Avant-hier, je parcours un article de The Economist sur une manip de Google et Verizon. Si je comprends bien, il s’agit de construire un Internet a plusieurs vitesses, de faire ce que les économistes appellent de la « discrimination » : mauvais service pour les pauvres, bon pour les riche. (Tristes) réflexions spontanées :
- Hypocrisie anglo-saxonne : la devise de Google « don’t be evil » ne tient pas longtemps face à ses intérêts. Une fois de plus la fin justifie les moyens. Zéro de conscience.
- Comment survivre dans un monde libéral où l’individu isolé doit faire face à des monstres comme Google, qui ont des moyens et des connaissances infiniment supérieurs aux siennes et qui peuvent le déposséder sans même qu’il s’en rende compte ?
Sur ce, hier, je tombe sur un article qui parle de manifestations contre cette manœuvre. Elles reprennent mon argument « don’t be evil », mais, plus subtilement, elles rappellent à Google qu’il doit son existence même à un Internet gratuit. Nouvelles réflexions :
- Force de la démocratie américaine, qui s’est adaptée aux conditions du libéralisme.
- Investissement que cela représente : le peuple doit avoir la capacité de décoder les manœuvres de multinationales peuplées d’équipes d’experts surpayés qui ne poursuivent qu’un intérêt unique, et ont une capacité au coup de Jarnac colossale (lobbying) ; il faut aussi que des gens veuillent bien se mobiliser et passer leur week-end à manifester.
Curieuse culture double : d’un côté l’intérêt aveugle et monomaniaque, de l’autre une abnégation totale, et une détermination toute aussi monomaniaque, le héros des films hollywoodiens et le Tea Party.
A lire: Fabrice Epelboin sur ReadWriteWeb sur le débat du net neutralité.
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