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mardi 31 août 2010

Serge Antoine et le développement durable

Serge Antoine est à l’origine du concept de Développement durable en France. Aménagement du territoire, parcs nationaux, Ministère de l’environnement, DATAR, Club de Rome, Stockholm, Sommet Rio… ce haut fonctionnaire est partout, et partout pionnier. N’arrivant pas à savoir ce que signifiait Développement durable, j’ai pensé qu’il pourrait m’éclairer. Voici ce qu’il dit :
je n’ai aucune définition toute prête pour le développement durable et je ne veux pas en avoir. Les Français jugent que c’est une notion floue. Tant mieux. (…) La vraie question est de passer de l’état gazeux à l’état solide. (…) Cela signifie faire un peu plus de prospective à long terme, réintégrer des valeurs dans nos systèmes de choix, affiner des choix sociétaux, réaffirmer la solidarité entre les pays du Nord et les pays du Sud, être très attentifs aux transformations géophysiques, climatiques, environnementales. (…)
La politique de développement durable peut s’affiner. Elle se fait en marchant, un peu comme L’Homme invisible qui devient visible quand on lui pose des bandelettes. Il faut prendre conscience au fait qu’il s’agit là d’une véritable révolution culturelle, d’une révolution dans les comportements, surtout politiques, à laquelle nos habituels schémas d’analyse sont étrangers. (Il) faut éviter de prolonger la simple approche environnementale et (…) il est nécessaire de s’alimenter de manière systémique aux sources de l’économie, de la culture, du social en même temps que de l’écologie, (…) l’allongement en prospective est indispensable, (il) faut transformer tout le monde en “acteurs” et si possible monter des opérations multiacteurs, (il) faut jouer du volontariat et (…) les indicateurs de mesure du suivi sont indispensables.
Si je comprends bien, le « développement durable » est un concept invisible. Pour le préciser il faut procéder problème par problème, petit-à-petit, ses contours apparaîtront.

Élégant raisonnement. Malheureusement, il conduit actuellement à un empilage hétéroclite de mesures, possiblement contradictoires (énergie nucléaire = meilleur ami du développement durable ?). Cela fait penser au « Consensus de Washington » : dans les années 90 tout le monde était d’accord sur le fait que le capitalisme avait gagné la partie, mais chacun avait une idée différente de ce que cela signifiait. D’où une série de crises, de corrections du concept… Jusqu'à ce que le consensus n'en soit plus un. 

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