Dans un billet je disais que la réforme du système de santé américain faisait l’unanimité. J’ai compris pourquoi : les dépenses de santé vont éliminer la croissance du PIB national des 30 prochaines années ! Si rien n’est fait le pouvoir d’achat de l’Américain, hors santé, devrait rester quasiment constant.
Il y a aussi quelques effets pervers secondaires : 49m de personnes pas assurées (peut-être 62m dans 10 ans), ça signifie des gens en mauvaise santé, donc pas productifs, et pas de prévention, donc des maladies graves et coûteuses. Par exemple.
Je me demande si, comme pour le phosphore d'un billet précédent, on n’a pas ici un phénomène général. La finance américaine, en quelques décennies, a multiplié par 4 sa part des bénéfices américains. La profession médicale a réussi probablement un bien plus gros hold up. Comme en Russie, ceux que la société avait postés à des positions critiques pour son existence (flux financiers, santé) ont exploité leur situation pour la vider de ses richesses. Ne nous encourrageait-on pas à nous enrichir ?
Améliorer l’efficacité du système de santé américain semble difficile. Sa complexité et son irrationalité font irrésistiblement penser à ceux du modèle économique russe et les systèmes d’assurance maladie européens sont inacceptables pour l’Américain qui ne tolère que ce qui est privé. Comme l’économie russe, la santé américaine trouvera sûrement un équilibre satisfaisant pour la culture locale, mais bien loin de l’optimum économique ou humain.
Compléments :
- Le marché contre l’homme (les raisons culturelles de l'inefficacité américaine).
Bonjour, J'apprécie la qualité de la réflexion et les actions que vous menez sur les changements de société ainsi que le constat que vous faites de la société occidentale d'aujourd'hui. Je vous remercie aussi pour cet espace d'échanges que vous animez. Je voulais, pour approfondir la réflexion sur l'évolution de la société américaine (entre autres), vous conseiller le dernier livre de Daniel Goleman: "Neuroscience social" traduit en français sous le titre de "Cultiver l'intelligence relationnelle" (journaliste au N.Y Times et Professeur de psychologie à Harvard. Bien à vous
RépondreSupprimerBérénice Tournafond
Je vous remercie pour les encouragements et pour le tuyau.
RépondreSupprimerJe connais une partie de l'oeuvre de Goleman, mais pas celle-ci. Je ne pensais pas qu'il s'était intéressé à la société américaine.