L’affaire irlandaise est glauque. Elle ressemble à une énorme malversation par quelques individus. L’État irlandais a choisi de les aider, forçant la BCE, l’Europe et le FMI à le secourir.
Curieusement, alors que partout on entend le « contribuable » demander bruyamment la fin d’un État dispendieux, il n’a rien à dire sur la crise irlandaise. Aucun sens de l’honneur, pour commencer. Hier encore, on lui donnait l’Irlande en exemple. La France n’était-elle pas de la dernière ringardise ? Mais, surtout, son argent si difficilement gagné va dans des poches étrangères. Les banques irlandaises contiennent 203md€ de fonds non irlandais, dont 179 extérieurs à la zone euro ! Et ils prennent la poudre d’escampette (d'où la crise actuelle !!). (Plugging the hole.) Plus amusant : en aidant l’Irlande, nous creusons nos déficits français. Et si, demain, les si vertueux marchés financiers nous faisaient subir le sort de l’Irlande ?
L’Anglais, lui, a vu venir l’entourloupe. Il ne se sent aucune solidarité avec la zone euro. D’ailleurs, il pense, avec une grande satisfaction, qu’elle va exploser. Pourtant, en partie très significative, ses fonds sont en Irlande et en Espagne. Et l’Irlande est pour lui un plus gros partenaire commercial que les BRIC, tous ensemble ! Et la relance anglaise profite magnifiquement d’une massive dévaluation de la livre par rapport à l’euro…
C’est cela l’art du parasitisme : rendre le parasité coupable de ce qu’on lui vole ?
Compléments :
- Le pire dans l’affaire est que l’Irlande elle-même semble vouloir, en partie ?, reconstruire sa prospérité en parasitant ses voisins…
- Ce qu’en pense Paul Krugman : This Is The Way The Euro Ends.
Une précision : a priori l'aide à l'Irlande se ferait "seulement" sous forme de caution, et non de sortie d'argent comme pour la Grèce (5 Mds € au total à sortir pour la France) qui pèse sur nos équilibres budgétaires.
RépondreSupprimerPour ce qui est de l'argent du contribuable il y a tellement à dire dans notre pays, à commencer par la remise de la légion d'honneur à qqun dont le travail est de faire s'évader les fonds soumis à l'impôt de notre plus grande fortune nationale (édifiant), ou encore dans la même affaire l'échange douteux entre la remise de fonds destinée au financement de campagnes électorales contre remise d'impôts (vote du bouclier fiscal).