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jeudi 8 octobre 2009

The September Issue

Ce film fut une déception. J’ai compris pourquoi :

Finalement ce que j’aime dans mon travail, c’est que j’y suis l’ethnologue de cultures mystérieuses, celles que développent les métiers un peu ancien. C'est ce que j'attendais de ce film. Je pensais qu'il me montrerait le monde de la mode. Mais rien du tout. Il s’agit juste de la conception d’un journal.

En plus je m’attendais à ce que ce soit beau, et ça ne l’est pas. Les images du film sont moches. Même les photos du magazine. Une mission chez Picto m’a laissé une tendresse pour le tirage photo. Une déception de plus. Les photos sortent d’imprimantes ! D’ailleurs tout est numérique et retouché, surtout les stars.

Au fond le sujet du film, et là il est probablement habile, c'est la relation entre une rédactrice en chef et sa directrice de la création. Tout les sépare.

  • La rédactrice en chef qui fait et défait les maisons de couture, qui est crainte, et qui semble fort riche est à l’image de notre crise : certains se sont placés à des goulots d’étranglement de la création de valeur (ici la publicité) mondiale, et, comme les traders, ils prélèvent une proportion démesurée de ce qui y passe. Dans ce capitalisme de Robber-barons, les classes dominantes sont éternelles : elle est la fille d’un rédacteur en chef de l’Evening standard, ses frères et sœur sont tous importants (dont le rédacteur en chef du Guardian), sa fille étudie le droit probablement dans la meilleure université. Et puis, si j’en crois Wikipedia, il y aurait un grand père général, et quelques ancêtres ducs ou autres. C'est une peste dont le titre de gloire aurait été d'avoir flairé la pipolisation avant l'heure et photographié des stars.
  • La directrice de la création. Elle est sortie du rang. Enfance pauvre, mannequin, accident de voiture puis début chez Vogue, tout en bas, et ascension. Absorbe l'arbitraire du rédacteur en chef pour pouvoir conserver un emploi où elle exprime son talent.
Compléments :

  • Occasion de découvrir une star inconnue : Sienna Miller. Le film ne l'avantage pas beaucoup. D'ailleurs les photos d'elles sont retouchées (sans compter qu'on lui demande de porter une perruque). Bizarrement, elle aussi est une fille de famille.

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