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vendredi 26 juin 2009

Trouble shooter V

Souvenirs de la séance du 26 avril :

  1. Marco Tinelli a fondé FullSIX il y a 10 ans. En aussi peu de temps, il est devenu le n°3 français des agences de communication, il emploie 700 personnes. Pourquoi un tel succès ? à cause d’Internet et du web. Cette agence est née web, elle a tiré parti du temps d’adaptation de ses rivales pour leur chiper leur marché. Et j’ai l’impression que le moteur de l’entreprise, c’est justement ce changement. En effet les « annonceurs » sont bousculés par Internet, et leurs services n’y sont pas prêts. Dans l’exemple qu’il a choisi, 30% des ventes des concurrents de son client se font par Internet alors que lui n’en réalise que 3%. Que fait-il ? Il construit une organisation mixte, avec ses équipes, « commando », et lui apprend à travailler par l’exemple. Au bout de 6 mois l’entreprise est réformée, et ses équipes regagnent son agence, qui a maintenant un client fidèle. Une idée surprenante : il est convaincu que si un dirigeant veut, il peut. La résistance de l’organisation est une mauvaise excuse. Ce qui signifie que si autant d’entreprises, notamment de la Presse, sont bloquées par Internet, c’est la faute du manque de volonté de leurs dirigeants, non d’organisations rétrogrades.
  2. Raymond Lévy dirige la Société Centrale Canine. C’est une association, créée en 1882, qui est responsable du développement de la race canine en France. Ses bases de données contiennent la vie des 12m de chiens français, c’est aussi elle qui juge la race des chiots nouveaux nés (éleveurs), et qui officie dans les concours internationaux. Cette très vieille société est face à un changement qui ferait défaillir bien des dirigeants : elle doit passer à l’ère de la génétique, ses employés, de collecteurs d’informations, doivent devenir des chercheurs. En même temps elle doit sortir de son monopole français pour attaquer le marché mondial. Et cela avec des personnels qui ont une trentaine d’années d'ancienneté, et qu’elle ne veut pas remplacer, économie sociale oblige. Or, parmi les nombreux changements qu’il a entrepris, Raymond Lévy en a réussi un qui épouvanterait beaucoup d’entreprises jeunes et surdiplômées : il a fait utiliser le Web2.0 à la SCC. Pour reconquérir un marché qu’il n’aurait jamais dû perdre, il a lancé un projet dont le moteur est une sorte de Wikipédia du chien. Comment a-t-il évité la si redoutée résistance au changement que suscite le Web2.0 ? Il a compris que ses « salariés militants » avaient en tête un savoir extraordinaire, mais qu’ils ne savaient pas l’écrire. Il a donc demandé à une stagiaire de rédiger la pensée de ses collaborateurs : un quart d’heure par fiche, deux-cents fiches en moins d’un mois. Grande leçon : l’innovation va souvent plus vite que la capacité d’absorption des entreprises. On a alors la tentation de renouveler leurs employés. C’est impossible. En fait, l’organisation possède l’essentiel (dans ce cas, la connaissance encyclopédique du chien), ce dont elle a besoin pour changer, c’est d’un petit coup de pouce, d’un « moyen » bien adapté. Ici, un système qui permette de noter ce que ses membres ont en tête.

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