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mardi 21 juillet 2009

Démocratie et libéralisme (suite)

Le libéralisme c’est faire que l’homme ne puisse en asservir un autre. C’est le problème des Lumières. Mais, au fond, la démocratie n’est pas la seule solution à ce problème. Une société traditionnelle où chacun suit des rites qu’il accepte marche aussi bien : il n’obéit à personne sinon à l’organisation de la société.

Je me demande si la raison du succès démocratique n’est pas l’individualisme et le parasitisme. L’édifice traditionnel est vulnérable au parasite, qui utilise les institutions supposées servir la société pour ses intérêts propres. C’est ce que les Anglo-saxons ont reproché à l’église catholique : d’avoir été prise en otage par quelques parasites qui prétendaient modeler les âmes à leur goût.

La démocratie dans son acception initiale est un gouvernement de tous. Dans un tel édifice, dont nous sommes loin, chacun a une « force » équivalente à celle des autres (un pouvoir d’influence similaire), et l’édifice est autorégulé : l’activité de chacun permet naturellement de contrôler celle des autres (cf. synchronisation des applaudissements). Une telle organisation « en réseau » est probablement aussi très efficace en termes de traitement de l’information et de résistance à l’aléa.

Rousseau pensait qu’un tel modèle n’était valable que pour une petite République (la sienne, celle de Genêve). Je n’en suis pas aussi sûr.

Compléments :

2 commentaires:

  1. "chacun a une « force » équivalente à celle des autres (un pouvoir d’influence similaire), et l’édifice est autorégulé "

    A mon avis dans un société ou une organisation "en réseau" on est pas du tout dans un cas ou une chacun à une "force équivalente".

    Dans un réseau qui emerge en s'auto-organisant, chaque noeud à une force différente, une influence propre en fonction du nombre et du poids de ses connections. En fait il n'y as pas deux noeuds comparables.

    Quant à "la petite échelle", il me semble que la taille de l'échelle soit fonction du système d'information disponible:

    - avec la voix (many to many local) on verra une organisation à l'échelle de la tribu, ou chacun peut atteindre chacun par la parole.

    - avec l'écrit (one to one distant) l'organisation peut s'élargir à distance de coursier, mais nécessite une organisation plus rigide car on chacun ne peut avoir conscience du tout

    - avec l'imprimerie (one to many) la distance reste la même, mais l'ensemble de la société peut être recepteur et donc s'impliquer dans les choix

    - avec internet (many to many distant) une organisation souple à distance en réseau devient possible.

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  2. 1) La notion de force équivalente vient de Rousseau, et des réflexions actuelles sur la crise notamment de Simon Johnson.
    L'idée est la suivante : chaque membre de la démocratie est effectivement différent, mais il n'a pas assez de "pouvoir" pour en asservir un autre, ou pour que l'autre ait envie d'être asservi.

    2) Je soupçonne aussi que les moyens modernes de communication peuvent faire mentir Rousseau quant à la taille d'une démocratie. Cependant ce n'est probablement qu'une partie de la solution.

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