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lundi 26 octobre 2009

CAMIF

Hervé Kabla (Chouette, la Camif revient) a repéré le blog du repreneur de la CAMIF.

Ce jeune HEC y raconte les débuts de sa société, Matelsom, pionnier français de la vente de matelas par correspondance, et la reprise de l’activité équipement de la maison de la Camif, dont le nom veut dire, pour lui, « C’est à Moi d’Inventer le Futur ».

Il fait beaucoup pour laisser entendre qu’il a gardé l’esprit Camif. Mais l’esprit Camif, c’était celui d’une coopérative, les idées du socialisme utopique. Pas une entreprise de droit privé. Bien sûr, je comprends qu’il ait voulu conserver le capital et l’image de marque Camif, qui sûrement valent cher, mais je ne suis pas sûr que cela ait été possible de cette façon. Peut-on construire une entreprise sur une sorte de dissimulation ?

Compléments :

4 commentaires:

  1. Intéressante remarque.

    La mienne est celle-ci : pouvez-vous envisager qu'une société comme celle ci, partie sur une belle idée puisse tout simplement ne plus être adaptée à son temps, ou du moins ne pas avoir su s'y adapter ?

    Par ailleurs, est-ce bien le format qui compte ? La question est : n'est-il pas possible d'avoir une culture complètement différente, même si la structure juridique reste celle d'une société privée standard. L'exemple qui me vient à l'esprit, et que vous avez peut être croisé dans votre parcours, est celui de WL Gore (créateur du tissu Gore Tex), souvent cité en MBA. Au sein de cette société,
    - pas de hiérarchie,
    - des tasks forces créées ad hoc par projet,
    - une évaluation par les paires,
    - une place à trouver au sein de la structure pour les nouveaux arrivants (plutôt qu'un poste défini)
    - une limitation volontaire de la taille des usines pour rester "à taille humaine".

    Vous semblez douter a priori de la sincérité et de la chance de réussite de la reprise de la CAMIF. Mais pourquoi, simplement, ne pas leur laisser la chance ?

    D'autant plus que le spécialiste du changement que vous êtes aura bien identifié que l'anxiété de survie des employés conservés ouvrira probablement une chance de succès.

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  2. Je ne dis pas que le projet n’a aucune chance. Ce qui m’ennuie c’est qu’il ne me semble pas totalement intellectuellement rigoureux, une sorte de sophisme.
    Je soupçonne qu’en poussant un cran plus loin la réflexion on aurait pu arriver à une solution qui à la fois récupère les actifs et l’âme. (Je ne dis pas que c’était facile.)
    Quant à la Camif, comme je l’expliquais dans un précédent mail, je ne crois pas que sa culture originelle était inadaptée, je pense plutôt que son management a été incapable de la réinterpréter à la lumière de l’évolution de la société.

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  3. Cher Christophe, j'ai lu avec intérêt votre post sur la relance de la Camif.
    Je profite d'ailleurs de ce message pour remercier Julien pour son regard optimiste envers le projet.
    En fait, j'aurais vraiment voulu que vous développiez en quoi le projet vous semble à la limite de la malhonnêteté. En effet, le groupe repreneur a tout de même initié une démarche d'information/transparence que l'on ne peut lui enlever, notamment par l'intermédiaire du blog actus-camif. Il y a été expliqué clairement qui était l'auteur de cette relance, que la nouvelle Camif ne serait plus une coopérative, et pourquoi l'adhésion à un certain nombre de valeurs initiales de la Camif pouvait justifier que l'on en garde le nom.
    Après, chacun est libre de croire que ces beaux discours soient animés par la seule volonté de profit, et que l'on ait dans l'idée d'entourlouper les clients potentiels en maintenant une confusion volontaire du fait de la reprise du même nom.
    Moi, je crois que la démarche est sincère et fait preuve d'une réelle volonté de transparence.
    En tout cas, j'espère que vous nous ferez part plus avant de vos réflexions à ce propos.
    Florence_Camif

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  4. Malhonnêteté n’est pas le bon terme, pas plus qu’entourloupe. J’ai dû mal m’exprimer dans mon billet et dans ma réponse à Julien, parce que ce n’est pas du tout ce que je pense. J’ai plutôt l’impression, comme je le dis à Julien, d’une réflexion qui n’est pas totalement aboutie. (Je sais ce qu’est une reprise d’entreprise et que l’on n’a pas de temps pour des finasseries intellectualistes dans ces conditions.)
    J’ai lu avec intérêt le blog de la Camif, qui présente quelqu’un de sympathique (avec d’ailleurs pas mal d’expériences qui nous sont communes, la grève de 95 et ses conséquences imprévues, la brasse et la piscine…). J’ai longtemps cru que la Camif avait conservé son ancien statut. C’est ce qui a attiré mon attention dans le billet d’Hervé Kabla. Je me demandais comment cela pouvait être le cas. Jusqu’à ce que je comprenne, après avoir quasiment lu tout le blog, probablement pas dans le bon ordre, que ce n’était pas ce qui s’était passé.
    À ce point je me suis demandé ce qui faisait la particularité de la Camif. Ce n’était pas son offre (pas très belle à mon goût), mais son esprit militant, la communauté de ses membres. Je vois mal comment récupérer l’image de marque initiale, sans récupérer aussi cette communauté.
    Bien sûr, la Camif peut acquérir une nouvelle image de marque, prendre un départ nouveau, sans lien aussi fort avec son passé, mais alors il faut, à mon avis, communiquer fermement sur son identité propre, et trancher avec l’image initiale (qui peut d’ailleurs faire fuir des clients non enseignants).
    Peut-être est-ce ce qui est tenté ? Peut-être suis-je victime de l’image biaisée que me donnent le souvenir de la Camif de mon enfance et le commentaire d’Hervé Kabla - qui m’a fait croire qu’elle était ressuscitée ? D’ailleurs, comme le répète ce blog - livre d’exercices, j’ai souvent tort. C’est ainsi que j’apprends.
    Cependant, si je pense faux, il est probable que je ne suis pas le seul dans mon cas, ce qui peut être préjudiciable à la Camif.
    Ce que disent les techniques de communication de crise, c’est « voix du peuple, voix de Dieu » : le peuple (le marché), comme moi, parle mal, mais, au fond, il exprime quelque chose d’important, qui mérite respect et tentative de décodage, quasiment de psychanalyse. C’est en comprenant l’esprit de sa pensée que l’on fait une communication efficace.
    Je sais aussi que l’entrepreneur est pragmatique et avance par essais et erreurs. Par conséquent, s’il y a une « bonne solution », je ne doute pas qu’il finisse par la trouver !

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