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mercredi 10 juin 2009

Nicolas le vert

Notre président est le Lucky Luke de la politique. Étonnant contraste avec la gauche. Elle est autiste. Lui réagit au quart de tour à ce qu’il perçoit des tendances de l’électorat. On aurait pu croire qu’il s’endormirait sur les lauriers du succès de l'UMP. Pas du tout, avec l’enthousiasme de celui qui est touché par la Grâce, il produit un inattendu projet de société ultra-vert. À croire qu’il a voté Cohn-Bendit aux européennes.

En termes de conduite du changement, beaucoup de ce qu’il fait mérite l’admiration.

  • Il y a une sorte de souffle épique dans ses propos. Quelque chose qui peut transporter les foules. C’est l’art du « stretch goal » à son meilleur. Une combinaison d’avenir enthousiasmant et d’épreuves à traverser.

"Le développement des énergies renouvelables est parfois perçu comme le saccage de nos territoires", a-t-il dit. "On doit adapter nos procédures pour voir comment développer le solaire et l'éolien dans nos paysages. Ne faisons pas semblant de dire que le problème n'existe pas".

(…) "On vous garantit des prix, mais on veut des créations d'emplois", a mis en garde le chef de l'État, alors que l'éolien emploie 90 000 personnes en Allemagne, 45 000 en Espagne et seulement 7 000 en France, selon lui.

  • Il sait aussi fixer les grands axes qui devront guider le changement. Exemple : parité nucléaire / énergies renouvelables. On peut en contester la validité, mais non le génie technique (en termes de conduite du changement).
  • Finalement, il n’a pas son pareil dans le contre-pied inattendu, le talent d’utiliser l’adversité à son avantage. Et c’est comme cela qu’il félicite le service public, dont il semblait l’ennemi mortel, pour la diffusion du film d’Yann Artus-Bertrand, dont on dit qu’il aurait fait la victoire verte.

Malheureusement l’admiration s’arrête ici. Car nous aurons droit à une mise en œuvre à la Française. Aucune préparation, pas de moyens, d’autres idées qui contrarieront celles-ci. Claude Allègre l’illustre déjà : la rumeur le voyait ministre, il serait au fond d’un lac d’Auvergne, du béton aux pieds.

La première chose que doit faire un dirigeant est de s’assurer qu’il possède une organisation qui sait mettre en œuvre ses idées, l’« ordinateur social » de mes livres. Celui-ci doit transformer les orientations du président, son enthousiasme, en des mesures bien conçues et durables.

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