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mardi 5 janvier 2010

Carbone et confusion

J’entendais parler taxe carbone, ce matin. Quand la mesure a été refusée par le Conseil constitutionnel, je me demandais ce qu’elle contenait : les plus gros émetteurs en étaient exclus. Eh bien, il y avait une raison : ils sont soumis au marché du carbone européen (dont les prix n’arrêtent pas de s’effondrer). D’après ce que je comprends le gouvernement compte modifier son texte de loi en faisant payer les « mille » (?!) plus gros émetteurs, puis en les dédommageant. Subtilité difficile à comprendre.

Bref confusion. Pourquoi le Conseil constitutionnel refuse-t-il la loi, alors qu’il devrait accepter un équivalent ? Surtout, cette loi a-t-elle un peu d’efficacité ? Pas possible de se prononcer sans une étude approfondie du sujet.

Au même moment, le gouvernement réagit aux critiques suscitées par sa politique de vaccination : il annonce une annulation d’une grosse partie de ses commandes de vaccins, et permet aux généralistes de vacciner. Aucune explication de ce revirement, et de son coût. Déroute en rase campagne ? Aveu d’incompétence ?

La politique du gouvernement est-elle inspirée par la réalité, par une vision à long terme solidement étayée, ou par la rumeur ? N’est-il pas balloté par les bourrasques de l’opinion publique ? Est-ce ce que l’on attend de lui ? Comment peut-il avoir la moindre crédibilité dans ces conditions ? N’est-il pas victime des effets pervers d’une stratégie de pilotage au fait divers, qui n’est autre que celle de la girouette ?

Alors n’est-il pas temps qu’il cesse de décider seul et qu’il s’entoure d’avis compétents, et surtout qu’il fasse participer la nation à son travail. Comment pourrions-nous lui reprocher ce à quoi nous avons participé, qui nous a convaincu ? D’ailleurs n’est-ce pas le sens même de la démocratie ?

Et n’est-ce pas dans la logique des réformes que le gouvernement mène depuis 30 ans ? Il a détruit la structure bureaucratique française, il doit maintenant renoncer à son principe même : l’omniscience du gouvernant. Il est temps qu’il se demande comment faire fonctionner un tel système. (Le changement de l’économie française.)

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