Dans de précédentes notes, je disais qu’Obama semblait 1) trahir son camp en donnant l’impression de jouer son jeu 2) n’avoir pas su utiliser la crise pour réformer l’Amérique. Cette opinion se confirme :
- M.Obama vient de nommer un juge à la cours suprême. Choix apparemment hérétique. Une femme et latino. Cependant, de près, elle ressemble beaucoup à M.Obama : sous son aspect exotique, elle appartient à la haute bourgeoisie, dont elle partage les valeurs. Maintenant, voici ce que dit The Economist de l’action de M.Obama : « Globalement, Wall Street voit un manque de lien bienvenu entre la rhétorique de l’administration Obama et ses actions. Le Ministère des finances apprend progressivement à réussir la quadrature du cercle qui consiste à montrer qu’il comprend la colère populaire d’un côté, et à maintenir un système financier dynamique de l’autre ».
- Pour autant, The Economist est inquiet : les tentatives de régulation de l’administration Obama s’enlisent. « Le retard peut être mis à profit par l’industrie financière (…) Mais si des mesures qui pourraient améliorer la stabilité du système sont victimes de la politique, tout le monde pourrait en pâtir. »
Tellement inquiet qu’il s’en prend à l’inefficacité de la démocratie : « Le congrès a beaucoup plus de chances que l’exécutif de laisser les intérêts particuliers et la démagogie décider du résultat ». Autrement dit c’est à l’exécutif de faire les lois. Voilà maintenant que les Anglais louent le dirigisme à la Française ! La crise est bien plus sérieuse que nous ne le pensions.
Compléments :
- Quelques notes précédentes : L’étrange tactique de M.Obama, Transparent Obama ?
- J'observe au passage que, décidément, The Economist devient le chantre de l’intervention de l’état : « Le système financier demande une supervision étroite, sinon des crises vont le déstabiliser (…) Seul le gouvernement peut faire respecter les lois de la concurrence, insister pour que les entreprises et les consommateurs limitent leurs émissions de dioxyde de carbone, ou intervenir pour rendre les soins accessibles à ceux qui sont trop malades ou trop pauvres pour pouvoir se les payer. »
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