J’ai profité de la fête du cinéma pour m’extraire de mon blog et des salles d’art et essai que je fréquente d’habitude. Premier dans la série des films à 3€ : Good morning England (traduction française de The Boat that Rocked).
Il m’a réconcilié avec la musique de la fin des années 60. Replacée dans le contexte de l’époque, j’ai compris qu’elle était le signal d’une libération d’un monde rigide, pesant, et constipé, matérialisé par la BBC, et l'Etat socialiste anglais. Surprenant à quel point la musique est liée à la société : chaque étape de l’évolution sociale a ses états d’âme et la musique qui les traduit.
Plus intéressant, pour moi, est ce que l’on entraperçoit. Les radios pirates ne vivaient que grâce à la publicité. De même que les missionnaires et les explorateurs ont été les précurseurs des colons occidentaux, les gentils héros du film, les groupes de rock et de pop qu’ils défendent, amènent dans leurs bagages la publicité (la propagande moderne, celle qui nous fait à l’image de la production de nos usines). C’est probablement pour cela que je n’aime pas cette musique de mon enfance : dans mon esprit les Beatles sont associés au matraquage publicitaire.
Paradoxe de 68 ? Victoire d’un individualisme forcené qui a amené avec lui le « big business », le tout marché, aujourd’hui en crise ?
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