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samedi 17 octobre 2009

Héritage (suite)

En termes de droit de succession, l’Europe des 27 est divisée en deux écoles, d’un côté Angleterre et Pays de Galles, de l’autre le reste de l’Europe et l’Écosse. La logique anglaise est que chaque individu fait ce qu’il veut de sa fortune (« liberté »). Pour les 26+ pays restants, la fortune de l’individu appartient à ses descendants.

D’un côté, l’homme crée ce qu’il y a de beau dans la nature, de l’autre, il ne fait que l’emprunter à ses enfants. Logique individualiste et logique sociale.

Bizarrement, il semblerait que les révolutionnaires français aient pensé que le système anglais, qui était celui de l’ancien régime, permettait au féodalisme de se perpétuer. Probablement parce qu’il évite le morcellement de l’héritage. Cela explique peut-être pourquoi la classe dominante anglaise a été aussi durable (les familles nobles ont toujours d’immenses richesses).

Je soupçonne de plus en plus que la logique individualiste, qui veut que l’on ne doive son succès qu’à son effort, est une logique d’héritiers.

Compléments :

  • Where there's a will there's a row.
  • L'article dit aussi que la même division européenne se retrouve en ce qui concerne les lois du travail : d’un côté on veut qu’elles favorisent la concurrence, de l’autre, qu’elles protègent l’homme. Dans un monde d’héritiers, la « concurrence » s’entend entre « ressources », elle ne concerne pas l’héritier qui doit sa fortune à son talent, à l’élection divine. Dans un monde de laissés pour compte, l’individu est probablement conscient de sa fragilité et de l’incertitude de sa position, et il réclame une protection.

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