The sensible giants s’étonne que certaines entreprises se soient très peu endettées ces dernières années.
Il s’agit de grandes sociétés « familiales » (Microsoft, Apple) ; de grandes sociétés non familiales, mais avec des dirigeants à poigne, des sociétés moyennes, aussi avec des dirigeants à poigne.
Depuis des années, j’entends des dirigeants se désoler de la « pression du marché », de la nécessité de se plier aux moindres fantasmes des analystes, de l’impossibilité d’y échapper. À tel point que j’ai fini par comprendre qu’un des bénéfices les plus vendeurs des techniques de mes livres est qu’elles donnent en quelques semaines des plans d’action, ce qui calme « le marché » : car il ne veut pas des résultats immédiats et miraculeux, mais savoir que son investissement va dans la bonne direction et est correctement entretenu.
Eh bien, a posteriori, je constate que la pression du marché n’était pas aussi insoutenable qu’on le disait. J’en déduis une double hypothèse : si elle a eu autant de succès auprès de tant de dirigeants c’est
- que la gestion à court terme que leur « imposait le marché » avait l’avantage de leur éviter de produire une stratégie qu’ils étaient incapables de concevoir ;
- que cette gestion conduisait à vider l’entreprise de ses actifs pour, en partie, les leur redistribuer, ce à quoi il était difficile de résister.
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