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vendredi 17 avril 2009

Langage de la raison

Heidegger semble avoir pensé que le grec originel était le langage de la raison, ou de l’être, de la vérité ultime en tout cas, et qu’il fallait le recréer en Allemand. Et si le langage de la raison avait été le français des Lumières ?

Je lis Rousseau et je suis frappé par l’élégance de ses démonstrations, la vérité sort de la plus naturelle des conversations. Même impression chez Madame de Sévigné, le duc de Saint Simon, le cardinal de Retz, Montesquieu. Le français a-t-il atteint, aux 17 et 18ème siècles, une forme qui a fait croire que l’on pouvait résoudre les problèmes les plus difficiles par son simple usage ? Son exercice permettait-il de penser par l’écriture ?

Le miracle s'est évaporé avec le 19ème siècle. Tocqueville me semble avoir perdu l’élégance de la technique, et Chateaubriand avoir puisé sa gloire dans sa vulgarisation. De moyen d’introspection, la langue est devenue moyen de briller ?

C’est pourtant une jolie chose que de savoir écrire ce que l’on pense.

Heidegger pour les nuls

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