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mercredi 20 mai 2009

Le pouvoir de la religion

Pour The Economist les gaffes du pape sont une conséquence de son éloignement du monde.

Qui se préoccupe de leurs conséquences ? Mais ça n’a pas été toujours le cas. L’église a eu jadis un pouvoir immense. Et ses dirigeants, qui ne devaient pas être plus au fait des réalités que les actuels, avaient le désir d’imposer leurs volontés.

C’est peut-être pour cela qu’elle a suscité la haine du monde anglo-saxon et des laïcs français et québécois, la peur des orthodoxes et une réforme à l’Europe centrale. Si la liberté c’est obéir à des lois impersonnelles (si possible librement consenties), l’arbitraire des hommes de l’Eglise a dû être difficile à supporter.

Complément :

  • Ce qui se passe quand un homme impose ses idées à ses concitoyens : ARENDT, Hannah, Le système totalitaire : Les origines du totalitarisme, Seuil, 2005.

4 commentaires:

  1. J'ai relu tes billets sur la religion avec grand interet. Voir la proliferation d'eglises aux Etats-Unis (certaines consideres comme sectes en France) m'a fait apparaitre les religions comme juste d'autres entreprises qui vendent des produits et utilisent leurs miracles, et autres interventions divines pour garder leur position. Comme tu l'as ecrit, les familles sont responsables de perpetuer un cycle ou les enfants acceptent ce que la religion prescrit parce que les parents offrent une caution. A lire: Richard Dawkins, The God Delusion (voir lien pour premier chapitre).
    Condorcet avait place les religions dans le contexte des progres de l'esprit humain et voyait une influence diminuante de celles-ci. 200 ans plus tard, quel bilan?

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  2. Ta remarque sur les églises américaines me fait penser que décidément l'influence culturelle s'infiltre partout!
    De mon côté, je ne sais pas trop quoi penser des religions. Je les assimile à une "culture" écrite, c'est-à-dire à des ensembles de règles qui ont pour objectif de guider le comportement des croyants.
    Vue leur ancienneté, ce sont des règles qui doivent être particulièrement efficaces.
    Par contre, je ne suis pas très sûr qu'on les comprenne bien aujourd'hui: elles demandent une réinterprétation permanente (cf. ce que je dis sur changer pour ne pas changer), qui ne me semble pas être ce que l'on en attend. Ceux qui s'y réfugient semblent y chercher des certitudes faciles à assimiler. C'est un réflexe de peur, peut-être.
    En fait, j'ai la même impression que celle de Max Weber dans un ancien billet : on est en panne de certitudes. On a pensé que la science allait remplacer la religion (Condorcet?). Mais ça a raté. La science ne dit pas ce qui est bien ou mal. Malheureusement, entre-temps elle a retiré tout son mystère à la religion.
    Résultat? Tout ce qui est supposé apporter une certitude ne marche pas?

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  3. Un peu tangentiel, mais ton dernier paragraphe m'y fait penser: la science (methode scientifique) est arrive plus de 2000 ou 3000 ans apres l'ecriture des textes fondateurs des principales religions. Mais entre temps l'etre humain n'a pas acquis la conscience necessaire pour l'utiliser proprement. On a le pouvoir detruire la planete mais on a pas appris a respecter ce qui nous entoure (les extremistes religieux ont leur responsabilites). C'est peut etre pareil avec l'economie de marche.

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  4. Ce que tu dis ressemble à la problèmatique principale de la conduite du changement :
    Une innovation arrive, comment la maîtriser?
    En tout cas ta thèse sur l'économie de marché rejoint celle de Karl Polanyi (The Great Transformation), pour qui l'économie de marché est une abstraction avec laquelle le monde se débat depuis quelques siècles, chaque nation essayant d'expédier l'effet destructeur du dit concept sur son voisin (destructeur parce qu'elle fait l'hypothèse que la société n'existe pas: de ce fait, elle dissout le tissu social là où elle est appliquée).
    C'est comme cela qu'il expliquait les dernières guerres, la colonisation et le totalitarisme.

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