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jeudi 13 janvier 2011

Le libéral et le marché

Voici ce que disaient deux anciens éminents membres du plus prestigieux cabinet de conseil mondial, McKinsey, il y a quelques années :
les marchés n’ayant pas de culture, de leadership et d’émotion ne subissent pas les explosions de désespoir, de dépression, de refus et d’espoir auxquelles les entreprises doivent faire face (…) les entreprises ont été conçues pour (produire) plutôt que pour évoluer (…) nous pensons que l’entreprise doit être reconçue de haut en bas sur l’hypothèse de la discontinuité (…) l’idée est de donner les commandes au marché partout où c’est possible (…) notre prescription est d’élever le taux de destruction créatrice (de l’entreprise) au niveau de celui du marché sans perdre le contrôle des opérations. (FOSTER, Richard N., KAPLAN, Sarah, Creative destruction, McKinsey Quaterly, 2001, n°3.)
Je me demande s’il n’y a pas dans cette phrase la théorie libérale du marché. Il faut transformer la planète en marché, tout en en gardant le contrôle. De cette façon on en tire les bénéfices, sans en subir les inconvénients – i.e. être transformé en chose.

Compléments :
  • Cette théorie est probablement toujours celle de l’élite mondiale.
  • Une histoire de la « guerre contre la terreur » américaine montre qu’elle a été motivée par le « préjugé » et des « pulsions stratégiques », non par la raison. Serait-ce cela le libéralisme : la pulsion de l’intérêt à l’état brut, qui manipule la science pour se justifier ? 

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