Film sur un film que Clouzot n’a pas réussi à terminer, en 64. (Claude Chabrol a repris l’histoire plus tard, un film qui ne m’a laissé quasiment aucun souvenir.)
Déception. Contrairement à ce que j’avais compris, Clouzot avait très peu filmé, et ce qu’il a filmé n’était pas remarquable. (D’ailleurs le film est essentiellement occupé par des témoignages façon Arte.) Pour une raison inconnue, on lui avait donné un budget illimité pour une œuvre qui n’aurait pas dû avoir de grandes ambitions (banale histoire de jalousie), et il s’est perdu dans une débauche d’expérimentations en effets spéciaux (sans intérêt) visuels et sonores. Jusqu’à l’infarctus final.
Clouzot comme Duvivier semblent avoir été mis à mal par la Nouvelle vague. Ils auraient pris peur d’être effacés, et auraient voulu montrer qu’ils pouvaient rivaliser avec elle, être innovants, provocateurs, modernes…
Dans le cas de l’Enfer et de Pot-Bouille (57), j’ai été surpris de voir que les actrices se dénudaient. Mais, ai-je réfléchi, n’était-ce pas l’époque de Brigitte Bardot ? Alors, 10 ans avant 68, les mœurs commençaient-elles à se libérer ? L’Enfer, est-ce cela : les prémisses de 68, le conflit entre la libération approchante et la rigueur ancienne ? Est-ce ce conflit auquel le cœur de Clouzot n’a pas résisté ?
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