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dimanche 20 décembre 2009

Identité nationale

Pourquoi n’ai-je rien écrit sur « l’identité nationale » ? Pourtant l’identité et la nation sont des thèmes qui reviennent régulièrement dans ce blog ?

Une émission de RFI me fait m’interroger. Si j’ai bien compris, les préfets organisent des débats qui visent à définir ce qu’est être français. D’ordinaire j’aime les débats : entendre des idées diverses permet de former les siennes sans effort. Mais là il ne se passait rien. Des monologues sans intérêt et des gens qui parlaient de manipulation.

Pour les psychologues, l’identité est la façon dont nous nous voyons. Ce n’est pas ce que nous sommes. Que disons-nous de nous ? Petit pays, en déclin et vieillissement accélérés, pauvre, mal géré, endetté, intolérant, haineux, ridicule, arrogant, sans aucun poids international et encore moins un quelconque prestige. Même notre histoire et notre culture, dont nous fûmes fiers, sont maintenant tournés en dérision par nous-mêmes, dénoncés comme totalitaires, colonialistes et honteux.

On dit que ce débat est voulu de manière négative, afin de définir ce qui n’est pas français… Mais si les minorités cherchent de plus en plus à affirmer leur identité de minorité, n’est-ce pas justement parce que ce qui est perçu comme notre « identité » n’a plus rien d’attirant ?

L’identité joue un rôle déterminant dans la conduite du changement. En fait, un changement c’est une transformation de l’identité d’une organisation. Or l’identité humaine est en grande partie un construit social, et la « réalisation » de son identité et le moteur le plus fort que puisse connaître l’homme (cf. Maslow). En transformant l'identité du groupe, le changement fait que ses membres se voient « mieux » que ce qu’ils croyaient être. Chester Barnard, d’ailleurs, définit le « leader » comme celui qui est capable de transformer l’identité d’une organisation.

Tout cela me fait conclure que ce qui ne va pas dans le projet du gouvernement c’est de nous interroger sur notre « identité », que nous jugeons coupable. Il devrait plutôt nous aider à construire l’identité que nous méritons. Au lieu de remuer les eaux salles, il ferait mieux de jouer les éclaireurs. Nous avons besoin de « lumières », comme l’on disait au 18ème siècle.

Compléments

  • J’en étais là dans mes pensées quand j’ai trouvé un article de The Economist, qui semblait m’approuver. Selon lui, le progrès (une autre idée des Lumières) c’est se fixer des idéaux et chercher à les atteindre. Si nous doutons du bien fondé de ce que nous appelons progrès, c’est qu'il correspond à des idéaux usés. Il faut les réinventer et le progrès redeviendra séduisant. Onwards and upwards.

1 commentaire:

  1. L'identite nationale, et encore plus francaise est un concept (pas d'ethnie unique) et donc ne peut se definir que negativement. Etre francais c'est ne pas etre ceci, et ne pas etre cela etc etc ... La liste sera longue a definir (impossible ?) Ce que dit Barnard (que je ne connais pas ni n'est lu ) ne s'applique pas a un pays ou c'est l'histoire qui instaure l'identite. Un pays/nation decouvre son identite collective contre d'autres pays/nations a travers le temps. Ce ne sera jamais les definitions a un instant T des hommes (meme dirigeants) qui feront apparaitre positivement une identite. C'est l'exemple meme du scientisme regnant actuellement qui croit definir positivement tout et n'importe quoi. Alors meme que la science dans ses avancees Einsteiniennes ou quantique a abandonne tout espoir positif. Bref ce debat est un non-sens mene par des ignorants qui feraient mieux de demissionner au lieu de monter les gens les uns contre les autres. A moins que ce ne soit le but evidemment avec les politiques (qui n'ont pas une tache facile) tout est possible.

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