collectif. C’est de là que vient sa motivation. Pourquoi donc lui donner un bonus et des actions qui le poussent au crime et, finalement, le rendent malheureux ?

Compléments :

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