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lundi 20 avril 2009

Dégradation

Il y a deux jours RFI parlait de la commission Stiglitz voulue par le Président de la République. Elle cherche des indicateurs de progrès qui soient moins sommaires que le simple PIB.

Amusant. Nous en sommes venus à ne plus être pilotés que par des chiffres. Pour savoir si nous sommes heureux, nous avons besoin d’un compteur.

Il est d’ailleurs surprenant de voir que l’on peut facilement trouver des indicateurs préoccupants de la dégradation de nos conditions de vie.

  • Dans un billet traitant d’études du CREDOC (Inégalités françaises ?) j’avais découvert que l’accession à la propriété était en net recul pour 80% de la population française, et que quasiment l’essentiel de cette population, non fonctionnaire, avait connu le chômage, et tout ce que cela peut véhiculer d’angoisses, dans son existence.
  • Jean-Paul Fitoussi, membre de la commission Stiglitz et interviewé de l'émission, remarquait qu’en quelques années l’asthme a gagné massivement notre population (un tiers de malades). Probablement notre environnement n’est pas aussi sain qu’il l’était (La survenue des allergies s'explique d'abord par le mode de vie).
  • Quid de la croissance de l'exclusion sociale (cf. le SDF) ?

Le modèle de pensée dominant, qui nous vient des Anglo-saxons, veut que les inégalités de fortune soient une bonne chose. Plus le riche peut gagner d’argent, plus il est encouragé à innover et donc à faire le bien des paresseux que nous sommes tous. Les statistiques montrent que le riche s’est partout nettement plus enrichi que le reste de la population, ces dernières décennies. Or, outre une crise majeure, il semble bien que nos conditions de vie, et surtout l’innovation, n’en aient pas profité, contrairement à ce qui s’était passé lors de trente glorieuses égalitaires, quasi socialistes et extraordinairement créatives (Société d’abondance, Commentaires sur affluent society). Le riche s’est enrichi, c’est tout ce que l’on peut conclure avec certitude.

Bien sûr, tout n’est pas égal par ailleurs, et les dites 30 glorieuses ont pu commencer à creuser notre tombe, mais n’y a-t-il pas désormais un doute raisonnable quant à l’efficacité de l’enrichissement comme meilleur encouragement à l'innovation, et au bien social ?

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